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BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement)

La BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) est une institution internationale qui s'apparente par sa vocation à son illustre ancêtre, la Banque mondiale, à ceci près qu' elle officiait initialement et exclusivement dans les pays de l'Europe centrale et orientale (PECO) et dans la Communauté d'États indépendants issus de l'ex-Union soviétique (CEI). Elle a été fondée le 31 décembre 1990, peu après la chute du Mur de Berlin, sur l'idée du président de la République française François Mitterrand, afin de faciliter la transition des pays de l'ancien bloc communiste vers l'économie de marché.

Son rôle a d’abord été d'aider les vingt-huit pays de ces deux zones à mettre en œuvre des réformes économiques structurelles, ainsi que d'encourager la concurrence et l'esprit d'initiative. Par le biais de ses investissements, elle favorise tout à la fois la promotion du secteur privé, le renforcement des institutions financières, des systèmes juridiques, des administrations, et le développement des infrastructures. Dans son rôle de catalyseur du changement, la BERD encourage les cofinancements et les investissements étrangers directs des secteurs public et privé, en étroite collaboration avec d’autres institutions financières internationales et les organisations locales. Elle aide à mobiliser les capitaux locaux et fournit une coopération technique dans les domaines qui relèvent de son mandat.

La BERD a vu ses activités sensiblement modifiées par plusieurs événements. D’une part, l’élargissement de l’Union européenne, en 2004, à dix pays d’Europe centrale et orientale a restreint son périmètre d’action à la Communauté des États indépendants, aux Balkans occidentaux et à la Turquie. D’autre part, le « printemps arabe », commencé en 2011, a été l’occasion de réorienter son activité vers l’Afrique du Nord et le Proche-Orient, en y étant complémentaire de la Banque européenne d’investissement (BEI) qui y était traditionnellement active. La BERD a contribué à l’initiative de Vienne, élaborée en 2011 afin de garantir la liquidité des secteurs bancaires des pays de l’Est puis de soutenir leur croissance économique conjointement avec la BEI et la Banque mondiale.

La BERD compte soixante-treize actionnaires (71 pays, principalement occidentaux et membres de l’OCDE, la Banque européenne d'investissement et l’Union européenne), représentés par autant de gouverneurs qui contrôlent son action. Les États-Unis sont un actionnaire important depuis la fondation de la banque. La Chine a fait son entrée dans ce groupe en 2016, et l’Inde en 2018, avec des participations modestes.

Installée à Londres, elle a été au départ présidée par le Français Jacques Attali, contraint à la démission en 1993, après avoir été mis en cause pour sa gestion. Lui ont succédé le Français Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France, l'Allemand Horst Köhler, parti au bout de vingt mois prendre la tête du FMI, le Français Jean Lemierre, ancien directeur du Trésor, l’Allemand Thomas Mirow, ancien secrétaire d’État aux Finances, Suma Chakrabarti, ancien directeur général du ministère de la Justice britannique (il effectue deux mandats). Depuis 2020, la BERD est présidée par la Française Odile Renaud-Basso, ancienne directrice générale du Trésor.

— Marie-France BAUD-BABIC

— Olivier MARTY

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Pour citer cet article

Marie-France BAUD-BABIC et Olivier MARTY. BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉCONOMIE MONDIALE - 1997 : la crise asiatique

    • Écrit par Tristan DOELNITZ
    • 7 780 mots
    Dans son rapport annuel sur la Transition, publié au début de novembre, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.) a estimé que, pour la première fois depuis l'effondrement du communisme en 1989, les pays de l'ancien bloc communiste ont enregistré globalement une croissance....
  • ÉCONOMIE MONDIALE - 1994 : l'assainissement à mi-parcours

    • Écrit par Tristan DOELNITZ
    • 6 048 mots
    ...1994 ainsi qu'en 1995, mais surtout en raison du poids relatif de la Russie et de l'Ukraine, où les réformes ne s'accomplissent que lentement. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.) a fait, en octobre, un constat similaire, notant le creusement de l'écart entre,...
  • ÉCONOMIE MONDIALE - 1993 : une nouvelle année de purgatoire

    • Écrit par Tristan DOELNITZ
    • 6 802 mots
    ...les pays de la C.E.I. et ceux d'Europe centrale et orientale devraient pratiquement tous avoir retrouvé le chemin d'une faible croissance en 1995. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.), consacrée au financement de leur transition vers l'économie de marché, a changé...
  • ÉCONOMIE MONDIALE - 1991 : une économie convalescente

    • Écrit par Tristan DOELNITZ
    • 8 651 mots
    ...dehors des trois États baltes, seule la Géorgie s'était abstenue. Le partage des responsabilités militaires a été réglé le 30 décembre. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (B.E.R.D.), destinée à favoriser les réformes des pays de l'Est et leur adaptation à l'économie...

Voir aussi