Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CANCIONEROS

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Aux XVe et XVIe siècles

Après 1350, la lyrique galicienne-portugaise se tait et ce silence durera presque un siècle. Le Cancionero de Baena, vaste compilation réalisée probablement en 1445 par Juan Alfonso de Baena qui la dédia au roi Jean II, ouvre une nouvelle période dans la lyrique péninsulaire. À la lyrique galicienne-portugaise a succédé une lyrique galicienne-castillane. On verra même certains poètes portugais écrire en castillan. Ce cancionero, d'une importance capitale, contient 576 compositions de 54 poètes nommés et 36 compositions anonymes. La plupart des poètes sont de la fin du xive et de la première moitié du xve siècle.

On ne saurait faire ici l'inventaire complet des cancioneros manuscrits ou imprimés des xve et xvie siècles. On peut citer les plus importants et tout d'abord les cancioneros collectifs, tel le Cancionero de Estúñiga (ou de Stúñiga), qui doit son nom à Lope de Estúñiga, auteur de la première composition du recueil ; la plupart des poèmes qu'il renferme furent écrits par des poètes de la cour du roi Alphonse V d'Aragon. Le Cancionero musical de Palacio (1520 env.) conserve 463 pièces ; Le Cancionero de Uppsala, publié à Venise en 1556, conserve également 54 chansons dont quelques-unes sont l'œuvre d' Encina. Le Cancionero general, compilé par Hernando del Castillo (Valence, 1511), eut un immense succès. En 1516 fut édité à Lisbonne le Cancionero geral (ou de Resende), qui renferme les compositions d'une douzaine de poètes castillans ainsi que des pièces portugaises. On citera encore le Cancionero de Ixar, le Cancionero d'Herberay des Essarts, qui appartint à l'interprète de François Ier, le Cancionero de Salvá, de la deuxième moitié du xve siècle, qui renferme des pièces du marquis de Santillana, de Juan de Mena, de Montoro, de Gomez Manrique ; le Cancionero dit de Rennert ou de Garci Sanchez de Badajoz, le Cancionero de Valera, le Cancionero de Castañeda, le Cancionero de la Colombina, ceux de Coïmbre, de Rome, de Modène et de Venise. Deux recueils contiennent à la fois des pièces castillanes et catalanes : il s'agit du Cançoner del siglo XV et du Cancionero de Pero Martinez. Le Cancionero de Romances dit Cancionero Sin Año (Anvers, 1547) renferme comme son nom l'indique, des romances. Quant au Cancionero de burlas provocantes a risa, édité à Valence en 1519, il renferme essentiellement des pièces du xvie siècle. Il convient également de mentionner l'existence des chansonniers particuliers consacrés à l'œuvre d'un seul auteur, par exemple le Cancionero de Gomez Manrique, ou le Cancionero anónimo, qui renferme les œuvres du marquis de Santillana. Ajoutons enfin que Foulché-Delbosc au début du xxe siècle a regroupé dans son Cancionero castellano del siglo XV des œuvres d'un très grand nombre de poètes.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître assistant, agrégée à l'université de Paris-X-Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Madeleine PARDO. CANCIONEROS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • ENCINA JUAN DEL (1469-1529)

    • Écrit par
    • 443 mots

    Poète, compositeur et auteur dramatique, Juan del Encina est le premier dramaturge important dans l'histoire du théâtre espagnol, dont il est souvent appelé le patriarche. Il fait ses études à Salamanque, où il remplira par la suite la charge du maître de chapelle de la cathédrale. En 1492, il...

  • FERRÚS PEDRO (XVe s.)

    • Écrit par
    • 35 mots

    Poète espagnol, l'un des plus anciens parmi ceux qui figurent dans le Cancionero de Baena (1445 env.) ; les compositions de Ferrús font souvent allusion aux personnages du cycle breton.

  • HERRERA FERNANDO DE (1534-1597)

    • Écrit par
    • 639 mots

    Poète espagnol, surnommé « le Divin », Fernando de Herrera est avant tout le chef de file de l'école de Séville que l'on distingue de l'école de Salamanque, dont Fray Luis de León est la figure éminente. Le sentiment patriotique caractérise l'école andalouse, tandis que le...

  • MANRIQUE JORGE (1440-1478)

    • Écrit par
    • 417 mots

    Neveu de Gómez Manrique, fils du comte Rodrigo de Paredes, qui fut maître de l'ordre de Calatrava, Jorge Manrique participa, sous le règne du roi Henri IV, aux luttes politiques contre les ennemis d'Isabelle la Catholique. Hernando del Pulgar a laissé le récit de sa mort glorieuse devant le château...

  • Afficher les 8 références