ALGÉRIE
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Nom officiel | République algérienne démocratique et populaire (DZ) |
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Chef de l'État et du gouvernement | Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019). Premier ministre : Abdelaziz Djerad (depuis le 28 décembre 2019) |
Capitale | Alger |
Langues officielles | arabe, tamazight |
Unité monétaire | dinar algérien (DZD) |
Population | 43 583 000 (estim. 2019) |
Superficie (km2) | 2 381 741 |
L'Algérie indépendante
Après l'indépendance de 1962, les dirigeants algériens qui se succèdent vont tenter d'asseoir la légitimité de l'État, de bâtir une économie et de répondre aux aspirations d'une population de plus en plus nombreuse. De la présidence d'Ahmed Ben Bella en 1962 à l'arrivée au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika en 1999, ils éprouveront beaucoup de difficultés à atteindre cet objectif. L'Algérie reste confrontée non seulement à des problèmes économiques, sociaux et politiques, mais aussi et surtout à des questions touchant à son identité : place de l'islam, rôle de l'arabité, statut de la berbérité. Le non-règlement du problème identitaire conduira ce pays à une terrible guerre civile, commencée en 1992 et dont le bilan est estimé en 1999 à près de 100 000 morts.
La transition de l'après-indépendance (1962-1965)
Un pays au bord de la guerre civile
Le 3 juillet 1962, à la suite d'un référendum portant sur l'autodétermination du pays, l'Algérie accède officiellement à l'indépendance. Les Européens quittent en masse le nouvel État, déchiré dès sa naissance par des luttes féroces pour le pouvoir. Ahmed Ben Bella, un des fondateurs du F.L.N., emprisonné de 1956 à 1962 par les autorités françaises, et ses partisans créent à Tlemcen un « bureau politique ». Il se pose en rival direct du Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.), structure née en 1958, pendant la guerre, et dirigée par Benyoucef Benkhedda. D'autres divisions voient le jour : aux maquisards de « l'intérieur » s'opposent les combattants de l'armée de « l'extérieur » (l'armée des frontières), stationnée en Tunisie et au Maroc. Pendant que s'organise la chasse aux harkis, supplétifs des forces françaises durant la guerre d'indépendance, les clans se déchirent au sein du F.L.N, sans pouvoir contrôler des groupes armés parfois très autonomes. En cet été de 1962, l'unité de l'Algérie est en jeu. L'économie du pays est en ruine : le départ massif des pieds-noirs (Européens d'Algérie) a complètement désorganisé une économie de typ [...]
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l’article se compose de 63 pages
Écrit par :
- Charles-Robert AGERON : professeur émérite à l'université de Paris-XII-Val-de-Marne
- Jean LECA : professeur de science politique à l'Institut d'études politiques de Paris
- Sid-Ahmed SOUIAH : directeur de recherche en géographie, professeur à l'Université de Cergy-Pontoise
- Benjamin STORA : professeur des Universités
Classification
Autres références
« ALGÉRIE » est également traité dans :
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Voir aussi
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- ARMÉE ISLAMIQUE DU SALUT (A.I.S.)
- ATTENTAT
- AUTOGESTION
- ALI BENFLIS
- CATASTROPHES NATURELLES
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- FORMATIONS SOCIO-POLITIQUES CONFESSIONNELLES
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- DÉMOCRATISATION
- ÉCONOMIE DIRIGÉE
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Pour citer l’article
Charles-Robert AGERON, Jean LECA, Sid-Ahmed SOUIAH, Benjamin STORA, « ALGÉRIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/algerie/