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GNOMIQUE POÉSIE

Mettre en vers des sentences, des maximes ou des préceptes moraux sert avant tout leur mémorisation, mais leur attrait esthétique ainsi augmenté doit contribuer à leur meilleure propagation. Aussi la poésie gnomique existe-t-elle depuis toujours. Elle est très présente dans la littérature orale, les proverbes rimés et rythmés en relèvent aussi. Le premier et le plus illustre auteur du genre est incontestablement Hésiode qui, dans Les Travaux et les jours, prodigue ses conseils sur le destin de l'homme, sur la justice, l'économie, le travail dans les champs. Cependant, le didactisme prononcé de l'œuvre n'enlève rien à sa valeur poétique. De nombreux autres poètes grecs pratiquaient le genre gnomique sans pouvoir égaler Hésiode en fraîcheur et en spontanéité : Théognis, Callimaque et Phocylide en sont les principaux représentants. Les latins les copiaient aussi pieusement que plus tard les humanistes. Jean-Antoine de Baïf traduisait Hésiode et Pythagore tout en respectant la forme. Il s'intéressait également à la sagesse hébraïque, latine italienne et espagnole. Les Adages d'Érasme vont relancer véritablement et durablement la mode. Ce recueil de proverbes débute par une étude de l'auteur portant sur la forme et la fonction de la littérature gnomique, qui en assure l'intérêt jusqu'à nos jours. Le dernier représentant sérieux du genre fut Pibrac qui écrivit ses Quatrins moraux de 1574 à 1576. Boissonnade compose le Recueil des poëtes gnomiques en 1823.

— Véronique KLAUBER

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Pour citer cet article

Véronique KLAUBER. GNOMIQUE POÉSIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DIDACTIQUE POÉSIE

    • Écrit par Bernard CROQUETTE
    • 531 mots

    Poésie qui dispense un enseignement (philosophique, moral, scientifique, technique, etc.) en le parant des agréments propres à la poésie. Le vers, de par ses vertus mnémoniques, a été utilisé dès les origines pour fixer une leçon (oracles, sentences...) ; aux débuts de la littérature grecque, il...

  • KONRAD VON WÜRZBURG (1230 env.-1287)

    • Écrit par Claude LECOUTEUX
    • 582 mots

    Écrivain le plus marquant de la seconde moitié du xiiie siècle, Konrad von Würzburg a laissé une œuvre considérable. Nous sommes peu renseignés sur sa vie, que seuls les noms de ses mécènes permettent de retracer à peu près. Konrad vit le jour à Wurzbourg vers 1230 ; ce n'est pas un aristocrate...

  • MAXIME

    • Écrit par Jean MARMIER
    • 344 mots

    Le relief obtenu par la grande concision et l'emploi des figures dans un énoncé moral de portée générale a toujours été recherché, pour s'imposer à l'attention et à la mémoire, par le genre gnomique ; et ce genre s'insinue dans tous les autres. Au xvie siècle, les...

  • POÉSIES, Walther von der Vogelweide - Fiche de lecture

    • Écrit par Patrick DEL DUCA
    • 999 mots
    La poésie gnomique est une poésie didactique recouvrant la plupart des domaines de la vie de l'homme médiéval. Dans ses Sangsprüche, Walther fustige les vices, condamne les mœurs dissolues et la décadence de la courtoisie, loue des vertus telles que l'hospitalité, la générosité, l'amitié...
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Voir aussi