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PRISONNIER DE GUERRE

Le prisonnier de guerre bénéficie du statut de protection tel qu'il est défini par les règlements annexés aux conventions de La Haye du 18 octobre 1907 et par les conventions de Genève de 1929 et de 1949. En vertu de ce statut, le prisonnier doit être traité avec humanité et protégé contre les actes de violence. Il conserve sa personnalité civile, et son identité doit être fournie aux autorités de son camp. Il peut communiquer avec l'extérieur et recevoir des colis. S'il est valide, il peut être contraint, sauf s'il est officier, de travailler pour la puissance ennemie ; toutefois, les travaux insalubres, dangereux ou directement liés à l'activité de guerre sont prohibés. Il doit être libéré sans délai après la fin des hostilités actives, sauf s'il est sous le coup d'une poursuite pénale.

Qui peut revendiquer la qualité de prisonnier de guerre ? Par suite de la multiplication des mouvements de résistance et des actions de partisans pendant la Seconde Guerre mondiale, la convention de Genève de 1949 a notablement étendu, par rapport aux conventions de La Haye de 1907, la notion de belligérant. Peuvent désormais bénéficier du statut de prisonnier de guerre non seulement les membres des forces armées et des milices et corps de volontaires s'y rattachant, mais aussi « les membres des autres milices et autres corps de volontaires, y compris ceux des mouvements de résistance, agissant en dehors ou à l'intérieur de leur propre territoire, même si ce territoire est occupé », à condition qu'ils aient un chef responsable, qu'ils portent ouvertement les armes ainsi qu'un signe distinctif et qu'ils se conforment aux lois de la guerre. Bénéficient également du statut les personnes « à la suite » des forces armées (correspondants de guerre en particulier) ainsi que toute population d'un territoire non occupé qui prend spontanément les armes en cas d'invasion sans avoir eu le temps de se constituer en unités régulières.

L'extrême complexité des conflits contemporains — état de guerre rarement déclaré, guerre civile, partisans combattant sans respecter les obligations imposées par la convention — soulève de nombreux problèmes d'application du statut.

— Jean DELMAS

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Écrit par

  • : docteur habilité à la recherche, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, ancien chef du service historique de l'Armée de terre

Classification

Pour citer cet article

Jean DELMAS. PRISONNIER DE GUERRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ACTION ET DROIT HUMANITAIRES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Jean-Pierre CABOUAT
    • 677 mots

    Février-octobre 1863 À l'initiative d'Henry Dunant, création à Genève du Comité international et des Sociétés nationales de secours aux militaires blessés.

    22 août 1864 Signature de la convention de Genève pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne....

  • CROIX-ROUGE

    • Écrit par Universalis
    • 561 mots
    • 4 médias

    Organisation internationale à but humanitaire, qui a été créée pour venir en aide aux victimes des combats en temps de guerre, mais qui s'est efforcée d'étendre son action à la prévention et au soulagement de toutes les formes de détresse.

    La Croix-Rouge, dont le nom complet...

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...comportements condamnables dans l'armée sont également dévoilés. Le 28 avril 2004, la chaîne de télévision CBS diffuse des photographies de sévices infligés à des détenus irakiens de la prison d'Abou Ghraib près de Bagdad, prises par des soldats chargés de les surveiller, ce qui provoque aux États-Unis un grand...
  • GENÈVE CONFÉRENCE & CONVENTIONS DE (1949)

    • Écrit par Jean DELMAS
    • 1 074 mots
    • 1 média

    Le problème de la protection des victimes de la guerre s'est posé, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec une ampleur jamais atteinte. Certaines règles figurant dans les conventions de Genève du 22 août 1864, révisées en 1905, puis en 1929, ainsi que dans les conventions de La...

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Voir aussi