Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LACS

L'étude scientifique des lacs, et, par extension, des étangs, mares, marais et lagunes, fait l'objet d'une discipline appelée limnologie. Ainsi, ce terme que créa en 1892 le Suisse F. A. Forel et qu'il a défini comme l'« océanographie des lacs » désigne aujourd'hui l'étude statique et dynamique des eaux continentales ou intérieures séparées du monde océanique. La caractéristique essentielle de ce dernier est la constance relative de sa composition, tandis que les premières présentent une variété extraordinaire, allant de l'eau pure, naturellement distillée ou désionisée, à des saumures chlorurées, sulfatées ou carbonatées.

Au sens strict, la limnologie se limite donc aux collections d'eaux dormantes plus ou moins naturelles et durables, quelles que soient leur importance (lacs, étangs, flaques d'eau...) et leur dépendance éventuelle avec le milieu strictement marin (lagunes, par exemple). C'est une forme d'écologie spécialisée et régionalisée s'apparentant méthodologiquement et conceptuellement à l'océanologie, science des océans et de leurs frontières. Tout comme l'océanologie, elle permet non seulement l'étude des organismes vivants qui colonisent une unité géographique, mais surtout de comprendre les liens existant entre ces êtres, d'en étudier l'évolution dans le temps et d'en prévoir le devenir.

Les lacs, du fait qu'ils sont constitués d'un ensemble de milieux juxtaposés dans une même cuvette naturelle – ainsi, leur zone littorale s'apparente beaucoup à une portion d'étang, voire à toutes les parties qui le composent –, seront pris comme exemple.

Quels que soient leur origine et leur type d'évolution, la complexité des phénomènes qui les caractérisent a conduit les spécialistes à se regrouper par disciplines, tout en restant conscients de l'unité du milieu naturel qu'ils étudient ; on parle ainsi de limnophysique, de limnogéologie, de paléolimnologie, de limnochimie, de limnobiologie, de limnobiochimie. De fait, si l'analyse des facteurs de milieu est une première approche indispensable à l'étude d'un lac et de ses abords, l' écosystème qu'il représente, à la surface du globe, impose également de le considérer synthétiquement comme un véritable organisme vivant ayant ses lois et ses organes dont chacun (peuplements, populations, phases) comporte à la fois une vie propre et une vie dépendante de celle des autres.

La compréhension de la vie d'un lac (et non de la vie animale et végétale dans ce lac, domaine de l'hydrobiologie) impose aussi une connaissance suffisante des affluents qui peuvent être considérés comme des dépendances de ce lac. Elle permet à la fois de sauvegarder et d'utiliser ces masses d'eau au profit de l'homme, qui en a besoin pour son agriculture, son industrie, ses loisirs.

Lacs artificiels les plus grands - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs artificiels les plus grands

Les efforts pour protéger, utiliser, exploiter les lacs naturels (tabl. 2 et 3) ou artificiels (tabl. 1) sont d'autant plus rentables que l'homme prend conscience de la nécessité de mieux connaître les divers facteurs en cause, les relations qui les unissent, leur importance relative et la vitesse de leur évolution dans le temps. Une action volontaire ou involontaire sur certains de ces facteurs peut amener des transformations irréversibles positives ou négatives.

Caractéristiques des eaux dormantes

Les deux sources les plus importantes d'eau continentale sont les précipitations et les eaux affluentes (eaux ruisselantes et eaux courantes). Ni les unes ni les autres ne sont pures. Elles se chargent, soit au contact de l'air, soit à celui des constituants du sol, de substances minérales et organiques. L'évaporation souvent intense à la surface de l'eau provoque une concentration de ces substances dissoutes. Certaines sont en voie de dépôt[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître de recherche au C.N.R.S., Station biologique des Eyzies, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Bernard DUSSART. LACS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Lacs artificiels les plus grands - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs artificiels les plus grands

Lacs naturels les plus profonds - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs naturels les plus profonds

Lacs naturels les plus grands - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lacs naturels les plus grands

Autres références

  • AZTÈQUES

    • Écrit par Rosario ACOSTA NIEVA, Alexandra BIAR, Mireille SIMONI
    • 12 580 mots
    • 22 médias
    ...des volcans » de l’époque préhispanique. De ces montagnes ruissellent de nombreux cours d’eau et rivières qui alimentaient, au rythme des saisons, cinq lacs de faible profondeur, établis à différentes altitudes : au nord, les lacs de Zumpango et de Xaltocan, au centre le grand lac de Texcoco et, au sud,...
  • BAÏKAL LAC

    • Écrit par Laure ARJAKOVSKY, Pierre CARRIÈRE
    • 4 073 mots
    • 2 médias

    Le lac Baïkal, situé au sud de la région géographique de Sibérie orientale, est l'un des plus vastes lacs du monde : il se place au septième rang pour sa surface (31 500 km2), au deuxième pour le volume des eaux (23 000 km3), qui est égal à celui de la mer Baltique. Le lac, qui...

  • BALATON LAC

    • Écrit par Gyorgy ENYEDI
    • 353 mots
    • 1 média

    Avec 600 kilomètres carrés de superficie, le Balaton est le plus grand lac de l'Europe centrale. Ce lac hongrois s'allonge dans un fossé tectonique au pied de la dorsale de Transdanubie sur 77 kilomètres de longueur ; sa largeur maximale est de 14 kilomètres. La profondeur du lac est...

  • CANADA - Cadre naturel

    • Écrit par Pierre DANSEREAU, Henri ROUGIER
    • 5 723 mots
    • 10 médias
    Les lacs occupent 7,5 p. 100 du territoire fédéral, c'est-à-dire une fois et demie la superficie de la France. Les bassins-versants des grands fleuves sont également évocateurs d'une démesure incontestable : 3 583 265 kilomètres carrés pour celui des fleuves tributaires de l'Arctique. À l'eau, omniprésente,...
  • Afficher les 32 références

Voir aussi