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BOYD WILLIAM (1952- )

William Boyd - crédits : Louis Monier/ Gamma-Rapho/ Getty Images

William Boyd

De nationalité britannique, grand amoureux de la  France, où il habite (Dordogne), William Boyd est né à Accra, capitale du Ghana, le 7 mars 1952. À neuf ans, ses parents l'envoient dans le nord de l'Écosse dans une prep school, puis, à treize ans, dans une public school. Il poursuit ses études à l’université de Nice, à Glasgow et à Oxford. De 1980 à 1983, il enseigne à Oxford et publie Un Anglais sous les Tropiques (A GoodMan in Africa, 1981).

Le romancier britannique William Boyd
 - crédits : Eric Fougere/ Sygma/ Getty Images

Le romancier britannique William Boyd

Dès ce premier roman, Boyd avait été classé un peu rapidement dans un genre très britannique, celui des écrivains humoristes mettant en scène un antihéros à qui il arrive une longue suite d'incidents. C’est le cas de Morgan Leafy, premier secrétaire au consulat britannique d'une petite république ouest-africaine postcoloniale fictive, le Kinjanja, dans laquelle seuls le sexe et l'alcool peuvent le sauver d'un ennui permanent.

Dès 1982, une liste publiée par le magazine Granta incluait William Boyd, aux côtés de Julian Barnes, Graham Swift, Kazuo Ishiguro, Ian McEwan et Martin Amis, parmi les meilleurs nouveaux jeunes romanciers. La suite prouva la justesse de cette prévision. La même année, Comme neige au soleil (An Ice-Cream War, 1982) se vendit dès sa sortie à 80  000 exemplaires en France (150  000 exemplaires en Angleterre).

Très rapidement, Boyd montra qu'il y avait beaucoup à découvrir sous l'apparente légèreté de l'humour et de l'ironie qui semblait le caractériser, en particulier à partir des Nouvelles Confessions (The New Confessions, 1987). Dès le titre, l’autobiographie de J.-J. Rousseau est désignée comme occupant une place centrale dans le roman. À la narration classique de l'autobiographie – celle à la première personne d'un cinéaste écossais, John James (Jean-Jacques) Todd, qui se remémore sa vie passée depuis sa naissance à Édimbourg en 1889 jusqu'en 1972, au cours de son exil volontaire dans une île méditerranéenne –, se superpose une narration simultanée au présent cette fois, qui fait intervenir le journal et le monologue intérieur.

L’art du canular littéraire

Tout en continuant à publier romans et nouvelles (Brazzaville Plage, 1991 ; The Destiny of Nathalie X and Other Stories, 1996 ; Armadillo, 1998), William Boyd va explorer une autre forme de fiction. Nat Tate : An American Artist (1998) se présente comme la biographie d’un peintre d’avant-garde qui avait connu un énorme succès à New York et à Londres, avant de tomber dans l’oubli. Le livre s’accompagne de lettres, photos et documents. Une exposition à Londres et New York devait parachever cette « résurrection ». On apprit par la suite qu’il s’agissait d’une biographie totalement fictive et que Nat Tate (association de « national » et de « tate gallery ») était le pur produit de l’imagination de Boyd et un magnifique canular.

À livre ouvert (Any Human Heart-The Intimate Journals of Logan Mountstuart, 2002) va dans le même sens. Le livre est censé recueillir les huit journaux intimes de Logan Gonzago Mountstuart (1906-1991), né en Uruguay, d’une mère uruguayenne et d’un père anglais, depuis l’âge de dix-sept ans en 1923 jusqu’à sa mort d’une crise cardiaque. Là encore, des notes de bas de page, une postface sur les circonstances de la mort de l’écrivain et un index des noms et des événements viennent accroître l’impression de réel.

Élevé en Afrique, Boyd ne se sent pas totalement chez lui en Angleterre et a choisi de vivre en France. Ce même effet de dépaysement relatif pour un lecteur anglophone intervient dans son romanLa Vie aux aguets (Restless, 2006), dont une partie de l’action se passe dans un Paris très réaliste, en jouant avec les contraintes du roman d’espionnage.

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François GALLIX. BOYD WILLIAM (1952- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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