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TALLIS THOMAS (1505 env-1585)

Organiste et compositeur anglais, Thomas Tallis est probablement né dans le Leicestershire ; son premier poste musical connu est celui d'organiste au prieuré bénédictin de Douvres (1531) ; il est organiste à l'abbaye de la Sainte-Croix, à Waltham, en Essex (vers 1538-1540). Après un passage à Canterbury (1541-1542), il devient membre de la chapelle royale d'Henry VIII en 1542. En 1552, il se marie ; il n'aura pas d'enfants. En 1575, Thomas Tallis et le compositeur William Byrd reçoivent de la reine Élisabeth, par lettres patentes, une licence qui leur donne le monopole de la musique imprimée en Angleterre ; ils sont alors tous deux organistes de la chapelle royale, comme en témoigne la page de titre, Cantiones, quae ab argumento sacrae vocantur, du recueil de trente-quatre motets (dix-sept de Tallis, dix-sept de Byrd) dédiés à la reine qu'ils publient en 1575. Tallis meurt à Greenwich en 1585.

Bien que toute la première partie de son œuvre religieuse ait été composée sur des textes latins, Tallis a été surnommé « le père de la musique d'Église anglicane », car il fut l'un des premiers musiciens à composer (en langue anglaise) pour le rite anglican. Sa musique d'Église, qui constitue la part essentielle de son œuvre, comporte, en latin, trois messes, deux magnificats, un Nunc dimittis à six voix, deux Lamentations à cinq voix, et environ cinquante motets et cantates. Dans ses premières œuvres, tels les motets Grande gloriosa, Ave rosa, et le Magnificat à quatre voix, Tallis emploie des coupures de la voix et des ruptures rythmiques qui rapprochent son style de celui du « hoquet », cher à Philippe de Vitry et à Guillaume de Machaut. Les motets qu'il publie dans les Cantiones sacræ sont, comme ceux de Byrd, dans une écriture d'un contrepoint pur et très élaboré. Spes in alium (1573), écrit pour huit chœurs comportant chacun cinq voix, est un monument de cette écriture.

En anglais, l'œuvre religieuse de Tallis comprend vingt-neuf « services ». Son Service en mineur allie la clarté du chant homophone à la richesse de la polyphonie, chant qui rend le texte pleinement compréhensible. Parmi les anthems, dix-huit ont été composés en langue anglaise et d'autres sont des adaptations de motets latins.

Tallis a également écrit vingt-trois pièces pour le clavier.

— Nicole LACHARTRE

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Écrit par

  • : compositeur, fondatrice et directrice artistique de l'Association pour la collaboration des interprètes et compositeurs

Classification

Pour citer cet article

Nicole LACHARTRE. TALLIS THOMAS (1505 env-1585) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Musique

    • Écrit par Universalis, Jacques MICHON
    • 6 879 mots
    • 8 médias
    ...et successeur à la cathédrale d'Ely, Robert White (Whyte, 1538 env.-1574), dont l'œuvre propre lui doit beaucoup, manifeste dignement son rayonnement. Tallis, lui, s'impose à coup sûr comme la personnalité la plus forte de cette période ; son immense talent fécondera à son tour la dernière décennie du...
  • BYRD WILLIAM (1540 env.-1623)

    • Écrit par Jacques MICHON
    • 1 830 mots
    ...marquantes de la vie de Byrd se confondent pour nous avec la production et la publication de ses œuvres. C'est en 1575 qu'il reçoit, conjointement avec Thomas Tallis, dont il devient l'élève et le collaborateur à la Chapelle royale, le privilège royal d'imprimer et de publier de la musique, privilège qu'il...

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