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CAPITULAIRES

Nom donné aux édits des rois et des empereurs carolingiens qui publient des mesures d'ordre législatif et administratif ; il signifie littéralement « ensemble de chapitres » d'un édit. La série commence sous Pépin III en 754 et se poursuit, en France, jusqu'à la mort de Carloman, petit-fils de Charles le Chauve, en 884. S'il existe des capitulaires ecclésiastiques et des capitulaires laïcs, la plupart traitent d'affaires concernant à la fois l'Église et la société civile. Certains sont des additifs aux lois populaires ; d'autres apparaissent comme des instructions données aux missi ; il en est enfin dont le caractère administratif est prépondérant et qui peuvent être considérés comme des capitulaires au sens strict du terme. Élaborés par des commissions délibérant en présence du roi, ces textes étaient soumis en tant que projet à la diète annuelle ou à une assemblée plus restreinte qui donnait son consentement. L'approbation de la diète se transforma, surtout après 843, en un accord que les grands donnaient au roi dans la mesure où celui-ci avait contracté des engagements à leur égard : l'autorité royale prit ainsi un caractère conditionnel toujours plus prononcé. La publication des capitulaires dans l'Empire ou dans le royaume incombait en principe aux missi, souvent aussi aux évêques et aux comtes. La négligence de l'administration carolingienne, le fait aussi que certains de ces textes tombèrent peu à peu en désuétude expliquent que beaucoup de capitulaires se soient perdus. Ceux qui ont été conservés nous sont parvenus par l'intermédiaire de collections. Trois, datant du ixe siècle, furent compilées respectivement par l'évêque Gerbaud de Liège (806-809), par l'abbé de Saint-Wandrille Ansegise vers 827 et surtout par Benoît le Lévite entre 847 et 852.

— Robert FOLZ

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Dijon

Classification

Pour citer cet article

Robert FOLZ. CAPITULAIRES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CAROLINGIENS

    • Écrit par Robert FOLZ, Carol HEITZ
    • 12 125 mots
    • 7 médias
    ...laïques et ecclésiastiques avec leurs principaux vassaux. Des délibérations de l'assemblée sur les questions qui lui étaient présentées sortaient les capitulaires que des commissaires ou missi étaient chargés de porter à la connaissance du peuple ; ils avaient en outre à corriger les abus qu'ils constataient...
  • FRANCE : POUVOIR ROYAL ET PRINCIPAUTÉS (fin IXe-XIIeSIÈCLE) - (repères chronologiques)

    • Écrit par Vincent GOURDON
    • 752 mots

    14 juin 877 Capitulaire de Quierzy. L'empereur Charles le Chauve, préparant son départ en Italie et voulant limiter les initiatives potentielles de son fils Louis le Bègue, décrète que les titulaires des honneurs et charges du royaume des Francs occidentaux conserveront ceux-ci pendant...

  • SCIENCES SOCIALES PRÉHISTOIRE DES

    • Écrit par Bernard-Pierre LÉCUYER
    • 17 521 mots
    • 1 média
    Des inventaires ou capitulaires de tous les biens (hommes, habitations, bétail et céréales) auraient été établis par les Carolingiens ; Pépin le Bref en 758 et Charlemagne en 762 auraient demandé une description détaillée de toutes les possessions ecclésiastiques : ces débuts de comptabilité...

Voir aussi