Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BOUDDHISME (Les grandes traditions) Bouddhisme indien

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par et

Doctrines bouddhiques

Hīnayāna

Les écoles anciennes, dont la mieux connue est celle des Theravādin de tradition pāli, sont groupées sous le nom de Hīnayāna, « moyen inférieur de progression vers le salut », souvent traduit en Europe par « Petit Véhicule », nom qu'elles ne se sont pas donné, mais qui leur a été attribué péjorativement par les écoles réformées plus tardives, qui s'appelaient elles-mêmes celles du Mahāyāna, « moyen supérieur de progression » ou « Grand Véhicule ».

Les doctrines du Hīnayāna peuvent s'ordonner sous quatre chefs, les « nobles vérités » que le Buddha lui-même a énoncées dans son premier sermon. La première vérité constate l'existence de la douleur. Sur elle se fonde la représentation bouddhique des choses dans le monde : une cosmologie en ce qui concerne la nature, une physiologie et une psychologie en ce qui regarde les êtres. La théorie du jeu des choses conduit à la deuxième vérité concernant l'origine de la douleur qui est la « soif » de jouissance, d'existence ou d'inexistence. La définition des conditions de cessation de la douleur, découlant des notions sur son origine, constitue la troisième vérité : l'arrêt de la douleur. La technique, enfin, de la réalisation de ces conditions montre la quatrième vérité, le chemin de l'arrêt de la douleur, et comprend tout le processus du salut, depuis l'entrée dans le courant de la Loi bouddhique jusqu'à l'Extinction finale.

L'état des choses

La loi bouddhique ( dharma) est l'ordre des choses, leur norme et nature. Toutes choses sont dépourvues d'être en soi (anātmaka), parce qu'elles sont impermanentes en tant que confectionnées, tout composé étant sujet à décomposition. Les choses confectionnées se classent en cinq catégories ou ensembles ( skandha) : celui du sensible ( rūpa), c'est-à-dire tout ce qui est matériel, les facultés sensorielles, l'esprit en tant que pouvoir de perception central, les manifestations extérieures par la parole ou l'acte, conscientes ou inconscientes (vijñapti, avijñapti) ; celui des sensations ( vedanā) nées du contact avec chacun des organes des sens et avec l'esprit, sens général ; celui des perceptions ( saṃjñā), phénomènes cognitifs correspondant aux phénomènes affectifs que sont les sensations ; celui des constructions psychiques ( saṃskāra) complexes de toutes sortes qui constituent les éléments du psychisme conscient et inconscient, fonctions générales de prise de contact, sensation, perception, idéation ou volition, attention exclusive, mentalisation, raisonnement, réflexion, décision, énergie, intention, paresse, torpeur, présence d'esprit, intelligence, diverses dispositions vertueuses ou criminelles ; l'ensemble des pensées ( vijñāna), idéations résultant des autres phénomènes psychiques. En dehors de tout ce qui est classé dans ces catégories, il y a seulement le nirvāṇa, état définitif comme étant inconfectionné. Dans les représentations bouddhiques de l'agencement des choses dans le monde, le point de vue psychologique prime le plus souvent, une partie des mondes mêmes étant conçue comme simples habitats d'êtres distingués par les états psychologiques. Cela s'explique par le fait que le bouddhisme se préoccupe moins d'une physique que des états de rétribution des actes en lesquels sont engagés les divers êtres qui peuplent le monde.

L'univers comporte une infinité de mondes, disques enfilés sur une montagne axiale, le Meru. En chacun se distinguent trois domaines : les désirs, les apparences, et l'absence d'apparences. Ils sont ainsi définis par rapport à l'occupation d'esprit spécifique des êtres qui y résident. Le domaine du désir est le séjour des hommes, des animaux, de certains êtres déchus, de certains dieux. Il comprend la terre, des[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean FILLIOZAT et Pierre-Sylvain FILLIOZAT. BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme indien [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Grand Stupa, Sanci - crédits : CSP_dimol/ Fotosearch LBRF/ Age Fotostock

Grand Stupa, Sanci

Autres références

  • ARHAT ou ARHANT

    • Écrit par
    • 308 mots

    Le terme arhat ou arhant (de la racine arh, mériter), que l'on peut traduire par « saint », désigne dans le bouddhisme ancien le stade le plus élevé dans la progression religieuse pour les adeptes du Petit Véhicule, stade qui fait suite aux étapes de srotaāpanna, de sakrdāgāmin et d'anāgāmin....

  • ASIE DU SUD-EST (art et archéologie) - Les grands empires

    • Écrit par
    • 4 138 mots
    • 5 médias
    ...comme sous le manteau de l'islam à Java. Sauf à Bali où, précisément, les beaux travaux de l'école hollandaise ressuscitent des archaïsmes fascinants. Le bouddhisme, lui, et par une curieuse symétrie inverse, fut chassé de l'Inde (sauf de Ceylan) mais est devenu en Birmanie, en Thaïlande, au Laos...
  • AVALOKITEŚVARA

    • Écrit par
    • 672 mots
    • 1 média

    Le mot « Avalokiteśvara » vient du sanskrit ava, de haut en bas ; lokita, racine lok, voir, regarder ; īśvara, seigneur, maître, donc « Seigneur qui regarde d'en haut », sous-entendu « avec commisération » ; il est appelé aussi Lokeśvara (loka, monde visible, īśvara). La...

  • BAREAU ANDRÉ (1921-1993)

    • Écrit par
    • 853 mots

    André Bareau a été la totale incarnation des vertus que requiert l'étude approfondie du bouddhisme et de celles qu'elle est susceptible d'apporter en retour. Né en 1921 à Saint-Mandé, il passa à dix-sept ans le concours de l'école normale d'Auteuil et s'y prépara au métier d'instituteur, mais son attirance...

  • Afficher les 62 références