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LIFAR SERGE (1905-1986)

Du chausson à la plume

Pour défendre la danse, Lifar s'investit vite d'autres domaines. Dès 1934, il publie des articles, puis des livres. De son abondante production se détachent les autobiographies Du temps que j'avais faim (1935) et Ma Vie (1965), les monographies Carlotta Grisi(1941), Giselle (1942), Histoire du ballet russe (1950), Serge de Diaghilev (1954). Théoricien, il développe, dans La Danse (1938), la communication faite lors du IIe congrès international d'esthétique en Sorbonne où, à partir de 1955, il sera chargé de cours d'été ; il célèbre dans un essai brillant Terpsichore dans le cortège des muses (1943), puis conçoit son très intéressant Traité de danse académique (1949) et son Traité de chorégraphie (1952) remarquablement illustrés par Monique Lancelot. Il s'est aussi intéressé au cinéma, prêtant déjà son concours en 1937 au film culte La Mort du cygne, réalisé par Jean-Benoît Lévy, puis, en 1942, à Symphonie en blanc, histoire de la danse et du ballet. Il multiplie en tous lieux les conférences-démonstrations, organise des expositions, réclame dès 1943 une Cinémathèque de la danse, aide à développer la formation des danseurs et du public en fondant l'Institut chorégraphique (1947-1957) puis l'Université de la danse. Rêvant de ressusciter l'Académie de danse de Louis XIV, il fait entrer la danse à l'Académie des beaux-arts dont, en 1970, il est élu correspondant étranger. Président d'honneur de la danse à l'U.N.E.S.C.O. en 1976, collectionneur, peintre, personnalité ardente aux multiples facettes, il décède à Lausanne le 15 janvier 1986, et repose au milieu des siens au célèbre cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne).

— Marie-Françoise CHRISTOUT

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Écrit par

  • : docteur d'État ès lettres, conservateur honoraire à la Bibliothèque nationale de France, écrivain et critique

Classification

Pour citer cet article

Marie-Françoise CHRISTOUT. LIFAR SERGE (1905-1986) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Serge Lifar - crédits : Sasha/ Hulton Archive/ Getty Images

Serge Lifar

Autres références

  • ADRET FRANÇOISE (1920-2018)

    • Écrit par Ariane DOLLFUS
    • 954 mots
    • 1 média
    ...un tabou, celui de la danseuse se permettant une grossesse et une maternité. Elle signe sa première œuvre, La Conjuration en 1948, en même temps que Serge Lifar crée sa propre version de Pas d'acier pour les débuts parisiens au Théâtre des Champs-Élysées de la danseuse. Chorégraphies et tournées...
  • BALLET

    • Écrit par Bernadette BONIS, Pierre LARTIGUE
    • 12 613 mots
    • 20 médias
    Nouveau venu, George Balanchine monte alors Jack in the Box puis La Chatte dansé par Serge Lifar et Olga Spessitseva sur une musique de Henri Sauguet. Balanchine a été formé au Marinski dans l'explosion qui a suivi la révolution de 1917. Il quitte l'U.R.S.S. en 1924. À Paris, dans ...
  • CHARRAT JANINE (1924-2017)

    • Écrit par Ariane DOLLFUS
    • 1 117 mots
    • 1 média
    ...montrent des influences chorégraphiques parfois orientalisantes (Le Charmeur de serpents, 1933) ou des situations très sombres (La Poupée brisée, 1934). Serge Lifar, alors maître de ballet de l’Opéra de Paris, repère ce petit « Mozart de la danse » comme la surnomme Maurice Escande. Il la sélectionne...
  • CHAUVIRÉ YVETTE (1917-2016)

    • Écrit par Ariane DOLLFUS
    • 943 mots
    • 1 média
    ...mouvement. Par la suite, soucieuse de trouver son propre style, elle travaillera toujours sa technique seule, sans recourir à un professeur. Vite remarquée par Serge Lifar, alors maître de ballet de l'Opéra de Paris, elle devient l'une de ses muses. Il va lui donner son premier grand rôle en 1935 dans ...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi