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BAMBERG

Allemagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Allemagne : carte administrative

Mentionnée dès le xe siècle, la ville de Bamberg (aujourd'hui en Bavière) ne fit cependant sa véritable apparition dans l'histoire qu'au début du xie siècle, sur l'initiative de l'empereur ottonien Henri II, qui entreprit d'en faire une nouvelle capitale. Il y créa un évéché en 1007 et, au cours du xie siècle, plusieurs abbayes et églises paroissiales y furent construites : en 1015, le monastère bénédictin de Michaelsberg est fondé par Henri II lui-même, puis, en 1020, la collégiale Saint-Étienne est consacrée. Saint-Gangulf fut sans doute fondée vers 1063 et, enfin Saint-Jacques en 1072. De tous ces monuments, et après les remaniements faits aux différentes époques, il ne subsiste que peu de chose.

La cathédrale de Bamberg, bâtie au début du xiiie siècle et consacrée en 1237, conserve les dimensions de l'édifice ottonien fondé par Henri II entre 1004 et 1012. Il s'agit d'une vaste basilique à deux chœurs et dotée d'un transept occidental (comparer à l'abbaye de Fulda). Chaque abside est encadrée de deux hautes tours. Une crypte-halle de trois vaisseaux s'étend sous l'abside orientale. Celle-ci, la plus ancienne, est voûtée en cul-de-four, tandis que la nef est couverte de lourdes voûtes d'ogives sexpartites. Enfin, l'abside occidentale, voûtée de croisées d'ogives sur plan barlong et d'un profil très aigu, est éclairée d'une double rangée de fenêtres en simples lancettes. Les tours qui encadrent cette abside rappellent, par leur modénature, celles de la cathédrale de Laon. À l'intérieur, d'importants fragments du jubé oriental sont conservés : du côté sud, des groupes d'apôtres devisant deux par deux, au nord, des prophètes. Certains d'entre eux, représentés de dos ou de profil, se retournent avec impétuosité vers leur interlocuteur. Le traitement des vêtements est également empreint d'un dynamisme extrême et les visages ont souvent une intense expression dramatique. Rien de tel dans les sculptures de la campagne suivante. Certaines statues exécutées alors sont de véritables copies d'œuvres rémoises, telles les figures adossées aux piliers du bas-côté nord (le groupe de la Visitation en particulier). Cependant, le Cavalier en ronde bosse qui est également placé devant un support est sans équivalent dans l'art français. D'autres figures, comme L'Église et La Synagogue du portail du Jugement dernier situé du côté nord, se rattachent davantage à l'art de Strasbourg. Au même portail, les statues d'ébrasement représentent les apôtres dressés sur les épaules des prophètes. Ce thème, très en faveur dans la pensée du début du xiiie siècle, a rarement été traduit avec une telle prolixité. Un petit portail en plein cintre situé au sud du chœur oriental a été orné après coup de statues d'ébrasement : à gauche, les fondateurs de la cathédrale (Henri II et Cunégonde) et saint Étienne ; à droite, Adam et Eve nus et saint Pierre. Toutes ces sculptures étaient sans doute terminées pour la cérémonie de 1237. Elles sont maintenant déposées au musée de la cathédrale. Du Moyen Âge encore, signalons le beau chœur gothique de l'Obere Pfarrkirche, qui date de la fin du xive siècle.

L'autre grande période de Bamberg se situe autour de 1700. De très beaux monuments baroques en témoignent, qu'il s'agisse d'architecture religieuse avec Saint-Martin (construit entre 1685 et 1693 par Georg Dientzenhofer) ou, surtout, d'architecture civile : ainsi, la Nouvelle Résidence, bâtie sur la place de la cathédrale par Leonhard Dientzenhofer pour le prince-évêque Lothar-Franz de Schönborn, l'hôtel de ville, dû à J. J. M. Küchel (1744-1756), ou encore la maison du chapitre de la cathédrale faite par Balthasar Neumann entre 1729 et 1733. La ville, qui a été épargnée par les destructions[...]

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Écrit par

  • : maître assistant en histoire de l'art médiéval, université de Paris-IV- Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Éliane VERGNOLLE. BAMBERG [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

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Autres références

  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
    • 27 médias
    ...l'esthétique nouvelle. Le jubé (vers 1255) souligne la complexité des rapports des sculpteurs avec Paris. Il s'y affirme une liberté qu'on retrouve à Bamberg, et surtout à Nuremberg (après 1249). Les artistes restent attachés à une conception monumentale de la sculpture, refusant toutes les recherches...
  • HOHENSTAUFEN ART DES

    • Écrit par Carol HEITZ
    • 3 629 mots
    • 1 média
    ...(notamment la Thuringe et la Saxe), qui se montrent les plus ouvertes à l'art gothique. Les cathédrales de Bamberg, de Naumburg et de Meissen le prouvent. La cathédrale de Bamberg avait été commencée au début du xiiie siècle par un atelier cistercien qui venait de construire, à proximité, le monastère...
  • ROMAN ART

    • Écrit par Marcel DURLIAT
    • 20 556 mots
    • 19 médias
    ...donc de faire appel aux manuscrits pour connaître les représentations antérieures de ces thèmes. C'est un des chefs-d'œuvre de la peinture ottonienne, l' Apocalypse de Bamberg, exécutée peu après l'an mille, qui paraît à Janine Wettstein l'œuvre la plus proche du cycle piémontais contemporain.

Voir aussi