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BAMILÉKÉ

  • Article mis en ligne le
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Économie et parenté

Actuellement, les Bamiléké ne sont plus que cultivateurs, principalement de maïs et d'arachides, et éleveurs de chèvres. Ce sont les femmes qui travaillent la terre, ce qui donne au polygame des revenus supérieurs à ceux du monogame, et un plus haut rang social. Les chèvres paissent sur les prairies au sommet des collines : les gardiens sont inutiles, car un système ingénieux de chemins bordés de haies vives les y mène toutes seules, depuis leur parc derrière la maison du maître.

Les habitations sont dispersées, et chaque lot de terre, attribué par le chef à une famille nouvelle, est clôturé. C'est la tâche des hommes que d'entretenir ces clôtures. Auparavant, la forêt couvrait tout ; elle ne subsiste qu'au fond des vallées, où poussent les bambous utilisés pour la construction. Les champs recouvrent les pentes, la terre y est maintenue par les haies et des arbres dispersés.

Le groupe de parenté bamiléké ne comporte jamais beaucoup de personnes car il se segmente à la mort de son chef : y reste seul l'héritier désigné par le défunt pour le remplacer sur sa terre ; l'aîné n'a pas plus droit qu'un autre fils à la succession ; c'est à l'héritier qu'incombera le culte des crânes des ancêtres, gages de l'ancienneté du lignage, et le soin de la terre familiale qui n'est jamais divisée ; les femmes du père, qui font partie de l'héritage, continueront à la cultiver. Les frères non élus devront la quitter pour fonder ailleurs un autre groupe de descendance : le chef, qui est maître de la terre, leur assignera une parcelle non cultivée ou abandonnée, vraisemblablement assez loin ; d'où le voisinage de personnes qui ne sont reliées entre elles que par leur soumission au même chef.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Californie à Los Angeles

Classification

Pour citer cet article

Jacques MAQUET. BAMILÉKÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • CAMEROUN

    • Écrit par , , et
    • 12 135 mots
    • 6 médias
    Pendant que les Européens prenaient pied sur la côte, dans les montagnes du Sud-Ouest se développaient les confédérations de chefferies bamiléké d'une structure très originale, avec roi, reine mère, nombreux dignitaires et tout un réseau de sociétés dites secrètes, régnant sur une population très...
  • CHEFFERIE

    • Écrit par et
    • 2 929 mots
    Du fait de leur caractère très élaboré, de leur cohésion et de leur permanence, les chefferies bamiléké sont souvent citées en exemple dans la littérature anthropologique. Au sud-ouest des plateaux du Cameroun occidental, elles voisinent avec le royaume bamum, et avec des populations où le pouvoir...
  • GROUPE SOCIAL

    • Écrit par et
    • 11 404 mots
    • 1 média
    ...en « corporations » ayant la charge des métiers les plus difficiles ; et, pour accéder à ces ghildes, il faut payer un droit d'entrée élevé. Chez les Bamiléké (Cameroun), les femmes disposent de groupements qui leur donnent une certaine force financière et la capacité d'intervenir dans les échanges....
  • HABITAT - L'habitation africaine au sud du Sahara

    • Écrit par
    • 2 926 mots
    • 7 médias
    ...réaliser de grandes pièces : chez les Sidamo d'Éthiopie, elles ont souvent plus de 15 mètres de diamètre ; elle permet aussi – c'est l'une des caractéristiques de l'architecture desBamileke du Cameroun – d'entourer la demeure de terre d'un véritable péristyle monumental.