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THÉODORE L'ATHÉE, dit LE DIVIN (fin IVe-déb. IIIe s. av. J.-C.)

Théodore l'Athée, dit aussi Théodore de Cyrène (à ne pas confondre avec un autre Théodore de Cyrène, mathématicien du siècle précédent, dont Platon suivit les leçons), aurait succédé à Aristippe le Jeune à la tête de l'école de Cyrène fondée par Aristippe l'Ancien, ou du moins d'une partie de cette école, puisque Diogène Laërce parle de théodoriens, mais aussi d'hégésiaques et d'annicériens. Fuyant la révolution démocratique de Cyrène, il va vivre à la cour de Ptolémée Ier Sôtêr, puis à Athènes, auprès de Démétrios de Phalère, avant de retourner dans sa patrie.

Il est difficile de déterminer ce qui revient en propre à Théodore dans la doctrine cyrénaïque, de même, d'ailleurs, qu'il est difficile de déterminer la ligne de partage entre certains traits du cyrénaïsme tardif et la doctrine qu'au même moment Épicure professe à Athènes. Ainsi, l'hédonisme de Théodore ne se définit plus tant par le plaisir que par la « joie » réfléchie et détachée du sage. Théodore figure, comme Diagoras, Prodicus, Critias ou encore Evhémère, sur les listes traditionnelles d'athées. L'interprétation de ce surnom a entretenu bien des polémiques ; mais, si l'on en croit Aetius, selon lequel les athées « disent que les dieux ne sont pas » (I, vii, 1), ou, si l'on tient compte du contre-exemple de Socrate, qui, dans les dialogues de Platon (Apologie de Socrate), se défend d'être « tout à fait athée » puisqu'il « pense qu'il y a des dieux », l'athéisme ne désigne pas seulement une critique de la religion populaire ou traditionnelle, mais bien la négation de l'existence des dieux.

— Barbara CASSIN

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Pour citer cet article

Barbara CASSIN. THÉODORE L'ATHÉE, dit LE DIVIN (fin IVe-déb. IIIe s. av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CYRÉNAÏQUE ÉCOLE (Ve-IVe s. av. J.-C.)

    • Écrit par Pierre HADOT
    • 610 mots

    Groupe de philosophes qui tire son nom de Cyrène, d'où était originaire son fondateur, Aristippe, disciple de Socrate. Les principaux successeurs d'Aristippe furent : sa fille Arété (une des rares femmes philosophes de l'Antiquité) ; le fils de celle-ci, Aristippe Metrodidactos (c'est-à-dire...

  • HÉDONISME

    • Écrit par Henri WETZEL
    • 3 994 mots
    • 1 média
    ...Anniceris recommande-t-il de soigner l'éducation en suscitant chez les individus de bonnes habitudes et l'intérêt pour autrui et la patrie. Son disciple, Théodore l'Athée, laisse entrevoir l'influence stoïcienne : il insiste sur la supériorité du sage, soulignant la nécessité du détachement...

Voir aussi