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MALLET-STEVENS ROBERT (1886-1945)

L'effet plastique

La carrière de constructeur de Mallet-Stevens ne débute réellement qu'après la guerre avec les villas de Paul Poiret à Mézy-sur-Seine (1921-1923) et la villégiature du vicomte de Noailles à Hyères (1923-1933). Cette dernière réalisation marque les débuts d'une série de commandes de la part de riches mécènes.

L'Exposition internationale des arts décoratifs de 1925 à Paris est l'occasion de consolider cette réputation naissante : le spectaculaire Pavillon du tourisme et ses vitrages latéraux en bande montrent comment la plastique domine les œuvres de Mallet-Stevens au point de masquer l'expression de la réalité constructive. Quant au Hall d'ambassade présenté dans cette même exposition, il est l'occasion de collaborations qui préfigurent la création de l'Union des artistes modernes. Dans le XVIe arrondissement de la capitale, l'ensemble de la rue Mallet-Stevens (1926-1927), constitué d'hôtels particuliers, d'ateliers d'artistes et de la propre résidence de l'architecte, propose une articulation de volumes dénudés, imbriqués à la manière d'une sculpture abstraite, détachés de leurs contingences structurelles. L'effet plastique est renforcé par l'absence de relation entre ouvertures et fonctions intérieures, l'aspect cinématographique étant offert, lui, par les différents points de vue permis depuis les terrasses. Les autres réalisations identifiables à l'utilisation très parcimonieuse de la courbe (réservée le plus souvent aux entrées et aux circulations verticales), à l'articulation des masses autour d'un volume cubique central, où encore à quelques traits stylistiques plus personnels comme les sous-faces d'escalier reproduisant marches et contremarches, se suivent jusqu'à l'année 1938 sans que la commande publique donne l'occasion à Mallet-Stevens de s'exprimer sur la base d'un grand programme.

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Écrit par

  • : professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Strasbourg, chercheur au L.A.C.T.H.-E.N.S.A.P. de Lille

Classification

Pour citer cet article

Richard KLEIN. MALLET-STEVENS ROBERT (1886-1945) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PARIS

    • Écrit par Jean-Pierre BABELON, Michel FLEURY, Frédéric GILLI, Daniel NOIN, Jean ROBERT, Simon TEXIER, Jean TULARD
    • 32 119 mots
    • 21 médias
    ...hiérarchie, toute analogie ou solidarité entre la forme d'une part, la distribution et la fonction d'autre part. À quelques mètres de là, Robert Mallet-Stevens, dans la rue qui porte son nom dès son ouverture en 1927, utilise le béton armé pour créer en premier lieu des volumes formant autant...
  • PROUVÉ JEAN (1901-1984)

    • Écrit par Joseph ABRAM
    • 2 027 mots
    En 1924, il fonde son propre atelier de ferronnerie à Nancy (rue du Général-Custine). Il travaille d'abord pour le compte d'architectes locaux tels que Paul Charbonnier, Pierre Le Bourgeois, Jean Bourgon, puis, à partir de 1926, pour Robert Mallet-Stevens. L'architecte parisien lui commande...

Voir aussi