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AUDITION Vue d'ensemble

La fonction auditive représente, pour ceux des animaux qui vivent à l'air libre, une fondamentale garantie de survie. Cette fonction les prémunit contre les dangers mais aussi participe au dépistage des proies. En outre, elle permet, chez les vertébrés terrestres – depuis les Amphibiens jusqu'à l'homme – d'instituer entre les individus un moyen de communication à partir d'émissions sonores codées pour lesquelles l'ouïe constitue le récepteur sensoriel.

Le fait d'être dépourvu de facultés auditives, comme le sont les vertébrés aquatiques (à l'exception des Cétacés et des Pinnipèdes), représente en quelque sorte un niveau d'organisation “primitif”, puisque leur sensibilité aux vibrations du milieu aquatique n'est qu'une variante (sophistiquée) de la sensibilité tactile.

Et pourtant, quelques-uns des organes qui constitueront l'appareil auditif des vertébrés tétrapodes sont présents sous une autre forme dans le squelette des types moins évolués. Trois osselets du squelette crânien de ces vertébrés (voir crâne), que l'on nomme primitivement columelle, articulaire et carré, passent de l'articulation mandibulaire à l'oreille moyenne où ils deviennent les osselets (étrier, enclume, marteau) qui transmettent les vibrations sonores à l'oreille interne. Cependant, celle-ci juxtapose en fait deux systèmes sensoriels distincts dont le développement va être étroitement corrélé à une meilleure adaptabilité à la vie hors de l'eau : le perfectionnement des canaux semi-circulaires permettra des performances cinétiques dans l'équilibration, tandis que le développement de la cochlée donnera à la fonction auditive une extrême fiabilité. C'est elle qu'à travers le mythe d'Orphée on voit accéder à une dimension quasi métaphysique dans certaines cultures.

En réalité, la sophistication du système sensoriel responsable de l'audition chez l'homme, aussi bien au niveau du récepteur des vibrations sonores (cellules de Corti et membrane basilaire de la cochlée) que dans les relais des messages nerveux parcourant les voies auditives, jusqu'au cortex cérébral où naît la sensation, a longtemps défié l'analyse qui est maintenant réussie par la neurophysiologie moderne. Dès lors, plus encore que l'existence de l'Å“il, celle de l'appareil auditif apparaît dans ce contexte historique comme une prodigieux aboutissement évolutif, qui met un remarquable instrument sensoriel au service de la dimension cognitive du système nerveux humain.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. AUDITION - Vue d'ensemble [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AMUSIE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 327 mots

    L’amusie est un trouble neurologique qui affecte à des degrés variables la perception et la production musicales. Celui-ci ne s’explique pas par une baisse de l’acuité auditive (surdité), une déficience intellectuelle ou motrice. Cette perte sélective de la fonction musicale contraste avec des...

  • BEKESY GEORG VON (1899-1972)

    • Écrit par Universalis
    • 297 mots

    En tant que directeur du laboratoire de recherche du réseau téléphonique hongrois (1923-1946), Bekesy travailla sur le problème de la communication à longue distance et s'intéressa au mécanisme de l'audition. Au laboratoire du téléphone, puis à l'université de Budapest (1939-1946), à l'Institut...

  • CERVEAU ET LANGAGE ORAL

    • Écrit par Jean-François DÉMONET
    • 2 869 mots
    • 5 médias
    ...Concernant l’anatomie fonctionnelle de la perception de la parole, sa spécificité par rapport à la perception d’autres sons complexes n’apparaît qu’en aval de la mise en jeu del’aire auditive primaire située, dans chaque hémisphère, au sein du gyrus de Heschl qui contient le cortex auditif primaire.
  • CERVEAU ET MUSIQUE

    • Écrit par Séverine SAMSON
    • 1 030 mots

    Identifier les zones du cerveau qui traitent la musique et préciser leur rôle respectif dans la perception, la mémoire, les émotions et la pratique musicale font l’objet de nombreux travaux en neuroscience de la musique. C’est à partir de l’observation des patients présentant des lésions cérébrales...

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