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OCÉAN ET MERS (Vie marine) L'écosystème marin

L'océan mondial constitue le plus vaste écosystème de la planète, tant par sa surface (plus de 71 p. 100 de la surface du globe) que par sa profondeur (3 800 m. en moyenne, avec un maximum de quelque 11 000 m) et, par conséquent, son volume (1 370 × 106 km3, plus de 97 p. 100 de l'eau libre de la planète). Les caractéristiques physiques de l'eau permettent à l'océan de jouer un rôle régulateur vis-à-vis de l'atmosphère et du climat terrestre, et d'offrir aux organismes vivants des conditions favorables.

La vie est apparue dans l'océan primitif il y a plus de 3,6 milliards d'années. Pendant plus de deux milliards d'années, les cyanobactéries, des organismes procaryotes marins dépourvus de noyaux, se sont développés en l'absence d'oxygène gazeux. La libération de l'oxygène gazeux par hydrolyse de la molécule d'eau est apparue il y a environ un milliard et demi d'années. Les premiers êtres pluricellulaires apparaissent dans les océans il y a environ 600 millions d'années.

Le milieu de l'explosion de la vie

L' origine marine des êtres vivants ne fait aucun doute. En attestent, par exemple, la composition des liquides intérieurs des animaux (leur salinité rappelle celle de l'eau de mer) et, plus clairement encore, le fait que, sur un total de 33 embranchements majeurs, 12 soient exclusivement marins et plusieurs autres essentiellement marins (cas des spongiaires par exemple, dont il existe quelques espèces d'eau douce, ou encore des méduses, qui comptent elles aussi quelques espèces d'eau douce). Des groupes comme les échinodermes, très variés et qui abondèrent au Mésozoïque et au début du Cénozoïque, ne sont pas parvenus à franchir la barrière des eaux douces. Les quelques espèces qui parviennent à pénétrer dans des lagunes saumâtres s'y développent mal et ne paraissent pas s'y reproduire. En revanche, la biodiversité marine, appréciée par le nombre total d'espèces connues (c'est-à-dire dont la description, le nom et les relations avec des formes affines ont fait l'objet d'une publication scientifique), se caractérise par un chiffre beaucoup moins élevé que celui des espèces continentales (275 000 espèces environ contre plus de 1,3 million sur les continents, dont 850 000 insectes). Toutefois, certaines estimations récentes de la proportion entre espèces connues et espèces inconnues menées dans l'Atlantique tempéré occidental par 2 100 mètres de profondeur conduisent à penser que l'océan profond, partie de l'écosystème marin la plus étendue de la planète (près de 54 p. 100 de la surface de la planète sont couverts de 3 000 m. d'eau au moins), abriterait entre 5 et 10 millions d'espèces dont la plupart sont inconnues. La très grande constance des caractéristiques physico-chimiques de ce milieu profond a peut-être joué un rôle dans l'établissement et le maintien de cette forte biodiversité, qui demande à être confirmée dans d'autres parties de l'océan mondial.

Les écologues marins distinguent le domaine de la pleine eau, ou domaine pélagique (du grec pelagos, « haute mer »), et le domaine du fond, ou domaine benthique (du grec benthos, « profondeur »). On parle aussi d'espèces pélagiques (cf. océan et mers - Vie pélagique) ou benthiques (cf. océan et mers - Vie benthique). La présence dans les eaux côtières, ou l'absence en profondeur, des algues pluricellulaires permet de distinguer un système dans lequel l'énergie lumineuse est suffisante pour permettre la croissance des algues (entre 80 et 150 m. selon la transparence des eaux), le système phytal, et un système où la survie des algues est impossible, le système aphytal. Chacun de ces systèmes, qui concerne aussi bien le domaine benthique que le domaine[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de la Méditerranée, Marseille

Classification

Pour citer cet article

Lucien LAUBIER. OCÉAN ET MERS (Vie marine) - L'écosystème marin [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Domaines océaniques et subdivisions - crédits : Encyclopædia Universalis France

Domaines océaniques et subdivisions

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par Jean-Pierre PINOT
    • 7 916 mots
    • 26 médias

    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

    • Écrit par Paul TRÉGUER
    • 2 201 mots
    • 5 médias

    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

  • ADRIATIQUE MER

    • Écrit par Universalis
    • 692 mots

    La mer Adriatique est un bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique. À son extrémité sud-est, le canal d'Otrante la relie à la mer Ionienne. Elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur maximale de...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
  • Afficher les 130 références

Voir aussi