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ÉCONOMIE MONDIALE 1997 : la crise asiatique

La conjoncture mondiale s'est rapprochée en 1997 des conditions nécessaires à une croissance durable. Malgré une révision en baisse des projections dans le courant de l'année, le dynamisme de la reprise s'est affirmé. Il a été entretenu par un accroissement des échanges internationaux évalué à 7,7 p. 100 (contre 5 p. 100 en 1996), tandis que les politiques d'ajustement budgétaire, le maintien à un bas niveau des taux d'intérêt mais aussi la baisse des prix du pétrole et des matières premières ont contribué à un sensible recul de l'inflation.

Malgré des divergences cycliques plus accentuées entre les économies les plus évoluées, on a pu constater une réduction des écarts de performance entre les grandes zones. L'amorce d'un redressement des économies en transition et la confirmation d'une éclaircie en Afrique subsaharienne y ont contribué . Mais ces améliorations ont paru occultées au second semestre par la crise monétaire en Asie du Sud-Est, l'événement majeur de l'année, qui a remis en cause la prospérité des pays les plus dynamiques de la planète.

Les remous monétaires, dont le point de départ fut la dévaluation du baht thaïlandais au début de juillet, se sont étendus aux autres pays les plus performants de ce continent, réduisant ainsi leur expansion à un rythme moins disproportionné avec celui que connaît le monde industrialisé.

Ces perturbations ont été d'autant plus inquiétantes que le Japon s'est trouvé lui-même, en fin d'année, aux prises avec des difficultés financières de nature à compromettre le rôle stabilisateur que ses dirigeants ambitionnaient de le voir jouer à l'égard de la région. D'où l'évocation, par certains économistes, d'un dysfonctionnement comparable à la crise de l'endettement partie du Mexique en 1982. Les leçons qui auraient dû être tirées de l'histoire monétaire récente n'avaient pas permis de prévenir de nouvelles perturbations des marchés.

Mais le caractère spectaculaire de ces événements et l'évocation qu'ils ont parfois inspirée d'un risque systémique portaient à reléguer au second plan les tendances de fond de l'économie mondiale. La volatilité des marchés a reflété une vision plus orientée vers la sphère financière que vers l'économie réelle. L'Asie, dans son ensemble, compte pour plus de 50 p. 100 de la population du globe mais, si l'on excepte la Chine et l'Inde qui n'ont guère été atteintes par la tourmente, elle n'intervient que pour quelque 7 p. 100 du P.I.B. et 4,4 p. 100 des exportations de biens et services. Les événements ont eu aussi un aspect positif : l'intervention de la communauté internationale pour y faire face comportait la condition d'ajustements du secteur financier selon les normes des économies les plus évoluées.

Dans ses Perspectives de l'économie mondiale publiées à la mi-septembre (deux mois et demi après le début de la crise), le F.M.I. a estimé que la croissance pouvait se poursuivre encore pendant la première décennie du xxie siècle. La principale raison en était l'absence des tensions et déséquilibres qui précèdent généralement les fins de cycles économiques.

Dans une autre étude publiée le 21 décembre pour tenir compte des événements, le F.M.I. a révisé en baisse sa prévision pour la croissance de l'économie mondiale en 1997. Elle ne devait atteindre, selon ce document, que 4,1 p. 100, soit 0,1 point de moins que la précédente estimation. La croissance des pays industrialisés était évaluée à 2,8 p. 100, contre 2,5 p. 100 précédemment, tandis qu'un sensible ralentissement était anticipé pour les pays en développement, dont la croissance devait revenir de 6,4 p. 100 en 1996 à 5,9 p. 100.

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