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ARLES

La cité d'Arles est née au bord du grand Rhône, sur un rocher calcaire qui dominait une plaine alluviale marécageuse (son nom, Arelate, signifiait la ville des marais). Elle se situe au carrefour de routes terrestres et de la voie fluviale (pont sur le Rhône). Le rôle de place de commerce s'affirme à l'époque romaine, du règne d'Auguste à celui de Constantin, qui s'y installe en 305 et en fait la capitale de l'Empire (la « petite Rome des Gaules »). De ce passé prestigieux, Arles conserve des monuments qui forment aujourd'hui un patrimoine architectural exceptionnel, mis en valeur par l'économie touristique (théâtre, amphithéâtre, vestiges du cirque, du forum romain, thermes de Constantin, entrepôts souterrains : les cryptoportiques). Dès le iiie siècle après Jésus-Christ, Arles devient un centre religieux chrétien très vivant et le demeurera pendant quinze siècles : en témoignent les champs de tombeaux qui bordent l'ancienne Via Aurelia (les Alyscamps) ainsi que les nombreuses églises et chapelles inscrites dans le tissu urbain de la vieille ville. Le monument le plus célèbre d'Arles est l'église Saint-Trophime, dont le portail est célèbre dans le monde entier pour sa richesse ornementale, et son cloître, chef-d'œuvre de l'art roman provençal.

Provence-Alpes-Côte d'Azur : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Provence-Alpes-Côte d'Azur : carte administrative

Arles (Bouches-du-Rhône) - crédits : Gerard Sioen/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Arles (Bouches-du-Rhône)

Arles vit en symbiose avec le pays qui l'entoure. Le pays d'Arles couvre, au sud, une très large partie de la Camargue et, en amont de la ville, la tête du delta du Rhône. Son rôle d'encadrement territorial couvre tout le nord-ouest du département des Bouches-du-Rhône. Elle conserve une fonction de gestion de l'économie agricole des grandes plaines occidentales de la région Provence : foin de Crau ; riz de Camargue ; élevage des brebis de Crau et des moutons, les mérinos d'Arles ; vignes ; manades de chevaux et de taureaux. Mais la ville, qui comptait 53 575 habitants en 2012 est surtout devenue un centre tertiaire de niveau intermédiaire, dans l'axe de circulation majeur de la vallée du Rhône. Elle est devenue un pôle universitaire spécialisé (outre un I.U.T., l'École nationale de la photographie y est installée depuis 1982 et la formation dans le domaine du film d’animation Motion Picture in Arles depuis 2000), rattaché au pôle d’Aix-Marseille. Les activités industrielles, nées au xixe siècle (chaudronnerie, mécanique), ont fortement décliné dans le dernier quart du xxe siècle. En revanche, la ville est un centre culturel de premier ordre. Elle en tire prestige et richesses : festivals de musique, de théâtre, de cinéma ; Rencontres internationales de la photographie et salons d'antiquaires, Museon Arlaten (musée d'ethnographie, fondé par Frédéric Mistral en 1896), musée Réattu (le musée des Beaux-Arts), musée Van Gogh. Elle est également un conservatoire des traditions agraires de la Camargue et de la vallée du Rhône : fêtes du riz ; fêtes du cheval et du taureau, corridas et novilladas ; salon des santonniers ; défilés en costumes provençaux (dits d'Arles) ; grande feria de Pâques où sont organisés des spectacles de tauromachie.

L'emblème de la ville est le musée de l'Arles antique, ouvert en 1995, une construction contemporaine, que l'architecte Henri Ciriani a su remarquablement intégrer au site de la presqu'île du Rhône, proche du cirque romain en voie d'exhumation. Le musée abrite l'Institut de recherches sur la Provence antique dont Arles est le symbole.

— Lucien TIRONE

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Écrit par

  • : maître de conférences honoraire, agrégé de géographie, université de Provence

Classification

Pour citer cet article

Lucien TIRONE. ARLES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

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Arles (Bouches-du-Rhône)

Autres références

  • D'UN MONDE À L'AUTRE, NAISSANCE D'UNE CHRÉTIENTÉ EN PROVENCE (exposition)

    • Écrit par Claude SINTES
    • 959 mots

    En 1986 s'était tenue à Lyon une exposition intitulée Les Premiers Temps chrétiens en Gaule méridionale. Puis les fouilles effectuées sur plusieurs grands sites provençaux et les recherches concernant les iiie-vie siècles avaient amené une perception plus fine de ces années, cruciales...

  • GAULE

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE, Jean-Jacques HATT
    • 26 438 mots
    • 4 médias
    ...que se développe cette sculpture officielle et savante. Elle comporte, par exemple, une sculpture de Trèves (statue en marbre de la Victoire, Poelich), reflétant le décor du palais constantinien, et deux sarcophages d'Arles, celui des Dioscures et celui qui représente les amours d'Éros et de Psyché.
  • HÔTEL DE VILLE

    • Écrit par Pascal LIÉVAUX-SENEZ
    • 3 692 mots
    • 1 média
    ...de l'architecture officielle. Aidé de nombreux collaborateurs, il intervient sur tous les chantiers importants. Dès 1673, jeune architecte de passage à Arles, il corrige les plans du nouvel hôtel consulaire. Les modifications apportées au projet de l'Arlésien Jacques Peytret concernent principalement la...
  • MARSEILLE ANTIQUE

    • Écrit par Hervé DUCHÊNE
    • 4 518 mots
    • 1 média
    ...la ville, qui conserva ses remparts et dont les habitants ne furent pas réduits en esclavage. Marseille fut cependant privée de son domaine terrestre. Arles, qui avait contribué à la victoire césarienne, le reçut, ce qui contribua à son développement sous l'Empire. Mais les privilèges consentis à cette...

Voir aussi