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INCENDIES

Le phénomène physique

L'incendie est un phénomène de combustion non maîtrisé dans le temps et dans l'espace, dont la caractéristique principale est de se propager rapidement. Pour qu'une combustion quelconque se produise, trois éléments, que l'on rassemble habituellement dans le « triangle du feu », sont nécessaires : un combustible, un comburant et une énergie d'activation.

Le triangle du feu

Tous les corps susceptibles de s'unir à l'oxygène sont des combustibles, c'est-à-dire qu'ils sont capables de brûler en présence des deux autres éléments du triangle. Ils sont classés suivant l'état de la matière : on distingue ainsi des combustibles solides, liquides et gazeux.

L'oxygène de l'air constitue, dans la plupart des incendies, le comburant. L'air contient environ 21 p. 100 d'oxygène et 78 p. 100 d'azote. Toutefois, dans certains cas, la teneur en oxygène peut être inférieure. Pour que l'air soit un comburant efficace pour les combustibles courants, il faut qu'il contienne au moins 15 p. 100 d'oxygène. Ce dernier élément présente une grande affinité avec de très nombreux corps. Au cours de la réaction, il ne brûle pas mais se combine avec d'autres particules pour donner naissance à de nouveaux produits.

Pour déclencher le phénomène de combustion, un apport d'énergie (appelée énergie d'activation) est indispensable. Il peut s'agir d'une flamme, d'une étincelle, d'une source de chaleur, d'une pression, etc. C'est la quantité de chaleur dégagée par cet apport initial qui est à l'origine de la combustion, cette chaleur n'étant qu'une manifestation de l'énergie. Il convient donc d'utiliser, de façon générale, le terme énergie, et, pour le cas particulier de l'étude de la combustion, l'expression énergie d'activation. La transformation qui s'opère libère à son tour de l'énergie et le phénomène de combustion s'entretient de lui-même en raison de la quantité de chaleur dégagée par la réaction.

Certains éléments étrangers à la combustion, ni combustibles, ni comburants, peuvent, par leur simple présence, parfois en quantité infime, jouer un rôle d'activateur ou d'inhibiteur de la réaction. Ainsi, des catalyseurs positifs, comme la mousse de platine pour la combustion de l'hydrogène, abaissent l'énergie d'activation nécessaire (et donc la température d'auto-inflammation), à tel point que la réaction peut devenir spontanée à température ambiante. C'est ainsi qu'autrefois les réverbères s'allumaient dès que le gaz était ouvert. Des réactions de ce type sont très fréquentes au cours des incendies. Inversement, des catalyseurs négatifs, ou inhibiteurs, rendent la réaction difficile et peuvent arrêter la combustion. C'est ainsi qu'agissent principalement les poudres extinctrices, certains gaz d'extinction ainsi que des produits ignifugeants.

Les modes de propagation d'un incendie

Les trois éléments du triangle du feu – combustible, comburant et énergie d'activation – suffisent à expliquer le mécanisme de la combustion, mais leur présence n'induit pas toujours un incendie. Pour que la combustion devienne un feu non maîtrisé, celle-ci doit s'entretenir et se propager. On estime que, pour un foyer bien amorcé, 90 p. 100 de l'énergie est évacuée et 10 p. 100 nécessaire à l'entretien de la combustion sous forme d'énergie d'activation.

Pour qu'un feu se propage, des phénomènes, appelés transferts de chaleur, entrent en jeu. Ils sont au nombre de trois : le rayonnement, la convection et la conduction.

– Lerayonnement thermique correspond à la chaleur que l'on ressent à proximité d'un feu. Plus le niveau de température d'un corps est élevé,[...]

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Écrit par

  • : lieutenant-colonel sapeur-pompier, titulaire d'un master 2 de droit de la sécurité civile, expert près la cour d'appel et juridictions administratives de Lyon
  • : gérant de C.N.P.P. Entreprise
  • : rédacteur technique

Classification

Pour citer cet article

Jean-Luc CARTAULT, Benoit CLAIR et David KAPP. INCENDIES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Incendies en Grèce - crédits : ESA

Incendies en Grèce

Autres références

  • ADAIR RED (1915-2004)

    • Écrit par Universalis
    • 212 mots

    Spécialiste américain de l'extinction des incendies dans les installations pétrolières. Fils de forgeron, Paul « Red » Adair a exercé divers métiers avant d'être embauché par la Otis Pressure Control Company en 1938, pour s'occuper du contrôle de la pression des puits de pétrole. Remarqué par...

  • ASSURANCE - Histoire et droit de l'assurance

    • Écrit par Jean-Pierre AUDINOT, Universalis, Jacques GARNIER
    • 7 490 mots
    • 1 média
    L'assurance incendie est née au xviie siècle dans les pays de l'Europe du Nord où l'utilisation systématique du bois pour la construction des maisons et leur chauffage aggravait singulièrement les risques d'incendie, d'autant plus qu'à la même époque l'accroissement de la population amenait...
  • BÉTON

    • Écrit par Jean-Michel TORRENTI
    • 8 163 mots
    • 1 média
    ...avoir un effet sur le béton durci, mais permettant de coudre des fissures dans du béton frais (emploi par exemple dans les mortiers de réparation) et, surtout, de protéger le béton en cas d'incendie. En effet, ces fibres fondent avant 200 0C, libérant dans le béton un espace poreux qui permet...
  • BOIS

    • Écrit par Marie Elisabeth BORREDON, Édouard BOUREAU, Xavier DÉGLISE, Carlos VACA-GARCIA
    • 9 105 mots
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    ...température à partir de laquelle se dégagent les gaz combustibles et où le bois s'enflamme. Le bois est donc combustible, mais il est plus résistant à l'incendie que d'autres matériaux de construction. Lorsque les armatures du béton armé se déforment et font basculer la structure, le bois ne brûle que...
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Voir aussi