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DEHAENE STANISLAS (1965- )

Stanislas Dehaene est né à Roubaix le 12 mai 1965. Diplômé de l’École normale supérieure en mathématiques et en mathématiques appliquées, il effectue une thèse de doctorat en psychologie cognitive à l’École pratique des hautes études sous la direction de Jacques Mehler, qui a été un promoteur influent de la psychologie cognitive en France. Il travaille ensuite comme chargé de recherches au sein du Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique de Paris et il devient pour quelques années directeur d’une unité INSERM. À partir de 2008, il dirige l’unité mixte INSERM-CEA de neuro-imagerie cognitive à Orsay. En 2005, Stanislas Dehaene est nommé professeur au Collège de France à la chaire de psychologie cognitive expérimentale.

La productivité scientifique de Stanislas Dehaene est considérable : plus de 300 articles. Il a reçu de nombreux prix et est membre de plusieurs académies dont l’Académie des sciences depuis 2005 et la National Academy of Sciences aux États-Unis depuis 2010.

Stanislas Dehaene s’est fait connaître par ses travaux sur la cognition numérique, dans lesquels il a repris et développé une thèse originale réactivant l’hypothèse de l’existence d’un dispositif inné de traitement approximatif de la numérosité partagé par l’espèce humaine et de nombreuses espèces animales. Il en décrit certaines propriétés et en détermine les soubassements cérébraux au moyen des méthodes d’imagerie cérébrale fonctionnelle. Une synthèse de ses travaux à destination du grand public est proposée dans l’ouvrage La Bosse des maths. Avec Laurent Cohen, professeur de neurologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, il étudie également les soubassements neuronaux de la lecture en suggérant notamment l’existence dans l’hémisphère gauche du cerveau d’aires spécifiques dédiées au traitement orthographique des mots. Au début en collaboration avec Jean-Pierre Changeux, ensuite de manière autonome, il entreprend également des recherches sur les bases neuronales de la conscience, qu’il considère comme le résultat d’un état particulier du fonctionnement d’un réseau cérébral étendu. Il développe enfin dans une perspective évolutionniste une théorie générale de la plasticité cérébrale soumise au cours de l’évolution à un recyclage de ses fonctionnalités initiales sous l’influence des innovations culturelles.

— Xavier SERON

Bibliographie

S. Dehaene& J.-P. Changeux, « Experimental and theoretical approaches to conscious processing », in Neuron, no 70, vol. 2, pp. 200-227, 2011

S. Dehaene, F. Pegado, L. W. Braga, P. Ventura, G. Nunes Filho, A. Jobert, G. Dehaene-Lambertz, R. Kolinsky, J. Morais& L. Cohen, « How learning to read changes the cortical networks for vision and language », in Science, no 6009, pp. 1359-1364, 2010

S. Dehaene, E. Spelke, P. Pinel, R. Stanescu& S. Tsivkin, « Sources of mathematical thinking: Behavioral and brain-imaging evidence », in Science, no 284, pp. 970-974, 1999.

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Écrit par

  • : professeur émérite de l'université catholique de Louvain (Belgique), neuropsychologue

Classification

Pour citer cet article

Xavier SERON. DEHAENE STANISLAS (1965- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHANGEUX JEAN-PIERRE (1936- )

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 1 144 mots

    Jean-Pierre Changeux, né le 6 avril 1936 à Domont (Val-d'Oise) est en 1955 élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm en biologie. Major de l'agrégation des sciences naturelles en 1958, il débutera sa carrière scientifique en décrivant de nouveaux copépodes parasites au laboratoire Arago de...

  • DÉVELOPPEMENT DES FONCTIONS EXÉCUTIVES (psychologie)

    • Écrit par Olivier HOUDÉ
    • 1 278 mots

    Les fonctions exécutives (F.E.) sont des capacités du cortex préfrontal, à l’avant du cerveau, et plus exactement d’un circuit pariéto-frontal, qui contrôlent l’exécution des conduites, le choix des stratégies, la prise de décision. Les trois principales F.E. sont la mémoire de travail,...

  • INHIBITION (psychologie)

    • Écrit par Olivier HOUDÉ
    • 1 324 mots
    • 1 média

    L’inhibition est une forme de contrôle qui nous permet de résister aux habitudes ou automatismes, aux tentations, distractions ou interférences. L’idée selon laquelle l’inhibition est un processus central de l’adaptation n’est pas nouvelle dans les sciences de l’esprit et du cerveau, mais elle a connu...

  • PLASTICITÉ CÉRÉBRALE

    • Écrit par Jean-Claude DUPONT
    • 7 548 mots
    • 6 médias
    ...l’espace, les nombres, le langage parlé… –, mais qu’il est aussi modulable par des facteurs environnementaux dont font partie les actions pédagogiques. Selon Stanislas Dehaene, psychologue cognitiviste et neuroscientifique, ces intuitions et ces facteurs doivent désormais être connus de l’enseignant lors de...

Voir aussi