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BEFFROIS

Formes

Peu de beffrois du xiie ou du xiiie siècle sont encore debout aujourd'hui. Les plus nombreux datent des xive et xve siècles, mais ils ont été bien souvent restaurés ou surélevés au xviie ou au xviiie siècle, car le symbolisme du beffroi était toujours vivant à cette époque.

La forme la plus ancienne, qui correspond logiquement à la formation des beffrois, est celle d'une porte de ville. Rien de plus normal que la commune ayant le droit de posséder une cloche cherche à l'installer dans une tour déjà existante : le clocher des églises ne pouvant être utilisé, on se tourna vers les tours d'enceinte qui faisaient partie de la propriété communale. Souvent on a choisi comme beffroi une tour qui surmontait la porte de la ville. Par suite des agrandissements de l'enceinte, le beffroi-porte se trouva situé au cœur de la ville, c'est le cas de Bordeaux, de Rouen, d'Aix-en-Provence, de Salon, de Manosque, de Saint-Fargeau, d'Auxerre, d'Avallon.

Les villes plus riches ou plus fières de leur indépendance firent construire dans la ville une tour en pierre d'apparence plus noble. On ne connaît pas de beffrois qui soient des tours rondes, à part ceux d'Auxerre et de Saint-Benoît-du-Sault (Indre), et celui de Rennes, encore que son soubassement soit carré. Quelques-uns de ces beffrois sont des tours octogonales avec un soubassement carré : on peut citer Évreux, Arras, Alost, Courthezon, Millau. La tour carrée est le cas le plus fréquent. Le couronnement plus ou moins compliqué révèle la personnalité de la ville. En Provence, le campanile est souvent en fer forgé, comme à Aix-en-Provence, à Pernes-les-Fontaines, ou à Avignon avant 1475, date à laquelle on a remplacé ce campanile par une flèche de pierre. La tour peut être, dans sa partie supérieure, cantonnée de tourelles ou échauguettes qui lui donnent un air défensif ; il en est ainsi à Boulogne-sur-Mer, Douai, Rue, Commines, Toulouse ; ces échauguettes sont inconnues à Orléans, Rouen, Arras.

Les couronnements sont presque constamment en retrait, de façon à ménager une terrasse pour les guetteurs. Ils peuvent être construits en pierre, comme les flèches d'églises (Avignon, Audenarde, Bruxelles, Arras). Mais souvent, on se contente d'une flèche en charpente, décorée à la base de lucarnes à frontons, comme à Saint-Fargeau.

Avec la Renaissance apparaît un couronnement en forme de dôme, c'est ce qu'on trouve à Bergues, Calais, Riom ; et, aux xviie et xviiie siècles, ce dôme prend des formes compliquées d'oignons ou de calebasses, correspondant aux formes du baroque ; ainsi en va-t-il à Solre-le-Château, à Bailleul, à Commines et à Rennes.

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Écrit par

  • : maître assistant à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris

Classification

Pour citer cet article

Renée PLOUIN. BEFFROIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Art de la guerre - crédits :  Bridgeman Images

Art de la guerre

Autres références

  • CHIME

    • Écrit par Universalis
    • 956 mots

    Du latin médiéval cymbala, « cloches », le chime (ainsi nommé pour distinguer ces instruments des carillons) est un jeu de cloches fixes accordées dans une série musicale, traditionnellement en séquence diatonique (gamme de sept notes) avec quelques accidents (dièses et bémols). Les cloches,...

Voir aussi