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SPARTE

La période classique

Le ve siècle

Le repliement de Sparte apparaît de manière décisive dans la crise des guerres médiques : dans la première, les Spartiates sont absents à Marathon ; dans la seconde, ils montrent bien leur égoïsme en n'engageant aux Thermopyles (480 av. J.-C.) que de faibles contingents pour la défense de la Grèce centrale et de l'Attique et en gardant leurs troupes pour sauvegarder le Péloponnèse ; ce sont désormais les Athéniens qui ont l'initiative, et même la participation importante et courageuse des hoplites spartiates à Platées (479) ne suffit pas à restaurer leur prestige. Ces années cruciales accusent un changement dans l'équilibre des cités : Sparte, qui était la plus forte, a peu contribué au salut commun des Grecs menacés dans leur liberté par le Barbare. Après la victoire, elle accentue encore son retrait, tandis qu'Athènes déplace vers l'Asie le centre de gravité de la lutte.

Les « cinquante ans » de la grandeur d'Athènes, au cours desquels celle-ci constitue un vaste empire maritime, contrepoids à la ligue péloponnésienne, voient Sparte assez désemparée. Sous l'influence de Thémistocle, des mouvements démocratiques agitent le Péloponnèse, non seulement à Argos, l'ennemie traditionnelle, mais aussi en Arcadie et en Élide. Pis encore : les hilotes profitent du tremblement de terre de 464, qui détruit presque entièrement la ville, pour se révolter et marcher sur leurs maîtres ; une guerre très dure s'ensuit en Messénie où Sparte, impuissante à maîtriser les rebelles, doit faire appel à Athènes, puis renvoie ses contingents, ce qui accroît la tension entre les deux cités. Il en résulte un conflit, dit parfois « première guerre du Péloponnèse », où le sort des armes est d'abord incertain : Athènes est finalement obligée de traiter (446) et une paix de trente ans est conclue.

Jalouse et inquiète, Sparte manque de dynamisme, alors qu'Athènes développe un impérialisme de plus en plus intransigeant. Les envoyés corinthiens le disent nettement à la veille du grand conflit où Sparte va s'affirmer à nouveau : « Les Lacédémoniens vivent sur des principes surannés ; tout esprit d'entreprise leur fait défaut en face de rivaux qui ne songent qu'à entreprendre. Le contraste est complet avec les Athéniens et tourne au désavantage des Spartiates, si l'on envisage non la moralité politique, mais les résultats acquis » (Thucydide, I, 69). De fait, ce sont les Corinthiens, principales victimes de l'expansion politique et économique d'Athènes, qui doivent pousser Sparte à réagir, pendant qu'il est encore temps. En 431 éclate à nouveau un conflit entre Sparte et ses alliés d'une part, Athènes et ses sujets de l'autre.

La guerre du Péloponnèse (431-404) est l'affrontement d'une Sparte terrienne et de l'empire maritime d'Athènes. Dans sa première phase, elle est marquée par les incursions des Péloponnésiens qui ravagent l'Attique et par les victoires du Spartiate Brasidas en Thrace. Mais les Athéniens ne sont pas sans remporter eux aussi des succès, et les belligérants, épuisés, concluent la paix en 421. La guerre reprend en 415 avec l'expédition athénienne en Sicile, où Sparte se porte au secours de Syracuse assiégée par sa rivale. Les subsides du Grand Roi à Sparte, épisode particulièrement honteux de l'histoire de la cité, et le génie militaire du navarque spartiate Lysandre lui donnent finalement la victoire (Aigos Potamos, 405). En 404, Lysandre impose à Athènes une paix humiliante.

Le ive siècle

Sparte, qui avait soulevé les alliés d'Athènes au nom de l'autonomie des cités, inaugure en fait un impérialisme aussi sauvage : elle installe partout des garnisons et perçoit des tributs. « La Grèce doit boire, après le doux vin de la liberté, la piquette[...]

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Pour citer cet article

Pierre LÉVÊQUE. SPARTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Grèce : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grèce : carte administrative

Autres références

  • ACHÉMÉNIDES

    • Écrit par Gilbert LAFFORGUE
    • 3 164 mots
    • 3 médias
    ...perdre sa suprématie maritime. Les satrapes financent la flotte spartiate et récupèrent quantité de villes helléniques d'Asie enlevées aux Athéniens. Mais Sparte, qui se sent pour cela déconsidérée aux yeux de l'opinion grecque, se montre une alliée incommode. Le satrape Tissapherne juge plus sage de pratiquer...
  • ALCIBIADE (450-404 av. J.-C.)

    • Écrit par Andrée POUGET
    • 2 023 mots
    ...entre dans la carrière politique, la guerre du Péloponnèse connaît une trêve et Athènes traverse une brillante période. Nicias a signé la paix avec Sparte en 421 : cette paix, Alcibiade ne l'accepte pas. Il prépare la revanche d'Athènes. Il veut la guerre qui peut ouvrir à son ambition un champ illimité....
  • ARGOS

    • Écrit par Claude MOSSÉ
    • 325 mots
    • 1 média

    Cité grecque du nord-est du Péloponnèse, l'un des sites les plus anciennement occupés de la région, puisqu'on y trouve des traces d'un établissement dès le premier âge du bronze. Argos fut aux ~ xive et ~ xiiie siècles un des centres de la civilisation mycénienne et, dans...

  • CIMON (apr. 510-450 av. J.-C.)

    • Écrit par Jean DELORME
    • 640 mots

    Homme d'État athénien, fils de Miltiade, le vainqueur de Marathon. Après une jeunesse difficile, Cimon combat à Salamine (~ 480) et participe à l'expédition navale de ~ 478, qui voit le commandement des Grecs sur mer passer des Spartiates aux Athéniens. Aussitôt après la constitution de...

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Voir aussi