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INTERSTELLAIRE MILIEU

Évolution du milieu interstellaire

Le milieu interstellaire est en perpétuelle évolution. De nombreux détails de cette évolution sont encore ignorés, mais la description qui suit donnera une idée de ce qu'on pense actuellement de la question. Les nuages diffus qui se rencontrent fusionnent partiellement pour donner des nuages plus gros. Bien que la zone extérieure de ces nuages s'évapore continuellement au contact du milieu très chaud dans lequel ils baignent, certains nuages parviennent à devenir assez gros pour être opaques à la lumière : des molécules s'y forment et ils deviennent des nuages moléculaires. Dans les bras de spirale où le milieu est comprimé, ces nuages moléculaires fusionnent pour devenir des nuages géants et finissent par s'effondrer partiellement sur eux-mêmes pour former des étoiles. Les étoiles massives nouvellement formées déclenchent à leur tour la formation d'autres étoiles, et ce qui reste du nuage moléculaire qui leur a donné naissance se trouve complètement disloqué et évaporé sous l'effet des vents stellaires et des supernovae. Certaines parties plus denses parviennent à se refroidir et à se contracter, pour former des nuages diffus : le cycle est alors bouclé. De leur côté, les poussières interstellaires peuvent être détruites en tout ou en partie par le rayonnement (en particulier, les manteaux de glace disparaissent si elles sont exposées à l'ultraviolet) ; le taux de cette destruction est si grand qu'il faut supposer qu'elles se reforment continuellement dans le milieu interstellaire.

Il faut ajouter à cette description le fait que les étoiles réinjectent dans le milieu interstellaire du gaz et aussi, pour les plus froides d'entre elles, des poussières. Elles enrichissent ce milieu en éléments lourds qui modifient la composition chimique du milieu interstellaire. Ainsi, au cours de leur évolution plus ou moins rapide selon les cas, les galaxies contiennent de plus en plus d'étoiles et de moins en moins de matière interstellaire, tandis que la nucléosynthèse ajoute de plus en plus d'éléments lourds à ces deux composantes.

— James LEQUEUX

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Classification

Pour citer cet article

James LEQUEUX. INTERSTELLAIRE MILIEU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Nuage du Cygne - crédits : NASA

Nuage du Cygne

Nébuleuse d'Orion - crédits : NASA/ ESA/ M. Robberto, STScI/ ESA & the Hubble Space Telescope Orion Treasury Project Team

Nébuleuse d'Orion

Barnard 68 - crédits : European Southern Observatory

Barnard 68

Autres références

  • ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimeter Array)

    • Écrit par Pierre LÉNA
    • 2 129 mots
    • 5 médias
    La chimie interstellaire est pratiquement née avec la radioastronomie millimétrique dans les années 1980. Avec A.L.M.A., elle entre dans une nouvelle phase, puisque des molécules peuvent être détectées dans tous les types d'objets, en particulier à très grande distance. La complexité des échanges physico-chimiques,...
  • ASTROCHIMIE

    • Écrit par David FOSSÉ, Maryvonne GERIN
    • 4 388 mots
    • 3 médias

    Dans les années 1960, l'espace intersidéral était encore considéré comme un environnement vide, hostile et stérile. Suivant en cela Arthur Stanley Eddington (1926), les astrophysiciens de l'époque jugeaient « difficile d'admettre l'existence de molécules dans l'espace interstellaire, parce...

  • ÉTOILES

    • Écrit par André BOISCHOT, Jean-Pierre CHIÈZE
    • 13 456 mots
    • 8 médias
    Dans notre Galaxie, la majeure partie de la matière du milieu interstellaire est condensée en nuages interstellaires ; ces nuages sont de deux types :
  • GALAXIE LA ou VOIE LACTÉE

    • Écrit par James LEQUEUX
    • 6 019 mots
    • 4 médias
    Le gaz interstellaire est formé d'hydrogène neutre ou ionisé, d'hélium et d'une petite quantité d'atomes plus lourds. Sa masse totale est de l'ordre de 5 p. 100 de celle des étoiles. Sa structure et sa dynamique sont extrêmement complexes. Il est très concentré le long du plan galactique. De grands...
  • Afficher les 18 références

Voir aussi