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CAVALLINI PIETRO (1250 env.-1330)

La découverte, en 1900, des fresques que Cavallini peint à Rome vers 1293 à Sainte-Cécile-du-Transtévère (Jugement dernier) a déterminé la révision de la théorie, héritée de Vasari, qui fixe exclusivement à Florence les origines de la peinture italienne. Le nom de Cavallini apparaît pour la première fois dans un acte de 1272. Les mosaïques de la Vie de la Vierge à Sainte-Marie-du-Transtévère (1291 env.), au dessin large et ferme, manifestent un sens de la grandeur, la recherche d'une certaine majesté antique, qui révèlent une interprétation personnelle et puissante de l'iconographie byzantine. Cette ampleur de style, cette orientation classique s'affirment dans les fresques de Sainte-Cécile : le Pantocrator byzantin y fait place, a-t-on dit, à un « Jupiter chrétien ». Les Apôtres sont des dignitaires en toge, représentés par un maître qui n'ignore pas la statuaire romaine. Ces grands exemples ne peuvent manquer d'impressionner Giotto, appelé à Rome dans les dernières années du siècle, et il convient d'inverser l'assertion de Vasari qui fait de Cavallini le disciple du grand Florentin. Il en reste le témoignage d'une rencontre privilégiée et féconde entre Rome et la Toscane, comme celle qui s'accomplit à Assise, où la grande entreprise de la basilique Saint-François attire, à partir de 1277, les plus fortes personnalités de l'époque, Cimabue, Giotto, et peut-être Duccio, Torriti, Cavallini lui-même dans sa jeunesse. Au début du xive siècle c'est à Naples qu'il se rend, comme Giotto ; malgré les dégradations et les restaurations qu'elles ont subies, les fresques de Santa Maria di Donna Regina, exécutées par lui et par son atelier (1310-1320), attestent que Cavallini a eu véritablement le prestige et l'autorité d'un chef d'école.

<it>Le Jugement dernier</it>, P. Cavallini - crédits : V. Pirozzi/ De Agostini/ Getty Images

Le Jugement dernier, P. Cavallini

Fresques du Jugement dernier, P. Cavallini - crédits :  Bridgeman Images

Fresques du Jugement dernier, P. Cavallini

— Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE

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Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE. CAVALLINI PIETRO (1250 env.-1330) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>Le Jugement dernier</it>, P. Cavallini - crédits : V. Pirozzi/ De Agostini/ Getty Images

Le Jugement dernier, P. Cavallini

Fresques du Jugement dernier, P. Cavallini - crédits :  Bridgeman Images

Fresques du Jugement dernier, P. Cavallini

Autres références

  • ROME

    • Écrit par Géraldine DJAMENT, Sylvia PRESSOUYRE
    • 11 408 mots
    • 15 médias
    ...par les ordres mendiants, n'y est guère représenté que par une seule église, Sainte-Marie-de-la-Minerve. Et, dans le temps qu'on l'entreprend (1280), Pietro Cavallini et Jacopo Torriti cherchent les voies d'un renouvellement de la peinture à partir des modèles du ve siècle : fresques de Saint-Paul-hors-les-Murs...

Voir aussi