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MEXICO (JEUX OLYMPIQUES DE) [1968] Chronologie

18 octobre

Le temps est électrique, un lourd orage va éclater. Le concours de saut en longueur débute, l'Américain Bob Beamon effectue son premier essai. Au terme d'une course d'élan parfaite, il accroche la planche avec précision, son impulsion fantastique, alliant force et vitesse, le fait monter très haut en même temps qu'il effectue un étonnant ciseau ; durant une fraction de seconde, il semble suspendu entre ciel et terre, et, bénéficiant d'un vent favorable à la limite admise de 2 m/s, retombe très loin, puis rebondit deux fois après son saut, effectue une sorte de danse et se jette dans les bras de son coéquipier Ralph Boston. On voit alors un amoncellement de juges en veste rouge autour du sautoir, car Beamon est retombé trop loin pour que l'appareil de mesure à visée oculaire permette de mesurer son saut. On ressort le traditionnel décamètre, et, sur le panneau lumineux, au bout d'une minute, la distance s'affiche : 8,90 m, ce qui améliore de 55 cm le record du monde ! Très ami avec Tommie Smith et John Carlos, exclus des Jeux, Lee Evans a pensé déclarer forfait et ne pas participer à la finale du 400 mètres. Il prend finalement le départ et, mû par une force intérieure bouillonnante, abaisse le record du monde à 43,8 s et s'impose devant ses compatriotes Larry James (43,9 s) et Ron Freeman (44,4 s). Sur le podium, les trois hommes porteront le béret noir du Black Power et lèveront le poing, plus discrètement que Tommie Smith et John Carlos. Les autres épreuves du jour semblent bien fades. Pourtant, la Polonaise Irena Szewinska-Kirszenstein bat le record du monde du 200 mètres (22,5 s) et décroche la médaille d'or, devant les Australiennes Raelene Boyle (22,7 s) et Jennifer Lamy (22,8 s). Maureen Caird (Australie) bat le record olympique du 80 mètres haies (10,3 s). Lia Manoliu (Roumanie) s'impose au lancer du disque (58,28 m, record olympique), devant la recordwoman du monde ouest-allemande Liesel Westermann (57,76 m).

Au vélodrome, le jeune Français Daniel Rebillard (dix-neuf ans), quasi inconnu et sélectionné au dernier moment (il n'était que deuxième des Championnats de France), cause la surprise : il remporte la finale de la poursuite en trouvant les ressources pour résister au retour de Mogens Frey (Danemark) – qui avait pourtant battu le record du monde en quart de finale – dans le dernier kilomètre.

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. MEXICO (JEUX OLYMPIQUES DE) [1968] - Chronologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Ada Kok - crédits :  Keystone/ Getty Images

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