Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MALLET-STEVENS ROBERT (1886-1945)

Une reconnaissance différée

En 1929, alors que Sigfried Giedion écarte la candidature de Mallet-Stevens au poste de délégué des Congrès internationaux d'architecture moderne en avançant la dimension trop décorative de son travail, sa notoriété en France n'a d'égale que celle de Le Corbusier. La variété des pratiques de Mallet-Stevens lui permet en réalité d'aborder toutes les dimensions et les échelles de l'architecture. Les aménagements d'expositions et aménagements intérieurs, la conception de magasins, le dessin de meubles auxquels il assigne un rôle d'accompagnement de l'architecture relèvent d'une conscience aiguë des relations entre artisanat et industrie. L'intégration de techniques sophistiquées dans ses projets se manifeste par des collaborations comme celle de l'ingénieur éclairagiste André Salomon. Reconnue tardivement, l'architecture de Mallet-Stevens illustre également les problèmes que doit affronter l'architecture du xxe siècle dans sa phase de patrimonialisation. Constructions altérées, comme celles de la rue Mallet-Stevens, ou même dépecées, comme la villa de Croix qui ne doit sa survie qu'à la ténacité de l'Association de sauvegarde de la Villa Cavrois et à son achat par l'État au cours de l'année 2001, les œuvres de Mallet-Stevens montrent, au tournant du nouveau siècle, toute la fragilité matérielle des architectures du xxe siècle. Entre les anciennes disparitions et l'avenir incertain, l'architecture de Mallet-Stevens est frappée par les effets conjugués de l'appétit des marchands d'art et des lacunes de l'historiographie contemporaine.

— Richard KLEIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Strasbourg, chercheur au L.A.C.T.H.-E.N.S.A.P. de Lille

Classification

Pour citer cet article

Richard KLEIN. MALLET-STEVENS ROBERT (1886-1945) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PARIS

    • Écrit par Jean-Pierre BABELON, Michel FLEURY, Frédéric GILLI, Daniel NOIN, Jean ROBERT, Simon TEXIER, Jean TULARD
    • 32 119 mots
    • 21 médias
    ...hiérarchie, toute analogie ou solidarité entre la forme d'une part, la distribution et la fonction d'autre part. À quelques mètres de là, Robert Mallet-Stevens, dans la rue qui porte son nom dès son ouverture en 1927, utilise le béton armé pour créer en premier lieu des volumes formant autant...
  • PROUVÉ JEAN (1901-1984)

    • Écrit par Joseph ABRAM
    • 2 027 mots
    En 1924, il fonde son propre atelier de ferronnerie à Nancy (rue du Général-Custine). Il travaille d'abord pour le compte d'architectes locaux tels que Paul Charbonnier, Pierre Le Bourgeois, Jean Bourgon, puis, à partir de 1926, pour Robert Mallet-Stevens. L'architecte parisien lui commande...

Voir aussi