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CASADESUS ROBERT (1899-1972)

Rares sont les interprètes français qui peuvent prétendre égaler la célébrité américaine de Robert Casadesus : entre celle de Zino Francescatti et celle de Pierre Monteux, son étoile sur le mythique Hollywood Boulevard de Los Angeles semble définir à jamais ce qu'est la France musicale vue depuis le Nouveau Monde. Et, trois ans après sa mort, la ville de Cleveland choisira en 1975 de baptiser de son nom l'un des plus prestigieux concours internationaux de piano des États-Unis.

L'histoire de Robert Casadesus est d'abord celle d'une dynastie. Son grand-père Luis Casadesus (1850-1919), Catalan naturalisé français, est passionné de musique. Neuf de ses enfants survivront ; huit deviendront des musiciens professionnels. Jusqu'à la troisième génération, la plupart de ses descendants passeront par le Conservatoire de Paris. Parmi eux l'histoire retiendra quelques prénoms : Henri (1879-1947) et Marcel (1882-1914), qui ont tenu l'alto et le violoncelle dans l'illustre Quatuor Capet, ainsi que Jean-Claude Casadesus (né en 1935), à la tête de l'Orchestre national de Lille. Robert Casadesus, un des petits-fils de Luis, reste la plus parfaite incarnation de cette longue maturation familiale.

Il naît à Paris le 12 avril 1899. Jusqu'à l'âge de dix ans, il étudie le piano avec une de ses trois tantes, Rose Casadesus (1873-1944), à qui est dévolue la formation musicale de toute la lignée. Très vite, il entre au Conservatoire de Paris, dans la classe de Louis Diémer. Âgé de quatorze ans à peine, il remporte un premier prix de piano (1913) et se distingue par un premier prix de composition quelques années plus tard (1916). Après un premier concert en 1917, il est mobilisé et passe les derniers mois de la Première Guerre mondiale sous les armes. Il peut alors reprendre ses études, sanctionnées par un premier prix d'harmonie dans la classe de Xavier Leroux (1919) et le prix Louis-Diémer (1920). En 1921, il épouse Gabrielle L'Hôte. Celle qui devient « Gaby » Casadesus (1901-1999) est une brillante élève de Marguerite Long et de Louis Diémer ; après avoir, à seize ans, obtenu son premier prix de piano au Conservatoire de Paris, elle travaille avec Moritz Moszkowski, Gabriel Fauré, Florent Schmitt et Maurice Ravel ; désormais, sa carrière se confondra avec celle de son mari. Cette même année 1921, Robert Casadesus donne, après avoir étudié l'œuvre avec le compositeur, la première audition de la Fantaisie pour piano et orchestre de Gabriel Fauré. Les débuts de son amitié avec Maurice Ravel datent de 1922. Il est le premier pianiste à proposer, dès 1924, un récital entièrement dédié à l'œuvre de ce musicien. À cette époque il fréquente aussi Manuel de Falla, Florent Schmitt et Albert Roussel. En 1927 naît son fils Jean, promis à une brillante carrière de pianiste et de pédagogue – avec des débuts très remarqués sous la baguette d'Eugene Ormandy – mais qui périra dans un accident de voiture en 1972. Robert Casadesus inaugure, toujours en 1927, la toute nouvelle salle Pleyel. Il commence alors à se produire avec son épouse à quatre mains et à deux pianos. En 1935, il est nommé professeur au Conservatoire américain de Fontainebleau, fondé en 1921 par son oncle Francis Casadesus (1870-1954) et fait ses débuts aux États-Unis sous la direction d'Arturo Toscanini.

C'est dans ce pays que la Seconde Guerre mondiale le surprend. Il s'y fixe provisoirement et donne, en 1941, son premier récital au Carnegie Hall de New York. Le grand violoniste français Zino Francescatti devient, au disque comme au concert, son partenaire régulier. Avec lui, il grave les plus grandes sonates pour violon et piano du répertoire français, ainsi qu'une intégrale des sonates pour violon et piano de Beethoven qui fera date. Il revient en France en 1946 et prend la direction du Conservatoire[...]

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Pierre BRETON. CASADESUS ROBERT (1899-1972) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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