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ROBINSON ROBERT (1886-1975)

Robert Robinson - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Robert Robinson

Chimiste britannique né à Rufford, près de Chesterfield, mort à Great Missenden, près de Londres. En 1902, Robinson commence ses études à l'université de Manchester, où il obtient en 1909 son doctorat. En 1912, il est nommé professeur à l'université de Sydney, en Australie. Il revient en Grande-Bretagne en 1915 et occupe successivement les chaires de chimie organique dans les universités de Liverpool (1916), Saint Andrews (1920), Manchester (1923), Londres (1928) et enfin Oxford (1930), où il reste jusqu'à son départ en retraite en 1955. Il est alors nommé président de la Shell Chemical U.K. Ltd, poste qu'il occupe jusqu'à la fin de sa vie.

Robert Robinson laisse une œuvre très importante dans le domaine de la synthèse organique et de la détermination de structures de produits naturels. Le premier sujet qu'il a abordé a été l'étude de la structure des constituants des pigments des plantes, les anthocyanines, et ce thème l'occupera toute sa vie. Son travail dans le domaine des alcaloïdes est fondamental. Signalons simplement la synthèse de la tropanone, à partir de composés très simples, qui conduit Robinson à proposer une hypothèse sur la biogenèse des alcaloïdes ; la détermination, dès 1925, de la structure de la morphine (à un atome de carbone près !) et de celle de la strychnine de formule brute C21H22N2O2 et comportant sept cycles. La structure de la strychnine proposée par Robinson en 1946 sera confirmée en 1954 par la synthèse totale du composé effectuée par Robert Burns Woodward, Prix Nobel de chimie 1965. Dès 1932, Robinson s'intéresse à la synthèse de stéroïdes, composés de grande importance biologique, caractérisés par une structure de base comportant trois cycles de six atomes et un cycle de cinq atomes. Une réaction, toujours très utilisée, qu'il développa à cette occasion pour créer un cycle, reste connue sous le nom de « réaction d'annellation de Robinson ».

Robinson a laissé des Mémoires publiés en 1976 après sa mort (Memoirs of a Minor Prophet) dans lesquels il écrit qu'il considère que son travail le plus important est celui qu'il a consacré aux mécanismes électroniques en chimie organique. Dès 1922, Robinson propose les premières interprétations électroniques fondées sur la théorie de Gilbert Newton Lewis et sur les idées de Arthur Lapworth, avec lequel il a collaboré à Manchester. En 1925, un autre chimiste anglais, Christopher Kelk Ingold, publie une longue série d'articles dans lesquels il propose également une interprétation électronique des mécanismes de réactions, mais en remettant en cause les résultats et les interprétations de Robinson. S'ensuit une très vive polémique, et finalement Robinson quitte en 1932 le champ des mécanismes réactionnels pour se concentrer sur la chimie des produits naturels. Ingold continue de plus belle ses travaux et devient le maître incontesté des mécanismes réactionnels électroniques. Jusqu'à la fin de sa vie, Robinson ne cessera d'affirmer sa priorité dans ce domaine et accusera Ingold de lui avoir volé ses idées.

Robinson est anobli en 1939, préside la Royal Society de 1945 à 1950, et reçoit en 1947 le prix Nobel de chimie.

— Georges BRAM

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay

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Pour citer cet article

Georges BRAM. ROBINSON ROBERT (1886-1975) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Robert Robinson - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

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