Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NUREMBERG PROCÈS DE

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Le déroulement du procès

L'acte d'accusation est remis aux accusés lors de l'ouverture solennelle du procès à Berlin, le 18 octobre 1945. Puis le procès lui-même s'ouvre à Nuremberg, la ville des grandes liturgies nazies, choisie non pour le symbole, mais, plus prosaïquement, parce que parmi les ruines se dressent pratiquement intacts le palais de justice, la prison et le Grand Hôtel. Le 20 novembre 1945, à 10 heures du matin, les quatre juges et leurs quatre suppléants font leur entrée. Lord Justice Lawrence ouvre alors la première audience. Les quatre procureurs généraux, l'Américain Robert H. Jackson, l'Anglais Sir Arthur Shawcross, le Français François de Menthon, le colonel soviétique Roman Rudenko, se relaient pendant cinq heures pour lire l'acte d'accusation, puis, en appendice, les responsabilités de chacun des prévenus, et le caractère criminel des groupements et des organisations inculpés. Le 21 novembre, tous les accusés plaident non coupables.

Du 21 novembre 1945 à la fin du mois de février 1946, les séances consistent en des lectures effectuées par les ministères publics, interrompues par la présentation de nombreux documents et la comparution des 29 témoins de l'accusation. Les Américains et les Britanniques présentent l'accusation de complot et crimes contre la paix ; les Français et les Soviétiques les crimes de guerre et crimes contre l'humanité, respectivement à l'Ouest et à l'Est. Le 29 novembre 1945 un film d'une heure est projeté ; son impact est considérable. C'est la première fois qu'un film est projeté dans un prétoire.

Le 13 mars 1946, Göring est le premier accusé à prendre la parole, témoin à son propre procès selon le droit anglo-saxon en vigueur à Nuremberg. Le procès s'attache alors à la culpabilité de chacun des accusés. Puis c'est l'examen de la criminalité des six « organisations » accusées : le cabinet du Reich, le corps des chefs politiques du parti nazi, la SS (groupes de protection du parti nazi), la Gestapo (police secrète d'État), la SA (groupes s'assaut du parti nazi), l'État major et le haut commandement.

Le 31 août 1946, les 21 inculpés présents au procès de Nuremberg font leurs dernières déclarations. Le rideau se ferme momentanément sur le tribunal, pendant que se déroule le dernier acte : la délibération des juges dans le plus grand secret.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directrice de recherche émérite au C.N.R.S., U.M.R. identités, relations internationales et civilisations de l'Europe, université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Annette WIEVIORKA. NUREMBERG PROCÈS DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 29/06/2021

Médias

Procès de Nuremberg et procès de Tokyo, 1945-1946 - crédits : The Image Bank

Procès de Nuremberg et procès de Tokyo, 1945-1946

Le procès de Nuremberg - crédits : Fred Ramage/ Getty Images

Le procès de Nuremberg

Autres références

  • PROCÈS DE NUREMBERG ET DE TOKYO

    • Écrit par
    • 232 mots
    • 1 média

    Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des tribunaux internationaux ad hoc furent chargés de juger les grands criminels de guerre. Pour la première fois, une sanction judiciaire internationale des crimes contre la paix, des crimes de guerre et de la nouvelle catégorie des crimes contre...

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne moderne et contemporaine

    • Écrit par et
    • 26 883 mots
    • 39 médias
    ...fût leur degré de culpabilité. Encore les vaincus auraient-ils pu mesurer la dimension des crimes commis jusqu'en 1945 en suivant le procès intenté à Nuremberg aux chefs et aux organisations nazis. Mais à leurs yeux le tribunal, composé uniquement de vainqueurs, était d'une impartialité douteuse. Et...
  • COMITÉS D'ÉTHIQUE BIOMÉDICALE

    • Écrit par
    • 4 369 mots
    • 3 médias
    En outre, des déclarations à caractère plus spécialisé constituent un second cadre de référence pour la communauté internationale. Ces déclarations découlent des principes fondamentaux énoncés par le tribunal de Nuremberg les 19 et 20 août 1947 sur les conditions de l'expérimentation médicale....
  • COUR PÉNALE INTERNATIONALE

    • Écrit par
    • 2 675 mots
    • 3 médias
    ...mondiale relance les discussions et les Alliés affirment leur volonté de juger les responsables. À la fin de la guerre, deux juridictions sont créées : le Tribunal militaire international de Nuremberg, par l'accord de Londres du 8 août 1945, et le Tribunal international pour l'Extrême-Orient, par une...
  • CRIME DE GUERRE

    • Écrit par
    • 1 004 mots
    • 2 médias

    « Atrocités ou délits commis sur des personnes et des biens en violation des lois et usages de la guerre, y compris l'assassinat, les mauvais traitements ou la déportation, pour des travaux forcés ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l'assassinat...

  • Afficher les 17 références