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BYRDS THE

Groupe américain des années 1960, The Byrds popularisa le folk rock, en particulier les chansons de Bob Dylan, et, par sa composition en constante évolution, créa une vaste généalogie de groupes de country-rock de premier ordre et de super groupes de pop.

Trois anciens adeptes de musique folk convertis par la « beatlemania », Jim McGuinn (né en 1942, qui changera plus tard son prénom en Roger), Gene Clark (1941-1991) et David Crosby (1941-2023), fondent en 1964 le groupe Jet Set, qu'ils renomment bientôt Beefeaters. (McGuinn était déjà membre du Chad Mitchell Trio et accompagnait de temps à autres Judy Collins tandis que Clark venait de quitter le groupe The New Christy Minstrels.) La même année, le trio recrute Chris Hillman (né en 1942) et Michael Clarke (1944-1993), et adopte son nom définitif : The Byrds.

Le premier single des Byrds, une reprise de Mr. Tambourine Man de Bob Dylan, arrive en tête des classements en 1965, mettant un terme à l'invasion de la pop anglaise qui dominait depuis longtemps le top 50 et les ventes de disques aux États-Unis. Le groupe fait ainsi connaître les chansons de Dylan à un nouveau public pop constitué d'adolescents dotés d'un certain pouvoir d'achat. Los Angeles, ville d'origine des Byrds, devient alors le foyer créatif d'un nouveau style de rock « moderne », distinctement américain. Les sonorités propres aux Byrds – un mélange éclatant de guitare électrique à 12 cordes et d'harmonies lyriques d'inspiration madrigalesque – insufflent à la tradition musicale folk des Appalaches l'énergie rythmique des Beatles ainsi que l'hédonisme qui règne sous le soleil du sud de la Californie. Dans leurs premiers albums, les Byrds reprennent des titres de Dylan, Pete Seeger, Porter Wagoner et Stephen Foster avec une clarté stridente qui reflète bien l'humeur changeante de la jeune Amérique ainsi que son rêve d'établir une société utopique sur la côte ouest.

The Byrds apporte de nouvelles influences formidables au folk et à la pop. L'intérêt de Crosby pour le modern jazz et le raga (chant magique de l'Inde) inspire aux Byrds ses incursions dans un univers psychédélique, illustrées par le tube Eight Miles High (1966). Hillman, adolescent prodige jouant de la mandoline, constitue par ailleurs un élément moteur, souvent sous-estimé, dans la fusion que réalise The Byrds entre le rock et la country. Dans ses chansons Mr. Spaceman et 5D (Fifth Dimension), McGuinn, passionné d'aviation et de technologie, teinte quant à lui la musique et l'imagerie des Byrds d'un optimisme futuriste. Il est en outre l'un des premiers musiciens pop à adopter le synthétiseur Moog.

Né d'une ambition commune plus que d'une réelle fraternité, le groupe connaît de nombreuses dissensions. Clark, auteur prolifique de ballades aigres-douces aux mélodies inventives, quitte The Byrds en 1966. Crosby est quant à lui renvoyé en 1967, lors de l'enregistrement de l'album The Notorious Byrd Brothers (1968). Gram Parsons (1946-1973), qui a tenté de réunir la country et le rock dans son groupe précédent, The International Submarine Band, ne rejoint les Byrds que pour cinq mois en 1968. Ses origines sudistes et sa passion pour la musique rurale américaine, notamment le gospel et le rhythm and blues, influenceront cependant profondément le style country de l'album Sweetheart of the Rodeo. Celui-ci est si controversé qu'il coupe les Byrds de son public pop et qu'il outrage l'establishment musical de Nashville (le groupe participera néanmoins en 1968 au Grand Ole Opry, célèbre show radiophonique de musique country organisé dans la ville).

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, les Byrds sont aussi célèbres pour leur influence et les activités de leurs élèves que pour leurs albums personnels. Leur savant mélange[...]

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Écrit par

  • : éditeur pour le magazine Rolling Stone, à New York
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis et David FRICKE. BYRDS THE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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