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ṚṢI

Les textes qui composent le Veda, au sens le plus large du terme, sont regardés par la tradition hindoue comme éternels : expression littéraire du Verbe divin, ils ne sauraient avoir d'auteur, sinon Dieu lui-même. Cependant, la traduction de ce Savoir surhumain (c'est là le sens du mot sanskrit Veda) en un langage accessible aux hommes est assurée par des personnages qui participent à la fois de la nature humaine et de la condition divine ; ces héros, comme auraient dit les Grecs, portent le nom de rishis (ṛṣi), mot que l'on traduit de diverses façons : « sages », « poètes », « voyants », « prophètes ».

Si l'on ne peut conserver le mot sanskrit, il semble que cette dernière approximation soit la meilleure, puisque les rishis sont les inspirés par la bouche desquels Dieu s'exprime : pareils aux prophètes de la Bible, ils énoncent en langage terrestre les vérités essentielles dont ils ont eu la révélation. On ne dit pas qu'ils écrivent (ou récitent) sous la dictée des dieux, mais qu'ils traduisent en mots une vision intérieure : au sens propre du terme, les rishis perçoivent des formes, des images qui sont à la fois des figures (mandalas ou yantras) et des sons ; par un don divin qui fait d'eux des rishis, ils transforment ces vibrations sonores et lumineuses en textes liturgiques.

La tradition hindoue donne les noms de quelques rishis, tels Kanva, Atri, Vishvāmitra, Kashyapa. Des sept plus importants on dit qu'après leur mort ils sont devenus la constellation des Pléiades ; d'autres ont été admis au rang des dieux ; etc.

Théoriquement, n'importe quel homme peut, de nos jours encore, bénéficier du don de voyance (ou de prophétisme) : maint guru contemporain reçoit de ses disciples le titre de rishi.

— Jean VARENNE

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III

Classification

Pour citer cet article

Jean VARENNE. ṚṢI [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ĀRYA-SAMĀJ

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 729 mots

    Expression sanskrite qui veut dire « Société aryenne », Ārya-Samāj désigne un des mouvements réformateurs les plus originaux qui se manifestèrent au xixe siècle à l'intérieur de l'hindouisme. Son fondateur, Mūla Shankar, qui prit plus tard le nom de Dayānanda Sarasvatī (1824-1883),...

  • ATHARVA-VEDA

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 718 mots

    La dernière des quatre grandes divisions du Veda. Elle occupe une place à part : alors que les trois autres ne sont désignées que par référence à leur contenu (le Sāma-Veda, par exemple, est « cette partie du Veda qui concerne le chant liturgique — saman »), l'Atharva-Veda (Atharvaveda...

  • DETTE, anthropologie

    • Écrit par Charles MALAMOUD
    • 10 460 mots
    • 1 média
    ...devoirs et fournissent les rubriques pour les classer, les expliquer, leur assigner une origine. « Tout être en naissant naît comme une dette due aux dieux, aux saints [les r̥ṣi, qui ont eu la révélation des textes védiques], aux Pères [les Pitr̥, les ancêtres], aux hommes. Si on sacrifie, c'est que c'est...
  • KAVI

    • Écrit par Jean VARENNE
    • 182 mots

    Mot sanskrit que, le plus souvent, on traduit par poète, mais qui a d'abord désigné les chefs d'école responsables de l'élaboration du Veda. À ce titre, le terme de kavi est un autre nom pour qualifier les rishi, ces « prophètes » qui bénéficient de la révélation divine...

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Voir aussi