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PARTHES

Structures sociales et politiques

L'une des causes de la chute de la dynastie arsacide paraît avoir été la faiblesse du pouvoir monarchique, qui réussit toutefois à se maintenir durant près de cinq siècles. Assurer l'unité d'un si vaste empire semble d'autre part avoir été une tâche moins aisée pour les Parthes qu'elle ne le fut peut-être pour les Achéménides, en raison des structures sociales différentes, pour autant qu'on peut entreprendre de les décrire, car les documents nous font défaut. Certes, le roi détient un pouvoir monarchique absolu, dont il use et abuse, mais qui n'est pas héréditaire : ce sont les grands du royaume qui élisent le successeur du roi défunt et, quand il y a désaccord, on aboutit à ce que règnent en même temps deux princes soutenus par des factions rivales. Cela explique aussi pourquoi les rois parthes se montrèrent souvent si cruels envers leur propre famille, en faisant massacrer tous les rivaux possibles. Ce procédé lui-même s'avéra inefficace du fait qu'il restait toujours quelque part un prince arsacide capable de renverser le roi régnant, avec l'aide de la noblesse. Celle-ci paraît avoir joui d'une assez large indépendance et pesé notablement sur les destinées de l'empire. Les structures administratives plus souples lui étaient favorables : il semble, en effet, que les provinces parthes furent moins vastes que les anciennes satrapies, qui étaient divisées en plusieurs régions, et, qu'en tout cas, leurs gouverneurs étaient beaucoup plus indépendants du pouvoir central que jadis. Ceux-ci étaient choisis dans la famille royale ou parmi les six autres grandes familles, qui étaient très puissantes, possédaient d'immenses propriétés foncières et levaient elles-mêmes des armées, qui ont contribué à défendre la monarchie, comme à Carrhes. Ces familles portaient des noms qui sont devenus illustres, tels celui de Sūrēn (cette famille avait reçu la charge héréditaire de couronner le roi) ou celui de Kārēn. Mais à la base du système social, les quatre divisions de l'ancien régime patriarcal des Indo-Iraniens se maintiennent, attestant le traditionalisme de ces Iraniens du Nord-Ouest : ainsi, le chef de dahyu (pays) est le Grand Roi ; le chef de zantu (tribu) correspond aux satrapes ; le chef de vis (clan) se recrute dans les grandes familles ; enfin, les chefs de nmana (maison) étaient probablement de petits gentilshommes.

Aux quelques rares renseignements que fournissent les historiographes gréco-latins sur les institutions de l'État parthe, on peut ajouter ceux qui sont transmis par les sources arméniennes ; les institutions de l'Arménie furent en effet réorganisées sur le modèle parthe à partir du ier siècle avant J.-C. : ainsi y avait-il quatre bdeašx (vice-rois), qui gouvernaient les territoires frontaliers situés aux quatre points cardinaux.

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études
  • : docteur en philosophie et lettres, professeur ordinaire à l'université de Louvain

Classification

Pour citer cet article

Philippe GIGNOUX et Guy JUCQUOIS. PARTHES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

Investiture d'Ardachir I<sup>er</sup> - crédits :  Bridgeman Images

Investiture d'Ardachir Ier

Détail d’un arc orné de têtes sculptées, Hatra, Irak - crédits : G. Degeorge/ Akg-images

Détail d’un arc orné de têtes sculptées, Hatra, Irak

Autres références

  • AFGHANISTAN

    • Écrit par Daniel BALLAND, Gilles DORRONSORO, Universalis, Mir Mohammad Sediq FARHANG, Pierre GENTELLE, Sayed Qassem RESHTIA, Olivier ROY, Francine TISSOT
    • 37 316 mots
    • 19 médias
    Les Parthes, qui avaient commencé leurs incursions sur le plateau iranien bien avant les Saka, appartenaient aussi aux tribus nomades habitant les steppes de l'Asie centrale. Comme leurs cousins les Saka, ils étaient des cavaliers intrépides, redoutables par leurs charges à cheval et par leur adresse...
  • ARDACHIR Ier (mort en 241) roi des Perses (224-241)

    • Écrit par Philippe OUANNÈS
    • 403 mots
    • 2 médias

    Petit-fils de Sāsān, ancêtre éponyme de la dynastie sassanide qu'Ardashīr (Ardachir) contribua à fonder. Jeune encore, il obtient de son suzerain Gushihr, le commandement militaire de la ville de Darabdjird. Il étend peu à peu son pouvoir sur les villes voisines, en les assiégeant, en tuant les...

  • ARTABAN LES

    • Écrit par Valentin NIKIPROWETZKY
    • 1 016 mots

    Plusieurs rois parthes arsacides portèrent le nom d'Artaban. La lutte que la tribu iranienne des Parthes engagea, sous l'impulsion d'Arsakès, contre les Séleucides, vers ~ 250, avait pour objectif dernier, au-delà de la reconquête de l'indépendance nationale, la reconstitution...

  • ASIE CENTRALE

    • Écrit par Henri-Paul FRANCFORT, Frantz GRENET
    • 9 700 mots
    • 4 médias
    ...d'Alexandre avait été recueilli par les Séleucides. Vers 250 avant notre ère, deux monarchies firent sécession : en Parthyène-Margiane celle des Parthes, noyau de l'empire du même nom ; à l'est celle des Grecs de Bactriane, destinée à s'étendre en direction de l'Inde. Les rois parthes, bien qu'issus...
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Voir aussi