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POTENTIEL THÉORIE DU

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Liens avec l'analyse fonctionnelle

Énergie

La physique élémentaire nous apprend que l'unique charge électrique q du potentiel capacitaire V d'un conducteur donne un état d'équilibre et correspond à un minimum de l'énergie :

on dit que V est un potentiel d'équilibre. C'est cette idée qui conduisit Gauss, en 1840, à considérer l'intégrale :

où Uμ est le potentiel newtonien d'une mesure μ donnée par une densité sur une surface Σ rendant minimum l'intégrale. Or cela n'est vrai qu'avec des restrictions qui furent éclaircies par Frostman en 1935. Ce sont, au fond, les idées de Gauss qui sont à l'origine du travail de Cartan sur l'énergie dont il est question ci-dessous.

Dans Rn, n ≥ 3, avec le noyau newtonien, on appelle énergie mutuelle de deux mesures μ et ν ≥ 0 la quantité :

pour toute mesure μ, on appelle énergie de μ le nombre ∥μ∥e = √̅(μ|μ) et, à l'aide de l'inégalité fondamentale (non évidente),
il est facile de voir que μ ↦ ∥μ∥e est une semi-norme et, par suite, que l'ensemble des mesures positives ou nulles d'énergie finie est un cône convexe E+.

On considère ensuite l'espace vectoriel E = E+ − E+ et on prolonge de façon standard la semi-norme à E. L'inégalité fondamentale est encore vérifiée et la semi-norme prolongée est encore une semi-norme sur E.

Principaux théorèmes

Théorème 6 (principe de l'énergie de Frostman) : La semi-norme ∥μ∥e est une norme sur E.

Corollaire 7 : L'espace E est un espace préhilbertien muni du produit scalaire (μ|ν).

Théorème 8 (principe de domination ou principe du maximum de Cartan) : Soit μ ∈ E et v surharmonique positive majorant Uμ sur un support restreint de u (c'est-à-dire un ensemble dont le complémentaire est de μ-mesure nulle) ; alors v majore Uμ partout dans Rn.

Théorème fondamental (Cartan) : Le cône convexe E+ est complet dans E.

On utilise pour la démonstration de ce théorème le théorème de représentation de Riesz (théorème 3). Un exemple de Cartan montre que E n'est pas complet.

Si K est un compact de Rn, on peut montrer que l'ensemble FK des mesures λ ∈ E+ portées par K est un cône convexe complet de E ; on obtient (9) et (10).

Théorème 9 (du balayage) : Soit μ ∈ E+. La projection μK de μ sur FK est caractérisée comme la seule mesure ≥ 0 sur K telle que, d'une part, on a partout l'inégalité :

et, d'autre part, pour toute mesure λ ∈ E+, on a, λ-presque partout,
On voit que μK est la balayée de μ grâce à la remarque qui suit le théorème 5 et au théorème suivant.

Théorème 10 : Un borélien de Rn est polaire si et seulement s'il est de λ-mesure nulle pour toute mesure λ ∈ E+.

Norme et principe de Dirichlet

Soit P0 l'espace des fonctions numériques possédant un gradient fini continu de carré intégrable. Pour toute u ∈ P0, on pose :

L'application u ↦ ∥u∥ est une semi-norme dans P0 associée au produit scalaire :

la condition ∥u∥ = 0 équivaut à u constante.

Pour obtenir une norme on passe au quotient P par la relation d'équivalence naturelle. La norme correspondante s'appelle la norme de Dirichlet. Par commodité de langage, on confond une fonction de P0 avec sa classe d'équivalence dans P.

Théorème 11 : Le sous-espace H des fonctions harmoniques est complet dans P.

Cela permet d'énoncer le principe de Dirichlet : pour toute fonction f ∈ P, il existe une fonction harmonique u ∈ H unique rendant minimum le nombre ∥u − f ∥.

En effet, H étant un sous-espace complet, on obtient u par projection.

On peut ainsi résoudre le problème de Dirichlet dans les conditions suivantes : Soit ω un domaine borné de Rn, n ≥ 2, et f une fonction de P0 bornée dans ω et admettant un prolongement[...]

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Classification

Pour citer cet article

Arnaud de la PRADELLE. POTENTIEL THÉORIE DU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • CHOQUET GUSTAVE (1915-2006)

    • Écrit par
    • 968 mots

    Trop jeune pour faire partie des fondateurs du groupe Bourbaki, mais trop vieux pour avoir été leur élève, Gustave Choquet est pourtant l'un de ceux qui, après la Seconde Guerre mondiale, modernisent la mathématique et son enseignement. Né à Solesmes (Nord) le 1er mars 1915, il est, dans...

  • ERGODIQUE THÉORIE

    • Écrit par
    • 3 277 mots
    Le lien avec la théorie du potentiel découle de recherches faites par A. Brunel, par P. A. Meyer et par Ackoglu qui ont utilisé le lemme suivant, appelé lemme ergodique maximal.
  • FONCTIONS ANALYTIQUES - Fonctions d'une variable complexe

    • Écrit par
    • 12 743 mots
    • 9 médias
    ...est égale à la valeur moyenne de f sur les cercles de centre a et de rayon r assez petit, ce qu'on exprime en disant que f possède la propriété de moyenne. Il est clair que la partie réelle et la partie imaginaire de f possèdent encore ces propriétés : ce sont desfonctions harmoniques.
  • GREEN GEORGE (1793-1841)

    • Écrit par
    • 312 mots

    Mathématicien anglais, né et mort à Sneinton (près de Nottingham). George Green, à travers sa recherche d'une formulation mathématique de la théorie de l'électricité statique et du magnétisme, est le créateur de la théorie du potentiel. Boulanger de son métier, il s'initia...