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TOSCANINI ARTURO (1867-1957)

Toscanini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Toscanini

La direction d'orchestre est entrée dans l'ère moderne grâce à Toscanini : refusant, dans des colères légendaires, les excès du romantisme et les insuffisances des orchestres de la fin du xixe siècle, il a insufflé une rigueur jusqu'alors inconnue dans le travail d'orchestre, rigueur grâce à laquelle son tempérament survolté n'en était que mieux mis en valeur.

À l'école de l'opéra

Arturo Toscanini voit le jour à Parme le 25 mars 1867, dans un milieu modeste adepte des idéaux républicains de Garibaldi. Au conservatoire de sa ville natale, où il entre en 1876, il étudie le violoncelle avec Leandro Carini et la composition avec Giusto Dacci. Il commence à composer et donne en 1884 son premier concert, au programme duquel figurent quelques-unes de ses œuvres. Pendant un an (1884-1885), il est répétiteur d'harmonie et sort diplômé du conservatoire de Parme en 1885. Il part alors en tournée au Brésil avec une troupe d'opéra dont il est le répétiteur. Le 30 juin 1886, à Rio de Janeiro, il est amené à remplacer en cours de représentation un chef d'orchestre malade et termine de mémoire la représentation d'Aïda. Il remporte un triomphe et dirige les représentations des onze autres opéras programmés dans la tournée. À son retour en Italie, il est engagé au Teatro Cavignano de Turin et dirige l'opéra Edmea de Alfredo Catalani. Au cours de la saison 1886-1887, il obtient une place de deuxième violoncelle à la Scala et participe le 5 février 1887 à la création d'Otello de Verdi. Pendant une dizaine d'années, il dirige des opéras dans différentes villes italiennes ; il acquiert alors une expérience et un répertoire irremplaçables. En 1890-1891, il est chef adjoint au Gran Teatro del Liceo de Barcelone. Le 21 mai 1892, il dirige la création mondiale de Paillasse de Leoncavallo au Teatro dal Verme de Milan. En 1895, il donne son premier concert symphonique à Venise. La même année, il est nommé au Teatro Regio de Turin (1895-1898), où il dirige la première représentation italienne du Crépuscule des dieux de Wagner. Le 1er février 1896, il y crée La Bohème de Puccini. Il dirige également la première exécution en Italie de trois des Quatre Pièces sacrées de Verdi ; à cette occasion, il se lie avec le compositeur, dont il deviendra l'un des interprètes privilégiés.

L'imprésario Giulio Gatti-Casazza l'engage comme chef permanent à la Scala de Milan (1898-1903) ; il y révèle au public italien des ouvrages majeurs du répertoire lyrique qui n'avaient encore jamais été représentés dans la péninsule : Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1898) et Siegfried (1899) de Wagner, Eugène Onéguine (1900) de Tchaïkovski, Euryanthe (1902) de Weber, Salomé (1906) de Richard Strauss, Pelléas et Mélisande (1908) de Debussy. Enrico Caruso et Fedor Chaliapine débutent sous sa direction. Mais Toscanini fait preuve d'une rigueur intransigeante qu'acceptent mal les chanteurs et la direction, et il doit quitter son poste, qu'il retrouvera de 1906 à 1908. Entre-temps, il est invité au Teatro Colón de Buenos Aires (1903-1904 puis 1906) et dirige l'orchestre de l'Accademia di Santa Cecilia de Rome (1905-1906) et l'Orchestre municipal de Turin. À Brescia, le 28 mai 1904, il crée la version définitive de Madame Butterfly de Puccini. Il part ensuite pour les États-Unis, où Gatti-Casazza l'invite comme directeur musical au Metropolitan Opera de New York. Il débute dans Aïda, y crée notamment La Fanciulla del West (La Fille du Far West, 10 décembre 1910) de Puccini, Madame Sans-Gêne (25 janv. 1915) de Umberto Giordano, et dirige les premières représentations américaines d'Armide (1910) de Gluck, Ariane et Barbe-Bleue (1911) de Dukas, Boris Godounov (1913) de Moussorgski et L'Amore dei tre re (1914) de Italo Montemezzi. Avec[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. TOSCANINI ARTURO (1867-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Toscanini - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Toscanini

Cinq grands chefs d'orchestre - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis Historical/ Getty Images

Cinq grands chefs d'orchestre

Autres références

  • FESTIVALS

    • Écrit par Jean-Michel BRÈQUE, Matthieu CHÉREAU, Jean CHOLLET, Philippe DULAC, Universalis, Christian MERLIN, Nicole QUENTIN-MAURER
    • 17 192 mots
    • 20 médias
    ...en 1933 Tristan et Isolde, Bruno Walter intègre dans le camp de l'humanisme la musique de Wagner, revendiquée par les nationalistes allemands. Et, symbole encore plus fort, Arturo Toscanini, qui refuse de diriger dans un Bayreuth nazifié, se reporte sur Salzbourg, dont il devient l'étoile pour...
  • NEW YORK ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE

    • Écrit par Alain PÂRIS
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    • 4 médias

    Doyen des grands orchestres symphoniques américains, l'Orchestre philharmonique de New York (New York Philharmonic) résulte de la fusion, en 1928, de l'Orchestre philharmonique et de l'Orchestre symphonique de New York.

    La Philharmonic Symphony Society voit le jour en 1842 sous forme...

  • ORCHESTRE DIRECTION D'

    • Écrit par Alain PÂRIS
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    • 9 médias
    ...les chefs d'orchestre consacrent l'essentiel de leurs activités au théâtre. Leur formation correspond à cet impératif et il faut attendre la venue de Toscanini à la Scala de Milan, en 1898, pour que l'orchestre sorte de son rôle d'accompagnateur et soit considéré comme l'un des principaux protagonistes...
  • PAPPANO ANTONIO (1959- )

    • Écrit par Pierre BRETON
    • 895 mots
    • 1 média
    ...tendresse amoureuse, ont retenu la main du compositeur. Franco Alfano proposait un long cheminement qui rendait la fin du drame plus compréhensible. Le maestro Arturo Toscanini, qui en avait assuré la création en 1926, avait exigé la suppression d’une centaine de mesures pour parvenir à une conclusion...
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Voir aussi