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WITT JAN ou JEAN DE (1625-1672)

Né à Dordrecht dont son père était le bourgmestre, élu député aux États comme républicain, Jean de Witt s'oppose aux Orange-Nassau. Nommé grand pensionnaire de Hollande en 1653, il travaille à ruiner le crédit de la maison d'Orange et à mettre un terme au système du stathoudérat en lequel il voit l'esprit d'une monarchie qu'il condamne. Jean de Witt réussit à tirer son pays d'une situation difficile provoquée par l'hostilité de l'Angleterre et il conclut en 1654 un traité avec Cromwell, traité qui ne durera que quelques années. En effet, les Anglais ayant occupé la colonie de la Nouvelle-Amsterdam (la future New York) et des comptoirs hollandais en Afrique, la lutte reprend en 1665 entre les Provinces-Unies et l'Angleterre et Jean de Witt y participe en personne. Il réussit l'exploit de conduire les débris de la flotte hollandaise de l'embouchure de la rade de Texel à Anvers. Il signe la paix de Breda avec l'Angleterre et conclut, avec celle-ci et avec la Suède, la Triple-Alliance de La Haye en 1668, afin de faire pression sur Louis XIV ; celui-ci est contraint, la même année, à restituer la Franche-Comté selon les clauses du traité d'Aix-la-Chapelle. À l'intérieur, Jean de Witt poursuit son combat contre le despotisme. En 1667, par l'Édit perpétuel, il fait abolir le stathoudérat de Hollande et, en 1670, il fait interdire le cumul des fonctions de stathouder et de capitaine général. Toujours inquiet des prétentions territoriales de la France, Jean de Witt s'allie en 1670 avec l'Espagne ; mais, en 1672, il se montre incapable d'arrêter l'invasion française dans les Provinces-Unies. Profitant de cet échec de son ennemi, le parti orangiste rétablit le stathoudérat et le confie à Guillaume III d'Orange ; puis il provoque le soulèvement de la population de La Haye, qui massacre Jean de Witt, démissionnaire de son poste de grand pensionnaire, et son frère Cornelis. Les cadavres des deux malheureux sont alors coupés en morceaux par une populace en furie. Guillaume III, stathouder et prince d'Orange, reste le maître de la situation et il place au poste de grand pensionnaire Gaspard Fagel, un homme qui lui est entièrement dévoué.

— Joël SCHMIDT

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Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques

Classification

Pour citer cet article

Joël SCHMIDT. WITT JAN ou JEAN DE (1625-1672) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ASSURANCE - Histoire et droit de l'assurance

    • Écrit par Jean-Pierre AUDINOT, Universalis, Jacques GARNIER
    • 7 490 mots
    • 1 média
    ...de hasard). À la même époque, Christiaan Huygens également – mais aidé de son frère – rédige la première table de mortalité, et Jean de Witt, grand pensionnaire de Hollande, établit le premier calcul des rentes viagères, dont le coût était jusqu'alors de détermination arbitraire, en l'absence...
  • L'INVENTION DE LA TABLE DE MORTALITÉ (J. Dupâquier) - Fiche de lecture

    • Écrit par Bernard VALADE
    • 1 392 mots

    L'histoire des sciences sociales est désormais à la mode ; la préhistoire des disciplines dont elles sont formées l'est également. Le dernier livre de Jacques Dupâquier, L'Invention de la table de mortalité (PUF, 1996), le montre bien. Mais il n'est pas seulement une bonne illustration...

  • PAYS-BAS

    • Écrit par Christophe DE VOOGD, Universalis, Frédéric MAURO, Guido PEETERS, Christian VANDERMOTTEN
    • 35 732 mots
    • 23 médias
    ...sa mort précoce en 1650 que la « Véritable Liberté », c'est-à-dire le gouvernement sans stathouder, put être réellement instituée. Toutefois, Jean de Witt, la personnification de cette « Véritable République » qui dura vingt ans, fut perpétuellement impliqué dans des guerres. Au cours de la période où...
  • PROVINCES-UNIES (1579-1795)

    • Écrit par Anne WEGENER SLEESWIJK
    • 1 308 mots
    • 1 média

    Fédération « lâche » de provinces du nord des Pays-Bas formée lors de l'Union d'Utrecht (1579) et dissoute par le traité de La Haye (1795).

    Par l'Union d'Utrecht, les sept provinces calvinistes des Pays-Bas septentrionaux (Hollande, Zélande, Utrecht, Frise, Groningue, Gueldre et Overijssel)...

Voir aussi