Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RHAPSODE, littérature

Le rhapsode est un récitant de poèmes épiques qui accompagne son chant de la lyre ou de la cithare. Il promène son texte et son talent à travers la Grèce antique. Il se distingue de l'aède qui est un véritable poète créateur, comme Homère par exemple, qui l'appelle dans L'Odyssée le « chantre aimé du ciel qui charme les oreilles » (l'archétype en est Orphée) et qui apprend son art directement des Muses. Mais il ne se confond pas non plus avec l'interprète au sens moderne du terme, car il improvise un texte rythmé et cohérent sur un canevas de formules et d'histoires connues de son auditoire. Les Muses lui ont donné le don de raconter et non pas de créer. Comme l'étymologie l'indique, le rhapsode ne fait que « coudre ensemble » des morceaux de chant. Comme le barde écossais, le regôs hongrois ou le troubadour français, il perpétue la mémoire religieuse et historique de son peuple, relatant les faits et gestes des héros mythiques avant que celle-là soit fixée par l'écriture. Aussi les rhapsodes jouissent-ils d'une telle considération que l'un d'entre eux, celui qui se mêlait aux prétendants de Pénélope, se voit épargné par Ulysse.

Le récit se construit à partir d'une suite de tableaux ou de chants qui entrent, à l'instar des épopées homériques, dans un moule rythmique bâti sur l'hexamètre dont l'invention est attribuée à Lycien. Comme la frise du Parthénon, chaque scène est représentée comme une série de variations sur un thème, les scènes à leur tour se succédant sans autres liens entre elles que ceux du style et du rythme.

— Véronique KLAUBER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Véronique KLAUBER. RHAPSODE, littérature [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHANT, poésie

    • Écrit par Bernard CROQUETTE
    • 413 mots

    Nom donné à chacune des divisions que comporte, suivant une tradition codifiée à l'époque alexandrine, un poème épique ou didactique. Les critiques alexandrins ont partagé chacune des deux épopées homériques en vingt-quatre « rhapsodies » qu'ils ont désignées par les vingt-quatre lettres de l'alphabet...

  • ÉPOPÉE

    • Écrit par Emmanuèle BAUMGARTNER, Maria COUROUCLI, Jocelyne FERNANDEZ, Pierre-Sylvain FILLIOZAT, Altan GOKALP, Roberte Nicole HAMAYON, François MACÉ, Nicole REVEL, Christiane SEYDOU
    • 11 781 mots
    • 7 médias
    ...relative sur le contexte oral-aural. Plus tard, dans la Grèce classique, la déclamation des poèmes homériques figés par la cité était effectuée par des rhapsodes, les spécialistes de la récitation, transmettant l'encyclopédie de connaissances collectives, le savoir que l'épopée illustre dans un...
  • HOMÈRE

    • Écrit par Pierre CARLIER, Gabriel GERMAIN, Michel WORONOFF
    • 12 014 mots
    • 5 médias
    ...considéré qu'il ne devait rien à ceux qui s'attardaient dans des récits de moindre envergure. Un peu plus tard, on saisit l'existence de récitants, les rhapsodes, qui travaillaient en corporations d'origine peut-être familiale : les Homérides de Chios se flattaient d'être les descendants d'Homère....
  • HOMÈRE (exposition)

    • Écrit par Hervé DUCHÊNE
    • 1 268 mots
    • 1 média
    ...et d'épisodes indépendants, issus d'une tradition plus ancienne que le choix opéré par ceux qui ont composé par la suite l’Iliade et l’Odyssée. Ces rhapsodes ont effectué un travail de couture, sélectionnant dans une matière abondante des morceaux pour les assembler de manière originale. Pour Alexandre...

Voir aussi