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CANADA Espace et société

Capitale

Ottawa

    Langues officielles

    Anglais, français

      Unité monétaire

      Dollar canadien (CAD)

        Population (estim.) 42 069 000 (2024)
          Superficie 9 984 670 km²

            Régions et régionalismes

            L’organisation administrative contribue à la diversité géographique au Canada, notamment par le découpage du pays en dix provinces et trois territoires, qui sont autant d’espaces d’intervention différents de leur gouvernement respectif. Dans l’Est et dans le Centre, il est venu consolider des régions qui s’étaient formées au fil du peuplement et des premières transformations de l’espace économique du pays. Dans l’Ouest, il a plutôt préfiguré les régions, contribuant ainsi à orienter le développement. Partout au Canada, les frontières provinciales marquent les appartenances et les identités et elles ont fait naître des régionalismes qui s’activent selon les conjonctures. Leur réconciliation est l’un des principaux enjeux auxquels est aujourd’hui confronté le Canada.

            Au-delà des provinces, des régions plus vastes, bien qu’elles n’aient aucune existence légale, font aussi partie de la carte mentale des Canadiens. Les avis divergent toutefois sur leur nombre et leur composition. On distingue généralement six grands ensembles régionaux, incluant le Québec et l’Ontario. Si l’économie de ces deux provinces les rapproche, la société, la culture et la politique les différencient. Les quatre autres grands ensembles font plus largement consensus parmi les géographes du Canada : l’Est, ou si l’on préfère le Canada atlantique – les provinces maritimes et Terre-Neuve-et-Labrador ; les Prairies ; la Colombie-Britannique ; et bien sûr le Nord, qui correspond plus ou moins aux trois territoires du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. Des éléments de leur géographie respective affirment leur spécificité : environnement naturel, configurations de l’espace habité, populations, activités économiques, culture, etc. Le rapport qui les unit aux lieux et aux territoires et les identités qu’ils nourrissent les différencient tout autant.

            Le Canada atlantique : espace fragmenté

            La mer est omniprésente dans le Canada atlantique qui s’organise autour d’un ensemble de petites localités nichées le long de la côte. À Terre-Neuve et en Nouvelle-Écosse, ces localités sont le plus souvent des ports de pêche. À l’Île-du-Prince-Édouard s’ajoutent des communautés agricoles et au Nouveau-Brunswick de petites villes forestières. L’ensemble ainsi formé est très peu intégré, si ce n’est par l’action centralisatrice de quelques plus grandes villes. Halifax, capitale de la Nouvelle-Écosse et plus importante agglomération du Canada atlantique, jouit d’un imposant complexe portuaire et agit comme le principal centre de services de la région. Saint Jean, au Nouveau-Brunswick, en est le moteur industriel, Moncton, ville la plus populeuse de la province et plaque tournante du transport régional, a profité du bilinguisme d’une bonne partie de sa population pour devenir un haut-lieu du télémarketing et autres services téléphoniques. St. John’s dessert la population de l’île de Terre-Neuve et du Labrador voisin. Par ailleurs, aucune n’a vraiment réussi à s’imposer comme capitale régionale. En outre, le manque d’unité du Canada atlantique et la forte dispersion de la population restent ses principales caractéristiques.

            Si cette fragmentation a nourri un fort localisme, l’enracinement de la population a aussi favorisé celui-ci comme on peut l’observer en Acadie. Depuis la Confédération, une conscience régionale s’est développée dans les provinces maritimes, née du sentiment partagé d’en avoir été les laissés-pour-compte. C’est ainsi que le mouvement des droits des Maritimes a émergé dans les années 1920 pour protester contre l’influence décroissante de la région à l’intérieur du Canada. Les avantages économiques du fédéralisme ont toutefois su rallier les provinces maritimes, qui en sont aujourd’hui de fidèles supporteurs. L’allégeance au Canada est plus faible à Terre-Neuve, dont[...]

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            Écrit par

            • : professeure émérite, département de géographie, université d'Ottawa, Ontario (Canada)

            Classification

            Pour citer cet article

            Anne GILBERT. CANADA - Espace et société [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

            Médias

            Transcontinental canadien - crédits : William England/ Getty Images

            Transcontinental canadien

            Forage pétrolier au Canada - crédits : John Chillingworth/ Picture Post/ Getty Images

            Forage pétrolier au Canada

            Montréal, Canada - crédits : Šarūnas Burdulis/ Flickr ; CC BY-SA 2.0

            Montréal, Canada

            Autres références

            • DORSÉTIEN, culture

              • Écrit par Yvon CSONKA
              • 70 mots

              Dorsétien est une culture paléoesquimaude dont on retrouve les traces au Groenland et dans l'Arctique canadien à l'est du fleuve McKenzie, entre le ixe siècle avant J.-C, et le xvie siècle de notre ère au plus tard, suivant les régions. Elle est apparue et s'est développée sans apports...

            • PALÉOESQUIMAU

              • Écrit par Yvon CSONKA
              • 68 mots

              Le terme paléoesquimaux désigne toutes les populations préhistoriques établies de la rive sibérienne du détroit de Béring au Groenland, en passant par l'Arctique nord-américain, qui manifestent un mode de vie de type esquimau. Elles ont disparu peu après l'arrivée d'immigrants venus d'...

            Voir aussi