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VIZIR ou WAZĪR

L’étymologie du terme wazīr (vizir) est fort controversée. Si l’accent a longtemps été mis sur son origine pahlavi, c’est le caractère arabe du terme — wazīr, de la racine trilitère wzr — qui a ensuite retenu l’attention, le mot servant à désigner, de manière large et vague, « celui qui aide à porter un fardeau ». Quant à la fonction elle-même, elle se caractérise par son aspect fluctuant et imprécis, recouvrant tantôt une responsabilité purement administrative, tantôt une véritable suppléance du calife pour inclure alors le commandement militaire suprême et la direction politique de l’État.

Avec la décadence des ‘Abbāsides, le wazīr est remplacé par un grand émir (‘amīr al-‘umarā) qui assume les fonctions de chef de l'État. En revanche, dans les diverses dynasties issues du morcellement du califat, on retrouve un wazīr dont les fonctions et attributions sont tout aussi « évolutives » que celles du wazīr ‘abbāside. Ainsi, le dīwān qui assiste le sultan saldjūqide est dirigé par un wazīr (sahib-i-dīwān) chargé de l’application des lois et règlements. Enfin, sous les Ottomans, la fonction est maintenue, mais le titre de wazīr est porté par un bon nombre de hauts fonctionnaires.

Dans l'Égypte antique, le personnage principal du gouvernement, après le pharaon, s'appelait le ṯjaty ; mais il a été appelé wāzir par les historiens, étant donné la ressemblance de ses fonctions avec celles du wāzir de la civilisation musulmane.

— Georges BOHAS

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, directeur de l'Institut français d'études arabes de Damas

Classification

Pour citer cet article

Georges BOHAS. VIZIR ou WAZĪR [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ‘ABBĀSIDES

    • Écrit par Maxime RODINSON
    • 2 088 mots
    • 4 médias
    ...nommés désormais par le calife, devaient appliquer la šarī‘a (loi religieuse) considérée théoriquement comme la seule norme valable. Cependant, un vizir (wazīr), au titre à résonance religieuse, était bientôt chargé de réorganiser une administration qui avait tendance à proliférer. Celle-ci comprenait...
  • MOGHOLS

    • Écrit par Andrée BUSSON, André GUIMBRETIÈRE, Mark ZEBROWSKI
    • 7 112 mots
    • 18 médias
    ...si le monarque exerçait pleinement le pouvoir, son office était purement fictif. Le premier fonctionnaire de l'État était le dīwān, parfois appelé wasīr (Premier ministre), qui avait la charge des finances et exerçait aussi un droit de regard sur toute l'administration. Les principaux services de...
  • SÉSOSTRIS III, pharaon de la XIIe dynastie (1878-1843 av. J.-C.)

    • Écrit par Universalis
    • 604 mots

    Durant les règnes de ses prédécesseurs, les nobles des provinces de Moyenne-Égypte ont accru leur pouvoir par le biais de faveurs royales et de mariages avec les familles de souverains voisins. Vers le milieu du règne de Sésostris III, les riches tombes provinciales, reflet de la puissance des nobles,...

  • TJATY

    • Écrit par Yvan KOENIG
    • 1 003 mots
    • 1 média

    Désignant le vizir de l'Égypte ancienne, le nom de tjaty semble dériver de la racine tjet, signifiant l'« enfant », le « rejeton ». En effet, durant les premiers temps de l'histoire égyptienne, les hauts fonctionnaires du pharaon étaient également des membres de sa famille....