Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LAURENT AUGUSTE (1807-1853)

Rarement œuvre de chimiste aura été autant controversée. Violemment contesté, persécuté même dira-t-on, Auguste Laurent ne vécut pas assez pour connaître l'accueil favorable que reçut sa Méthode de chimie (1854). Cet ouvrage posthume fut loué hors de France ; F. A. Kekulé avait dessein de le traduire ; il fut précédé dans ce projet par William Odling, qui publia presque aussitôt une version anglaise de l'ouvrage. Quelques erreurs patentes, mêlées à l'exposé de la doctrine, motivèrent un injuste oubli de ce texte jusqu'à sa réévaluation récente. Il est devenu clair que Laurent a décisivement contribué à renverser l'héritage doctrinal de Lavoisier et de Berzelius, qui liait la théorie chimique à une impérieuse conception dualiste ; il a, au contraire, promulgué une théorie unitaire de la composition des composés organiques et de leurs transformations moléculaires, qui conditionnera le développement de la chimie structurale.

Formation

Publiée par les soins de M. Tiffeneau, la correspondance de Charles Gerhardt dépeint sur le vif les vicissitudes de la carrière scientifique de Laurent. De celle-ci, on ne retiendra ici que sa formation initiale de minéralogiste, et ses débuts en 1831 comme préparateur de Jean-Baptiste Dumas à l'École centrale. Intrigué par la récente notion de l'isomérie, Dumas rapportait alors les hydrocarbures à divers « états de condensation » ; il se préoccupait également de l'action des halogènes sur les composés organiques simples, ce qui lui donnera l'occasion de décrire les phénomènes de substitution, en 1834. Il avait engagé Laurent à préparer, purifier, analyser des hydrocarbures aromatiques et à en étudier la réactivité.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jacques GUILLERME. LAURENT AUGUSTE (1807-1853) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MATIÈRE

    • Écrit par Jacques GUILLERME, Hélène VÉRIN
    • 10 696 mots
    • 1 média
    ...contestée à la fin du siècle –, les idées d'arrangements discriminateurs s'imposent aux chimistes. En 1843, dans sa Théorie des radicaux dérivés, A.  Laurent proclame sans ciller que, « dans les corps inorganisés [...], la forme, le nombre et l'ordre sont plus essentiels que la matière » ; il est de...
  • TYPES THÉORIE DES, chimie

    • Écrit par Pierre LASZLO
    • 991 mots

    Il est courant pour une théorie scientifique d'être remplacée par une théorie plus large, qui donc l'englobe. La nouvelle théorie est dotée d'une plus grande extension, et prévaut aussi par un plus grand pouvoir explicatif et une aptitude à prédire davantage de résultats, à confronter avec ceux de l'expérience....

Voir aussi