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LACS

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Autres collections d'eaux dormantes

De la flaque d'eau de surface (ou souterraine) aux grands lacs, tous les intermédiaires existent ; le moindre fossé humide toute l'année, le moindre bassin en eau, le plus petit étang abritent des biocénoses plus ou moins caractéristiques et réagissant aux fluctuations des facteurs externes de manière similaire à celles qui peuplent des portions de grands lacs ; de la même façon, les lagunes, malgré leurs liens avec la mer, ont une individualité d'eaux continentales.

Étangs et marais

Par définition, un étang est un réservoir d'eau vidangeable et fait de main d'homme. Quand il n'est plus exploité, ni vidangé, il évolue vers un état d'équilibre qui l'apparente à un lac. En raison de ses caractères propres, et notamment de sa faible profondeur (en général 1 à 2 m), des facteurs y jouent un rôle moins important que dans un lac et d'autres voient leur action grossie. Ainsi, la stratification thermique y est moins nette, moins durable par suite d'une prise aux vents différente, et d'une profondeur moyenne moindre. La faible profondeur rend actifs jusqu'à la surface les phénomènes qui modèlent le fond. L'existence des étangs, liée à celle de l'homme, est également conditionnée par la présence de fonds imperméables, le plus souvent argileux ou marneux recouverts parfois de sables généralement siliceux. La flore phanérogamique y trouve le moyen de se développer en ceintures caractérisées, depuis les colonies de Carex (laîches) du bord de l'eau jusqu'aux nénuphars, en passant par les roseaux (Phragmites), joncs et scirpes, potamots et autres plantes fixées.

La turbidité des eaux y est souvent forte par suite de la remise en suspension des matériaux du fond, plus ou moins floculés, dès que le vent provoque la turbulence des eaux. Le développement considérable à certaines époques d'espèces phytoplanctoniques a le même effet. Les processus physico-chimiques sont accélérés : la faible profondeur permet un transfert plus rapide des produits de décomposition bactérienne dans la zone euphotique trophogène. Enfin, les étangs sont le plus souvent utilisés comme réservoirs à poissons et l'homme y introduit des engrais choisis et en retire de la nourriture ou des produits de consommation, soit par pêche directe, soit lors des vidanges qui modifient le milieu (en l'améliorant, parfois).

La production annuelle des étangs va de quelques dizaines de kilogrammes de poissons à l'hectare (pêche extensive) à quelques kilogrammes par mètre carré (pisciculture intensive).

Les marais sont à la limite entre milieu terrestre et milieu aquatique. Ils ont en commun avec le premier un sol hydromorphe et des échanges physico-chimiques rapides, soit avec l'atmosphère, soit avec les horizons inférieurs, et avec le second la flore et les dépôts de sédiments quand ils sont remplis d'eau. Des processus bactériens intenses y provoquent souvent des formations plus ou moins localisées de bitumes qui s'étalent en taches d'huile dans les zones d'eau libre protégées, entre les touffes de Carex, scirpes, renouées, roseaux couvrant parfois de grandes surfaces. Les marais ne sont que le cas extrême d'une zone littorale abritée d'étangs ou de lacs laissés à l'abandon.

Ces milieux peuvent être aménagés. Les marais sont parfois asséchés, soit pour devenir d'excellentes terres à culture, soit pour éviter les ennuis que leur voisinage occasionne (moustiques, brumes, humidité résiduelle, « miasmes »). Cependant, leur rôle microclimatique est indéniable et ce sont des portions de nature qui servent de refuges à de très nombreux organismes utiles (dont les oiseaux migrateurs). Dans leur aménagement, un juste équilibre doit donc être calculé entre l'intérêt à court et à long terme de leur maintien et[...]

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Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S., Station biologique des Eyzies, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Bernard DUSSART. LACS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Médias

Lacs artificiels les plus grands - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs artificiels les plus grands

Lacs naturels les plus profonds - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs naturels les plus profonds

Lacs naturels les plus grands - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs naturels les plus grands

Autres références

  • AZTÈQUES

    • Écrit par , et
    • 12 580 mots
    • 22 médias
    ...des volcans » de l’époque préhispanique. De ces montagnes ruissellent de nombreux cours d’eau et rivières qui alimentaient, au rythme des saisons, cinq lacs de faible profondeur, établis à différentes altitudes : au nord, les lacs de Zumpango et de Xaltocan, au centre le grand lac de Texcoco et, au sud,...
  • BAÏKAL LAC

    • Écrit par et
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    • 2 médias

    Le lac Baïkal, situé au sud de la région géographique de Sibérie orientale, est l'un des plus vastes lacs du monde : il se place au septième rang pour sa surface (31 500 km2), au deuxième pour le volume des eaux (23 000 km3), qui est égal à celui de la mer Baltique. Le lac, qui...

  • BALATON LAC

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    Avec 600 kilomètres carrés de superficie, le Balaton est le plus grand lac de l'Europe centrale. Ce lac hongrois s'allonge dans un fossé tectonique au pied de la dorsale de Transdanubie sur 77 kilomètres de longueur ; sa largeur maximale est de 14 kilomètres. La profondeur du lac est...

  • CANADA - Cadre naturel

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    Les lacs occupent 7,5 p. 100 du territoire fédéral, c'est-à-dire une fois et demie la superficie de la France. Les bassins-versants des grands fleuves sont également évocateurs d'une démesure incontestable : 3 583 265 kilomètres carrés pour celui des fleuves tributaires de l'Arctique. À l'eau, omniprésente,...
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