Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BIODÉPOLLUTION

La biodépollution de l'eau

La pollution de l'eau, qu'elle concerne les eaux superficielles (rivières, plans d'eau) et/ou les eaux souterraines, a pour origine principale l'activité humaine (industries, agriculture, décharges...). Elle se manifeste principalement, dans les eaux de surface, par une diminution de la teneur en oxygène dissous, l'augmentation de la charge organique totale associée à la présence de produits toxiques (par exemple les pesticides) et une modification d'aspect.

L'épuration naturelle (auto-épuration) est due soit à des phénomènes physico-chimiques (filtration, oxydation, adsorption sur des particules) soit à des organismes qui vivent dans le milieu (bactéries, champignons, protozoaires, algues, plantes...) et qui « consomment » cette pollution.

Le lagunage, le plus vieux type de traitement biologique des eaux usées, est fondé sur les processus naturels de dégradation et de recyclage des polluants en biomasses bactériennes, algales et animales. Ce procédé met à profit les phénomènes d'auto-épuration qui ont lieu dans les plans d'eau et qui sont exploités depuis l'Antiquité. De nombreux organismes (bactéries, phytoplancton, zooplancton, poissons...) interviennent dans ce type de traitement des eaux qui utilise le fonctionnement naturel de la chaîne alimentaire. Cependant, cette biodépollution naturelle est peu adaptée aux volumes importants d'effluents provenant des grandes villes. De plus, la superficie nécessaire pour mettre en place le lagunage – qui doit être importante pour une telle quantité d'effluents – est incompatible avec l'urbanisation.

Dans les secteurs relevant de l'assainissement collectif, l'épuration biologique des eaux, réalisée dans des usines appelées stations d'épuration, est le procédé le plus utilisé pour restaurer la qualité de l'eau en la débarrassant de ses principales impuretés. Elle consiste à mettre la matière organique contenue dans les eaux usées au contact d'une masse bactérienne active en présence d'oxygène. Cette biomasse, composée essentiellement de bactéries et de protozoaires, va se nourrir de la matière organique et la dégrader. Elle reproduit, dans des réacteurs spécifiques et de façon beaucoup plus rapide, un phénomène qui se déroule naturellement dans les rivières. À l'issue de ce processus, les bactéries constituent les « boues » qui devront être séparées de l'eau épurée. Selon la technologie utilisée, ces cultures bactériennes peuvent être libres (boues activées) ou fixées (lits bactériens et biofilms). Ces méthodes limitent les rejets de substances organiques directement dans l'environnement et entrent dans le cadre de la gestion des déchets.

Dans le cas de pollutions accidentelles (marées noires par exemple), où il est nécessaire d'agir rapidement, différentes méthodes biologiques de dépollution peuvent aussi être utilisées. L'ajout de bactéries naturellement aptes à dégrader des hydrocarbures, complémenté de fertilisants, a permis par exemple de traiter la marée noire de l'Exxon Valdez (1989).

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Sylvain CHAILLOU et Jérôme COMBRISSON. BIODÉPOLLUTION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BIOTECHNOLOGIES

    • Écrit par Pierre TAMBOURIN
    • 5 368 mots
    • 4 médias
    ...environnementales, qu'elles soient chimiques, biologiques, d'origine industrielle ou autres, sont ou seront traitées par des méthodes biotechnologiques. On utilise déjà des micro-organismes pour dégrader des déchets toxiques en produits non dangereux, en particulier en eau et dioxyde de carbone (biorestauration)....
  • EAU - Approvisionnement et traitement

    • Écrit par Georges BREBION, Cyrille GOMELLA, Bernard LEGUBE
    • 10 057 mots
    • 5 médias
    – Letraitement biologique, destiné à éliminer la pollution organique biodégradable grâce aux micro-organismes (biomasse), est constitué par un ou plusieurs réacteurs en série (cf. Principe du traitement biologique). Pour une station assurant une épuration poussée des effluents, le traitement...
  • EXTRÉMOPHILES

    • Écrit par Jacques DIETRICH, Jean GUEZENNEC
    • 2 856 mots
    ...caractéristiques physico-chimiques, rhéologiques et biologiques innovantes avec, donc, des applications dans différents secteurs industriels. À titre d'exemple, certains d'entre eux possèdent un pouvoir de rétention des métaux lourds tout à fait significatif, dépassant des valeurs de 350 mg de plomb (Pb...
  • MICROBIOLOGIE

    • Écrit par Corinne DOREL, Philippe LEJEUNE, Jean-Michel PANOFF
    • 3 878 mots
    • 9 médias
    Par ailleurs, la maîtrise de la qualité de l'environnement peut être améliorée en utilisant certains micro-organismes pour biodégrader des produits toxiques issus de l'activité humaine tels que le toluène (par exemple, Pseudomonas putida).

Voir aussi