Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ACARIENS

Le terme acarien fait souvent penser aux êtres minuscules qui vivent dans la poussière des habitations et sont responsables de nombreuses allergies. En fait, ce groupe zoologique comprend un très grand nombre d'espèces dont les tailles varient de quelques dixièmes de millimètres (pour le sous-groupe des acariformes) à plus de 1 centimètre pour les tiques (encore appelées ixodes) gorgées de sang (sous-groupe des parasitiformes). Environ 55 000 espèces ont déjà été répertoriées. En considérant le grand nombre d'espèces observées au sein d'un échantillon d'humus, on estime que ce groupe pourrait en fait représenter un cinquième de la totalité des espèces animales.

Les acariens présentent un squelette externe (exosquelette) et des appendices articulés (ce sont donc des arthropodes), une paire de chélicères (première paire d'appendices buccaux, prenant la forme d'un crochet ou d'une pince, caractéristiques des arthropodeschélicérates, par opposition aux arthropodes antennates encore appelés mandibulates) et quatre pattes à l'état adulte (ce sont donc, comme les araignées, des arachnides). Ils ont conquis la quasi-totalité des milieux à la surface de la Terre, y compris ceux des régions polaires, des déserts et des sources chaudes. Les espèces varient non seulement par leur taille, mais aussi par leur forme et leur mode de vie. Celles qui vivent dans les mousses, l'humus du sol, les feuilles mortes, le bois en décomposition sont des formes libres qui chassent de minuscules proies ou se nourrissent de débris. D'autres sont des parasites de l'homme, d'animaux ou de végétaux et constituent incontestablement le groupe d'arachnides le plus important du point de vue de la nuisance pour l'homme. Parmi les acariens les plus connus, on peut citer le sarcopte (Sarcoptes scabiei), responsable de la contagieuse « gale » chez l'homme, ou bien encore les tiques qui occasionnent de lourdes pertes économiques dans les élevages. Quelques espèces d'acariens vivent en colonies sur les végétaux (notamment les tétranyques tisserands) et sont capables, comme leurs cousines les araignées, de sécréter de la soie. Cela leur permet de se recouvrir d'une toile soyeuse qu'il est commun d'observer sur les buissons. Les acariens sont également utilisés par l'homme, soit à des fins de lutte biologique (Phytoseiidae), soit dans l'industrie fromagère pour sculpter et aromatiser la croûte de certains fromages (les cirons ou artisons, Acarus siro).

Morphologie générale

Acariens - crédits : power and syred/ Science Photo Library / Getty Images Plus

Acariens

À l'exception des tiques, les acariens sont généralement de très petits animaux, d'une taille inférieure au millimètre. Certains sont vermiformes, d'autres possèdent un corps plus massif, discoïdal, sphéroïdal, ellipsoïdal ou piriforme. Cependant, la plupart des acariens possèdent un corps globulaire sans séparation marquée entre la partie antérieure –  le prosome ou prosoma –, portant les pièces buccales et les pattes, et la partie postérieure apode –  l'opisthosome ou opisthosoma –, où sont localisés l'orifice génital (gonopore) et l'orifice urinaire (uropore) [fig. 1]. L'ensemble du corps est parfois appelé idiosoma. Le prosome est composé d'un propodosome et d'un métapodosome, parfois séparés par un sillon transversal nommé sillon séjugal. Les pattes sont formées de six articles : la coxa, le trochanter, le fémur, la patella, le tibia et le tarse. La première paire de pattes a généralement un rôle sensoriel, les deux paires suivantes un véritable rôle locomoteur et la dernière paire (absente chez les larves) est souvent modifiée chez les mâles (hypertrophie chez les sarcoptidés plumicoles, ventouses chez les Acaridae) pour être utilisée lors de l'accouplement.

Acariens : morphologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Acariens : morphologie

La partie antérieure du corps des acariens projette un éperon appelé[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur de biologie animale cellulaire et moléculaire à l'université de Bourgogne
  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis CONNAT et Gabriel GACHELIN. ACARIENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Acariens - crédits : power and syred/ Science Photo Library / Getty Images Plus

Acariens

Tique américaine du chien - crédits : Smith Collection/ Gado/ Getty Images

Tique américaine du chien

Autres références

  • ARACHNIDES

    • Écrit par Christine ROLLARD
    • 3 671 mots
    • 12 médias
    Lesacariens sont les seuls arachnides chez lesquels les chélicères et les pédipalpes se trouvent localisés sur une région séparée du corps, une sorte de rostre appelé gnathosome. Ils sont parmi les plus importants en nombre de tous les microarthropodes du sol, où ils jouent un rôle non négligeable dans...
  • ASTHME

    • Écrit par Philippe GODARD, François-Bernard MICHEL
    • 5 857 mots
    • 2 médias
    – Les acariens pyroglyphides (Dermatophagoïdes pteronyssimus et farinae, Euroglyphus manei) constituent l'allergène majeur de la poussière de maison. Ils se nourrissent de squames humains particulièrement abondants dans les matelas, les oreillers et les moquettes. Une concentration en débris d'...
  • CHÉLICÉRATES

    • Écrit par Roland LEGENDRE, Max VACHON
    • 2 480 mots
    • 6 médias
    ...ce tagmosisme. Chez les Mérostomes, les Scorpions, les Araignées, six segments restent extérieurement soudés en un tagme ou prosoma ; chez les Solifuges, quatre segments seulement forment le tagme appelé propeltidium, alors que chez les Acariens, deux segments constituent le tagme nommé gnathosome.
  • GALE

    • Écrit par Pierre de GRACIANSKY
    • 640 mots

    Parasitose humaine, la gale est due à un acarien : Sarcoptes scabiei. La femelle creuse un sillon dans la couche cornée de l'épiderme de la peau de son hôte. Elle y est fécondée puis pond ses œufs dans une logette située à l'extrémité de ce sillon. Après un stade larvaire, l'animal parvient...

  • Afficher les 8 références

Voir aussi