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SOMME DE THÉOLOGIE, Thomas d'Aquin Fiche de lecture

Saint Thomas d'Aquin, Juste de Gand - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Saint Thomas d'Aquin, Juste de Gand

C'est vers la fin de sa courte vie que Thomas d'Aquin (1224 ou 1225-1274) a rédigé une Somme de théologie (Summa theologiae), à l'instar d'une vingtaine de théologiens qui composèrent au cours du xiie et du xiiie siècle le même type d'ouvrage, genre littéraire dont le but est d'offrir un exposé complet et concis sur le savoir théologique. Cette œuvre de maturité est la plus connue, non seulement de toutes celles des théologiens du Moyen Âge, mais encore de Thomas lui-même, après sa Somme contre les Gentils, achevée en 1264. Rédigée entre 1266 et 1274, l'œuvre fut souvent interrompue et elle est restée inachevée. En tant que dominicain, Thomas s'oppose dans le cadre universitaire à la fois aux maîtres franciscains héritiers de la tradition augustinienne, tels que Bonaventure, et aux partisans des thèses rationalistes d'Averroès. En tant que maître scolastique, Thomas d'Aquin offre aux étudiants une sorte de manuel qui présente de façon organique la théologie. Adaptant le thème platonicien de l'émanation et du retour, il étudie toute chose en relation avec Dieu. Ce qui explique le plan en trois parties de son grand ouvrage. Prima pars : l'émanation, Dieu principe et auteur de toute chose ; Secunda pars : l'homme, sa fin ultime et son action guidée par les vertus théologales (foi, espoir, charité) et cardinales (prudence, justice, force, tempérance) ; Tertia pars : incarnation et sacrements, signes du retour de Dieu par la chair et par l'Esprit.

La raison au service de la foi

Procédant par questions successives, elles-mêmes subdivisées en articles, l'auteur répartit les objections et les réponses. Il présente avec ordre et méthode une argumentation nourrie de syllogismes, en vue de réfuter les thèses adverses. On a vu à juste titre dans cette œuvre le plus bel exemple de synthèse entre la raison et la foi. Selon Marie-Dominique Chenu, la Somme de théologie est le plus beau produit humain d'une foi maîtresse d'elle-même.

Thomas commence par reprendre la question de l'essence divine, explorant les cinq voies qui conduisent à reconnaître l'existence de Dieu, formulant à nouveau la nature des relations trinitaires et de l'âme humaine, immortelle et liée à un corps.

Ensuite, Thomas étudie la psychologie et l'éthique, la volonté humaine libre et soumise au jugement, les passions et les vertus naturelles. Il définit la morale comme la voix de la conscience reconnue comme voix de Dieu, la nécessité de la grâce et la pratique des vertus.

Enfin, il poursuit l'examen des questions théologiques en présentant le Christ comme sauveur, à la vie duquel on participe par les sacrements. Il ne met pas le point final à cette fresque grandiose pour des raisons de santé.

L'originalité de la méthode thomiste, qui se révèle au mieux dans la Somme, est de privilégier la fonction irréductible de la raison et de la liberté dans l'approche du mystère de Dieu.

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Écrit par

  • : docteur ès sciences religieuses, ancien membre de la Direction littéraire de Desclée De Brouwer

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Saint Thomas d'Aquin, Juste de Gand - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

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