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MAČEK VLADIMIR (1879-1964)

Homme politique yougoslave, Vladimir Maček milite dans le Parti paysan croate qui, sous la direction de Radić, défend, après 1918, l'autonomie du pays, dans des cadres strictement légaux et parlementaires ; en 1928, à la mort de Radić, Maček devient président du Parti paysan. Il refuse de siéger à l'Assemblée nationale et réunit dans les locaux de l'ancienne Diète de Croatie les députés croates et slovènes (août 1928) pour élever une protestation contre l'État unitaire ; cette assemblée déclare nulles les obligations financières qui leur ont été imposées depuis dix ans, ainsi que l'Acte d'union de 1918, et appelle tous les Croates au combat pour une réorganisation de l'État, ce qui amène, en décembre 1928, des manifestations sanglantes à Zagreb (12 morts). En 1932, dix des personnalités politiques serbes, croates et slovènes les plus connues rédigent une déclaration, le Manifeste de Zagreb, dans laquelle elles condamnent la dictature royale, l'hégémonie serbe, etc., déclaration qui sera reprise dans le programme de Ljubljana (31 déc. 1932). Le gouvernement de Belgrade fait arrêter Maček ; les soixante-sept députés de son parti refuseront de siéger à Belgrade en 1935, lorsque, après l'assassinat du roi Alexandre, l'Assemblée nationale est à nouveau convoquée. En 1939, Maček se décide à négocier avec Mussolini, mais refuse au dernier moment de signer un projet de partage de la Yougoslavie qui eût assuré l'indépendance croate et donné la Dalmatie à l'Italie (mai 1939). La situation internationale contraindra le régent Paul à régler la question croate. Le président du Conseil, Tsvetković, et Maček signent un accord, le 26 août 1939, qui octroie l'autonomie interne à la Croatie et réaffirme l'égalité de tous les peuples yougoslaves ; cinq Croates entrent dans le cabinet yougoslave, et Maček devient vice-président du Conseil, poste qu'il occupe jusqu'en 1941. Grâce à son intransigeance, il avait obtenu un règlement acceptable de la question croate. Après l'effondrement de l'État yougoslave, il est arrêté par les oustachis.

Le prince régent Paul - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le prince régent Paul

Autonomie croate - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Autonomie croate

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Jean BÉRENGER. MAČEK VLADIMIR (1879-1964) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Le prince régent Paul - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Le prince régent Paul

Autonomie croate - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Autonomie croate

Autres références

  • KARAGEORGEVIĆ PAUL (1893-1976)

    • Écrit par Marie-Paule CANAPA
    • 733 mots

    Né à Saint-Pétersbourg, fils d'Arsen Karageorgevič, le frère du roi Pierre 1er de Serbie, et d'Aurora Demidova, le prince Paul s'est marié en 1923 à la princesse grecque Olga dont il eut trois enfants. Après des études en Angleterre, il vécut souvent à l'étranger, s'intéressant surtout aux...

  • YOUGOSLAVIE

    • Écrit par Christophe CHICLET, Universalis, Catherine LUTARD, Robert PHILIPPOT
    • 15 297 mots
    • 14 médias
    ... populaire et une véritable égalité des trois nations. Le roi s'irrite de cette intransigeance. Il fait arrêter et condamner en 1933 le docteur Maček, successeur de Radić à la tête du Parti paysan. Faute grave, car Maček représentait un élément modéré par rapport au nouvel extrémisme croate qui...