Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

SÉCRÉTIONS ANIMALES

Le terme de sécrétion peut prendre un sens différent selon que l'on considère les produits d'excrétion recueillis dans les canaux collecteurs d'une glande, ou les mécanismes cellulaires donnant lieu à un produit de sécrétion. Si l'on est en présence d'un organe comme le rein, le produit d'excrétion, l'urine, est la conséquence de plusieurs phénomènes : la filtration glomérulaire, qui aboutit à une dialyse du plasma sanguin ; la réabsorption tubulaire de substances présentes dans le filtrat glomérulaire, soit par diffusion passive s'effectuant dans le sens du gradient de concentration, soit par transport actif contre le gradient de concentration, ce qui implique de la part des cellules une dépense énergétique ; l'excrétion tubulaire de substances qui sont ajoutées au filtrat glomérulaire, telles que l'acide hippurique, la créatinine, l'ammoniac et les ions potassium. Parmi ces trois processus, seule l'excrétion tubulaire peut être tenue pour une activité sécrétoire ; en effet, les tubes contournés proximaux du rein sont le siège de mécanismes cellulaires liés à une dépense d'énergie nécessaire au transport, à l'accumulation et à l'excrétion de quantités importantes de substances présentes en plus faible concentration dans le plasma sanguin. Cependant, dans la plupart des glandes, les cellules sécrétrices ne se contentent pas de puiser dans le plasma des éléments qu'elles concentrent, puis rejettent tels quels : les substances chimiques prélevées dans le plasma servent de précurseurs à l'élaboration de produits plus complexes, voire d'édifices macromoléculaires.

Toutes les cellules vivantes participent à des échanges métaboliques au cours desquels elles libèrent un certain nombre de substances. Parmi ces produits métaboliques, les uns, comme l'ammoniac, l'acide carbonique, l'acide lactique ou l'acide urique, sont des produits de déchets dont la cellule se débarrasse sous peine d'être intoxiquée. D'autres produits, comme les enzymes des sucs digestifs ou les hormones, sont élaborés par des cellules spécialisées qui les exportent pour le bénéfice de l'organisme.

Activité sécrétoire et organisation glandulaire

Bien qu'on ait parfois tendance à confondre activité sécrétoire et activité glandulaire, il convient d'insister sur le fait que les cellules glandulaires n'ont pas l'exclusivité des activités sécrétoires de l'organisme. En effet, les fibroblastes du tissu conjonctif, les chondrocytes du cartilage, les ostéoblastes responsables des processus d'ossification, les odontoblastes qui élaborent la dentine sont des cellules qui synthétisent et exportent les macromolécules nécessaires à l'édification des substances fondamentales et de l'armature fibreuse requise par ces divers tissus. Dans l'épithélium intestinal, certaines cellules, isolées parmi les entérocytes, ont pour fonction d'excréter du mucus, d'autres sécrètent des amines biogènes. Les cellules plasmocytaires dispersées dans les ganglions lymphatiques et la rate assurent la fabrication et l'excrétion des immunoglobulines, glycoprotéines dont le rôle est essentiel pour la défense de l'organisme. Pour transmettre les signaux nerveux, la plupart des neurones libèrent au niveau de leurs terminaisons axonales un médiateur chimique, tel que l'acétylcholine ou la noradrénaline, après en avoir réalisé la synthèse et le stockage. Toutes ces activités d'élaboration, de stockage éventuel et de libération d'un produit correspondent effectivement à une activité sécrétoire.

Ce qui caractérise la sécrétion glandulaire réside essentiellement dans l'organisation architecturale de la glande, agencée en unités sécrétrices par l'association étroite de cellules différenciées.[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Bernard DROZ. SÉCRÉTIONS ANIMALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Glande exocrine - crédits : Encyclopædia Universalis France

Glande exocrine

Cellule de pancréas - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cellule de pancréas

Nucléotides puriques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Nucléotides puriques

Autres références

  • ADRÉNALINE

    • Écrit par Jacques HANOUNE
    • 3 565 mots
    • 2 médias
    Stockage et sécrétion des catécholamines. La surrénalectomie bilatérale entraîne unedisparition presque totale de la production d'adrénaline, mais non celle de la noradrénaline. L'adrénaline circulante provient donc de la médullo-surrénale où elle se trouve à la concentration de 1 mg/g. Les catécholamines...
  • ANDROGÈNES

    • Écrit par Dominique BIDET, Jean-Cyr GAIGNAULT, Jacques PERRONNET
    • 983 mots

    Hormonesstéroïdes à dix-neuf atomes de carbone, les androgènes naturels sont biosynthétisés par les gonades, ovaires et testicules (et dans ces derniers par les cellules de Leydig), et par les corticosurrénales (zone réticulée). La testostérone est chez le mâle...

  • ARACHNIDES

    • Écrit par Christine ROLLARD
    • 3 671 mots
    • 12 médias
    ...digestif. Cette action de liquéfaction préalable est combinée avec le venin dans le cas des araignées. La fonction excrétrice interne est assurée par les glandes coxales (c’est-à-dire situées au niveau de la hanche) et des tubes de Malpighi, deux systèmes complémentaires dont le développement est variable...
  • CHOLÉCYSTOKININE-PANCRÉOZYMINE

    • Écrit par Jean-Louis SCHLIENGER
    • 382 mots

    Découverte en deux temps, d'abord pour son action sur la contraction de la vésicule biliaire et rattachée à la cholécystokinine par Ivy et Golberg en 1928, puis pour son action sur la sécrétion enzymatique pancréatique, attribuée à la pancréozymine par Harper en 1943, cette hormone n'a vu reconnaître...

  • Afficher les 38 références

Voir aussi