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UNICA ZÜRN (exposition)

<em>Sans titre</em>, U. Zürn - crédits :  CEE-MAHHSA ; © Dominique Baliko

Sans titre, U. Zürn

Après l’exposition sur Unica Zürn organisée à la Halle Saint-Pierre en 2006, celle proposée par le musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne en 2020 vient approfondir notre connaissance de cette artiste dessinatrice, peintre et écrivaine. Atteinte de schizophrénie, Unica Zürn, née le 6 juillet 1916 à Berlin, a séjourné et beaucoup dessiné dans différents lieux chargés d’histoire de la maladie mentale. Anne-Marie Dubois, directrice du musée d’Art et d’Histoire de l’hôpital Sainte-Anne et commissaire de l’exposition, a été confrontée à la dispersion de son importante production plastique dont seules cinq œuvres, parmi lesquelles trois gouaches, appartiennent au musée, sur près de soixante-dix exposées. Une section documentaire composée de photographies, de publications originales et de lettres ou de reproductions apporte un éclairage précieux sur sa période créatrice depuis sa rencontre à Berlin en 1953 avec Hans Bellmer (1902-1975) jusqu’à sa mort tragique à Paris, le 19 octobre 1970.

Une œuvre plurielle

Longtemps perçue dans l’ombre de son compagnon allemand, réfugié en France à partir de 1938, Unica Zürn doit cette mise en lumière au vaste courant d’intérêt pour les femmes dans le milieu surréaliste amorcé dans les années 1980. Désormais mieux connue, l’artiste intéresse pour les qualités plastiques de ses dessins et sa production d’anagrammes. En 1954, pour la galerie d’art Springer de Berlin, paraît Hexentexte (Textes de sorcières), composé de dix anagrammes et dix dessins à l’encre de Chine, avec une postface de Bellmer. Incompris en Allemagne, le recueil rencontre un grand succès parmi les surréalistes parisiens dont Unica fait alors la connaissance, en particulier Max Ernst, Man Ray, Hans Arp, puis André Breton, Francis Ponge et particulièrement Henri Michaux en 1957. Hans Bellmer et Unica Zürn participent à l’Exposition internationale du surréalisme sur l’érotisme chez Daniel Cordier en 1959.

Plusieurs séparations marquent le couple entre 1955 et 1960, année où Unica Zürn est internée à Wittenau à Berlin pour la première fois, puis à Sainte-Anne de 1961 à 1963, après son retour à Paris. D’autres internements suivront à La Rochelle, puis Maison Blanche (Neuilly-sur-Marne) et Chailles (Loir-et-Cher) – autant d’enfermements durant lesquels Unica dessine intensément. Ses dessins sont le plus souvent sans titre, à l’encre de Chine parfois aquarellés, au crayon de couleur ou à la gouache. Ils représentent un univers arachnéen de tracés d’une extrême finesse d’où émergent des myriades d’yeux, de visages, un imaginaire obsessionnel peuplé d’un bestiaire fantastique.

Si certains dessins parmi les plus tardifs sont frustes, ils contrastent puissamment avec ceux, très élaborés, qui marquent ses meilleurs moments créatifs. Le motif est parfois associé à des anagrammes – obtenues par permutations des lettres qui composent un mot – qui suivent la trace graphique.

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Pour citer cet article

Nelly FEUERHAHN. UNICA ZÜRN (exposition) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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<em>Sans titre</em>, U. Zürn - crédits :  CEE-MAHHSA ; © Dominique Baliko

Sans titre, U. Zürn

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