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NOURRIT ADOLPHE (1802-1839)

Ténor dramatique français, considéré comme le plus grand de l'époque romantique, Adolphe Nourrit, né le 3 mars 1802 à Montpellier, créa un grand nombre de rôles à l'Opéra de Paris (salle Le Peletier).

Après avoir étudié l'art lyrique auprès de Manuel García père (Manuel del Pópulo Vicente Rodríguez García), un des plus illustres ténors de son temps, Adolphe Nourrit effectue ses débuts à l'Opéra de Paris le 10 septembre 1821 – il n'a que dix-neuf ans –, dans le rôle de Pylade d'Iphigénie en Tauride de Gluck. Cinq ans plus tard, en décembre 1826, il devient le premier ténor de l'Opéra de Paris, succédant à son père, Louis Nourrit. Rossini le prend sous sa protection, et Adolphe Nourrit va créer à la salle Le Peletier les rôles de Néocles (Le Siège de Corinthe, 9 octobre 1826), du Comte Ory (20 août 1828), d'Aménophis (Moïse et Pharaon, 26 mars 1827) et d'Arnold (Guillaume Tell, 3 août 1829). Jusqu'à sa démission de l'Opéra de Paris, en 1836, il créera les rôles de ténor principal de la plupart des nouvelles productions, suscitant même un renouvellement du répertoire et conseillant les compositeurs. Il crée ainsi le rôle de Masaniello (La Muette de Portici de Daniel-François-Esprit Auber, 29 février 1828), le rôle-titre de Robert le Diable de Giacomo Meyerbeer (21 novembre 1831), Eléazar (La Juive de Jacques Fromental Halévy, opéra pour lequel il écrit les paroles de l'aria la plus célèbre, « Rachel, quand du Seigneur » ; 23 février 1835), Raoul (Les Huguenots de Meyerbeer, 29 février 1836). En 1827, il avait été nommé « professeur de déclamation pour la tragédie lyrique » au Conservatoire de Paris ; parmi ses élèves figurera la soprano dramatique Cornélie Falcon, créatrice du rôle-titre de La Juive. Nourrit signe également l'argument de quatre ballets, parmi lesquels La Sylphide (1832), et traduit en français certains lieder de Schubert, qu'il sera le premier à faire connaître et à interpréter à Paris, en 1837.

Lorsque l'Opéra de Paris recrute à la fin de 1836 Gilbert Duprez comme premier ténor, Adolphe Nourrit commence par accepter son rival, puis il donne sa démission ; sa voix est affectée par une piètre condition physique. En décembre 1837, il quitte Paris pour l'Italie, où il espère succéder, au Teatro San Carlo de Naples, à Giovanni Battista Rubini, grand interprète de Bellini et de Donizetti. Dès mars 1838, il perfectionne sa technique à Naples, auprès de Donizetti, qui consent à composer pour lui Poliuto, dont la production est brusquement interdite par le roi Ferdinand II pour « sacrilège » (Donizetti présentera à Paris sa version française de Poliuto, sous le titre Les Martyrs, créé le 10 avril 1840). Il se produit triomphalement au San Carlo, notamment dans Il Giuramento de Saverio Mercadante, en novembre 1838, mais sa santé décline. Dépressif, Adolphe Nourrit se donne la mort en se défenestrant de la chambre de son hôtel napolitain, le 8 mars 1839.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. NOURRIT ADOLPHE (1802-1839) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • VOCALE DISTRIBUTION

    • Écrit par Sophie COMET, Denis MORRIER
    • 4 950 mots
    L'histoire a retenu la rivalité qui opposa deux ténors de l'Opéra de Paris, Adolphe Nourrit et Gilbert Duprez, et qui se conclut par le suicide du premier et la célébrité universelle du second. Nourrit était l'un des derniers représentants des hautes-contre français. Duprez, quant à lui, stupéfia...