Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CHIME

Du latin médiéval cymbala, « cloches », le chime (ainsi nommé pour distinguer ces instruments des carillons) est un jeu de cloches fixes accordées dans une série musicale, traditionnellement en séquence diatonique (gamme de sept notes) avec quelques accidents (dièses et bémols). Les cloches, généralement au nombre de deux à vingt dans les voorslags (carillons de cloches automatiques) en Belgique et aux Pays-Bas, peuvent couvrir une étendue supérieure à trois octaves. La première fonction de l'instrument est le jeu automatique, avant la sonnerie de l'heure d'une horloge d'église ou d'hôtel de ville, pour prévenir de son imminence ; il peut également jouer à la demie, au quart et parfois au huitième d'heure. Il a un autre rôle lorsque l'instrumentiste joue des mélodies simples non harmonisées. À partir du xiiie siècle, ce jeu se pratiquait manuellement en tirant des cordes attachées aux battants, ce qui est devenu rare de nos jours ; à partir de la fin du xviiie siècle, elles ont été actionnées à partir d'un clavier de levier et parfois grâce à des pédales ; au xxe siècle est apparu un clavier en ivoire doté d'un mécanisme électrique, souvent relié à un mécanisme à rouleau (tambour) automatique. Le verbe « carillonner » se réfère aussi à la frappe des cloches de l'horloge et à leur musique ; en Grande-Bretagne, on dit que les change ringing bells, qui se balancent dans un arc limité plutôt que dans un arc décrivant un cercle complet, carillonnent.

Le chime diffère du carillon par son étendue plus limitée : parfois, il ne couvre pas les douze notes de la gamme (chromatique) complète. Jusqu'au xxe siècle, ses cloches n'avaient généralement pas d'accord interne, pas de relations mathématiques fixes des harmoniques (composantes du son complexe d'une cloche) pour permettre l'utilisation de l'harmonie ; il leur manquait aussi les variations de dynamique. Mais, en Belgique et aux Pays-Bas, les carillons d'horloge automatiques produisent une musique complètement harmonisée d'une complexité considérable, leurs cloches bénéficiant d'un accord interne. Partout, le mécanisme du carillon d'horloge se compose d'un tambour sur lequel sont fixées des chevilles qui entraînent des leviers qui eux-mêmes tirent sur des fils métalliques permettant aux marteaux de frapper les cloches ; les mécanismes de l'horloge font tourner ce tambour.

L'air le plus couramment entendu dans les pays anglophones – et un des plus célèbres dans le monde entier – est le Westminster Quarters (à l'origine Cambridge Quarters), qui se compose des quatre notes mi--do-sol dans diverses permutations chaque quart d'heure. Composé à l'université de Cambridge – peut-être par un étudiant en orgue, William Crotch – afin de l'utiliser avec la nouvelle horloge de l'église de St Mary the Great, en 1793, il doit son nom actuel à son utilisation ultérieure dans le beffroi du Parlement de Londres (doté, entre autres, de la célèbre cloche « Big Ben », 1859). En outre, on entend souvent le « ding-dong », ou alternance répétée de deux notes, adopté par la cathédrale Saint-Paul de Londres. Parmi les autres airs figurent les Bells of Aberdovey, Turn Again, Whittington et Holsworthy Tune.

Les carillons les plus anciens sont les lithophones – ou « pierres sonores » – chinois, jeux de plaques de marbre en forme de « L » suspendues dans des cadres en bois et frappées par des maillets. Les carillons de cloches chinois sont apparus avant l'an 2000 av. J.-C. À partir de la période Chou (vers 1122-221 av. J.-C.), des lithophones et des carillons de cloches, suspendus en deux rangées de huit, ont joué un rôle important dans le culte du temple chinois et dans la musique profane. Par la suite, les carillons de cloches ont été utilisés[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis. CHIME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 23/01/2013