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PÉDAGOGIE Les courants modernes

L'éducation intégrale et polytechnique dans la pensée socialiste du XIXe siècle

En instituant un enseignement primaire obligatoire, gratuit et laïque, les législateurs de la IIIe République se réfèrent explicitement aux principes qui ont marqué l'œuvre scolaire de la Révolution. À l'application de ces principes, les représentants de la pensée ouvrière et socialiste associent, au xixe siècle, la réalisation d'une éducation intégrale et polytechnique.

L'éducation intégrale concerne, à la fois, le développement harmonieux de toutes les capacités humaines et la préparation de l'individu aux tâches proposées par une société en plein essor. Elle répond à des préoccupations différentes. En premier lieu, elle est censée satisfaire le besoin de diversité, la « papillonne », qui, selon Charles Fourier (1772-1837), constitue une « passion » unificatrice des conduites. Elle procède aussi de considérations d'ordre social : en supprimant la distinction entre travail manuel et travail intellectuel, l'éducation intégrale, polyvalente, devient facteur d'égalité. Elle répond enfin aux nécessités du progrès technique en préparant l'adaptation du travailleur aux tâches variées et changeantes de l'industrie moderne.

La notion d'éducation intégrale est d'abord développée par Fourier et ses disciples. Elle implique à la fois une pédagogie libérale et une valorisation de certaines disciplines comme les arts, l'éducation physique et le travail manuel. À ce propos, Karl Marx inclut dans tout programme éducatif la formation intellectuelle, la gymnastique et l'« instruction technique qui initie les enfants aux principes fondamentaux de tous les processus de production et, en même temps, donne à l'enfant ainsi qu'à l'adolescent l'habitude de se servir des instruments simples de toutes les productions » (Premier Congrès de l'Internationale socialiste, 1866). L'application d'un tel programme fut décidée durant la courte existence de la Commune de Paris.

Dans la mesure où elle rend possible l'adaptation aux changements qui affectent le monde social et professionnel, l'éducation intégrale, indissociable de l 'éducation permanente, réalise, d'une manière originale, la liaison entre l'école et la vie.

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Antoine LÉON. PÉDAGOGIE - Les courants modernes [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Jean-Jacques Rousseau - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Jean-Jacques Rousseau

Autres références

  • ÉDUCATION / INSTRUCTION, notion d'

    • Écrit par Daniel HAMELINE
    • 1 299 mots

    On pourrait penser, dans un premier temps, que les rapports entre « éduquer » et « instruire » sont simples à établir. Si l'on se réfère à la définition qu' Emmanuel Kant donne de l'éducation, à la fin du xviiie siècle, l'instruction apparaît, à côté « des soins, de...

  • ARNOLD THOMAS (1795-1842)

    • Écrit par Universalis
    • 366 mots

    Éducateur britannique, headmaster (directeur) de la célèbre public school de Rugby, Thomas Arnold exerça une forte influence sur l'éducation privée en Angleterre. Il était le père du poète et critique Matthew Arnold.

    Né le 13 juin 1795 à East Cowes, sur l'île de Wight, Thomas Arnold fait...

  • ASCHAM ROGER (1515-1568)

    • Écrit par Henri FLUCHÈRE
    • 386 mots

    Humaniste anglais du meilleur ton, qui gaspillait parfois son temps à jouer aux dés et qui assistait à des combats de coqs, Ascham était cependant un grave personnage et un grand érudit. Fort en langues classiques dès son admission à St. John's College (Cambridge), il y devint bientôt professeur...

  • ASHTON-WARNER SYLVIA (1908-1984)

    • Écrit par Universalis
    • 269 mots

    La pédagogue et écrivain néo-zélandaise Sylvia Ashton-Warner se fit connaître par son travail innovant consistant à adapter les méthodes traditionnelles d'enseignement de l'anglais aux besoins spécifiques des enfants maoris. Elle visait ainsi à promouvoir la paix et la communication entre deux cultures...

  • Afficher les 67 références

Voir aussi